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                                                                  Magnifique regroupement familial pour un week-end

 Nous sommes en 1964, dans le Var, département hospitalier par excellence pour les familles rapatriées. On peut diviser le cliché en trois zones distinctes. A gauche :. la famille Gustave De Angelis, son épouse Evelyne née Di Costanzo avec sa maman Ursule née Portelli, future centenaire, autour les enfants (Marie, avec lunettes, est légèrement cachée, elle tient un enfant dans ses bras. Au centre : la famille Jean  Balestrieri de Constantine, absent sur la photo, son épouse, Geneviève, d'une bonté sans frein, entourée de ses enfants et petits-enfants. A droite : Les Balestrieri de Philippeville avec Jean (homonyme) coiffé d'un chapeau:  devant lui, son dernier fils Henri (accroupi)  sa soeur Françoise avec son époux  Philippe Di Costanzo. Tous les enfants présents, 43 ans après,  sont pour la plupart parents à leur tour.

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 Tout fiers, Gérard Di Costanzo et Danielle David sortent du domicile de celle-ci où son père le Docteur David exerce depuis 1939. Le cabinet est à dr. de l'entrée de la villa cossue, sise 1 Rue Ernestine. La bâtisse date du 2nd Empire. Ce qui n'empêchera pas d'avoir le "spleen "dans le brouillard, en contraste avec le soleil d'Algérie. Mais ce ne sera pas pour longtemps car tout le monde se retrouvera définitivement un an plus tard dans le Var. Le mariage religieux aura lieu  à L'Eglise St-Louis d'Hyères (83)  le 29 décembre une semaine après celui d'Argenteuil. Le "Provençal" titrait : le dernier mariage de l'année. Quelques jours après, de cet hiver 62, la ville thermale au climat méditerranéen était sous la neige. En effet, plus au nord le train qui nous ramenait vers le Midi est resté bloqué 10 h. soit 20 h. au total à l'heure où le TGV n'en met que 4 ..... Sans chauffage, c'était idyllique!  . Mon beau-père rêvait depuis 22 ans de quitter la banlieue Parisienne glaciale et nous "Pieds Noirs" la Côte était plutôt un refuge ressemblant le mieux à notre terre natale. (aujourd'hui, je voulais marquer ma date de naissance, le 27 mai, en rappelant ces évènements)

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                                            Balestrieri Philomène (1859-1945) ou Filomena est le personnage très important dans les familles  "Balestrieri-Di  Costanzo". Bilingue, maîtrisant parfaitement l'Italien comme prof. et le Français comme praticienne en seconde langue, elle sera très influente d'abord auprès de ses enfants Françoise et Jean, ensuite dans l'entourage familial. Dominant d'une once par son érudition, ce milieu d'agriculteurs pour la plupart illettrés. Dominatrice par son autoritarisme, déformation professionnelle de beaucoup d'enseignants. Courageuse exemplaire. Intellectuelle accomplie. Mysticisme bien ancré. Elle n'a pas hésité à participer à la construction de la ligne de Chemin de Fer Philippeville-Constantine. Agricultrice avec des journées de 19h. Elle finira dans l'aisance. Je lui dois mon orientation en pédagogie, gènes qu'elle m'a transmis avec  bonheur. Elle est décédée 5 mois avant la fin de la Seconde Guerre Mondiale qui l'avait minée sachant ses petits-fils Roger et Pierre exposés au front : l'aîné à Cassino l'a laissée plusieurs mois sans nouvelles .
Portrait plus détaillé : chignon en permanence ; elle l'aura jusqu'à sa mort. Chevelure parfaitement  entretenue par des bains de vinaigre. Ses mains témoignent de la rudesse des travaux contrastant avec ce qu'elles étaient avant d'opter pour le travail manuel. Regard à la fois vif et éteint. La vivacité du regard dénote une personnalité très active. La tristesse du regard s'explique par ses nombreuses épreuves et surtout la perte récente de son fils aîné Angelo âgé de 12 ans. Elle possédait une rare vertu chez une femme : elle était très économe, qualité confondue avec une générosité sans borne. Très hospitalière : elle aimait recevoir et gâter ses invités.  Parmi mes grands-parents, décédée à 86 ans, elle est la seule qui ait survécu à ma première enfance. (C'est pourquoi je lui ai consacré un long chapitre dans le manuel la Biographie des Balestrieri).

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                                                   Née un 1°avril, on croirait à une farce! Ici, sur  la pellicule un portrait d'art où le photographe demande d'être figée. Dommage! Elle a l'air de poser tandis que sa nature est plutôt portée vers le mouvement. Pour Françoise tout est passion. Aussi douée que son frère Jean (portrait suivant) dans la manière de "sentir" les affaires, elle se contentera  d'influencer son époux Philippe. Extravertie, chaleureuse, passionnée en tous domaines, généreuse, excellente manager au sein de la famille, courageuse aguerrie, sensibilité naïve contrastant avec une maturité dans le raisonnement, fine psychologue presque infaillible, explosive...tels sont les traits de caractère d'une maman qui demandait quotidiennement à ses enfants de faire le bilan de leur journée. J'en connais peu qui le pratique.

                                                      "ELLE JOUAIT DU PIANO DEBOUT" est-ce dans son ventre que les premières émotions musicales conditionneront mes dons au clavier? Est-ce Philippe son époux, cornettiste doué? That's the question. En tous cas, j'ai souvent vu ma maman jouer du piano sans s'asseoir.

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                                Tenue smart 1925, col montant, raie centrale, moustaches discrètes, regard ténébreux,  pince sans rire dans l'intimité, Jean Balestrieri (1898-1967) repérable dans la généalogie sous le prénom de Giovanni, a toujours été pour ma part un modèle surprenant et contrecarrant toutes les théories sur la réussite professionnelle. Il a eu l'audace de passer du statut d'agriculteur statique à celui de commerçant énergique. Milliardaire. Homme d'instinct, possédant celui de l'animal pour flairer les bonnes affaires, il doit sa réussite à cette vertu que l'homme instruit risque de perdre par l'influence scolaire. Jean ne pouvait pas en être victime puisqu'il quitta très jeune les bancs d'école. Il m'a profondément influencé dans mon métier de pédagogue, il m'a conduit à rester modeste et prudent face à tout individu qui venait chercher la connaissance. L'intelligence intuitive et l'instruction sont des dispositions de l'esprit totalement différentes. Mais quand on possède les deux, fait rare, alors.....C'est ce qui manque à ceux qui dirigent les grandes entreprises sans les faire évoluer. Voilà une des causes du chômage actuel.