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    Nous sommes dans la véranda, à La Farlède côté Levant. La table n'est pas au maximum de convives. Elle est souvent plus étirée. La solidarité permet de résister à la période sombre qui a suivi l'Indépendance de l'Algérie. Tous ont été spoliés excepté André l'employé, originaire du Var.
    De g. à dr. sens des aiguilles d'une montre : Georges Barket et son épouse, Mme Saumont, Madame Barket née Fenech, Jocelyne Cuny née Barket et son époux Aimé. Debout : André Chiapetta (aide opérant dans l'élevage porcin), Monsieur André Barket, Armand Fenech, Philippe Di Costanzo, devant lui assise, son épouse Françoise née Balestrieri, puis Madame Fenech mère et Marie-Madeleine Di Costanzo. Aujourd'hui, seul le couple Cuny vit encore, tous les autres sont décédés. Je n'ai eu aucune nouvelle du Varois Chiapetta, plus connu sous son prénom André.


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                              Philippe détestait qu'on le photographie, ici il est surpris par l'objectif, opérateur: son fils Albert.

     
    Au lieu d'abdiquer après avoir été spolié par l'Indépendance de l'Algérie, Philippe Di Costanzo, ex-proprio, se ressaisit et va se lancer inconsciemment vers une nouvelle activité. Son penchant pour la terre va le sauver. Il est ici à La Farlède, port d'ancrage dès le débarquement en Métropole. Devant la maison, un lopin de terre non cultivé lui tend les bras. L'humus ne manque pas, la porcherie en produit en abondance, les légumes pousseront eux aussi en abondance, le soleil en abondance, l'eau en abondance que demander de plus! Il produit tant qu'il va satisfaire la famille et ses proches. Philippe a la main verte. Très perspicace, Madame Chabredier, mère de sa belle-fille Micheline, lui demande de venir voir son jardin et éventuellement intervenir. Il le fera si bien qu'il attire les convoitises du voisinage. C'est ainsi qu'en un délai record, il s'est métamorphosé en horticulteur. Cette activité qu'il n'avait jamais pu exploiter en Algérie, trop mobilisé par le produit rentable  "nourriture-recettes", va l'entretenir en parfaite forme, malgré son âge. De 72 ans à 88 ans, il ne cessera de grimper sur les arbres, sur les treilles, risquant une chute fatale. Mais, l'amour de la nature lui sert de ressort pour éviter de se voir désoeuvré et d'attendre résigné le déclin. Il craint d'être parmi ceux qui vont "...du lit à la fenêtre, du lit au lit..." chanté par J.Brel ? Il n'en sera rien. Seul le véhicule d'un chauffard lui ôtera la vie. Un exemple de vie qu'il ne faut surtout pas perdre de vue... Vu...? Sa recette...? Stoïcisme nourri de Mysticisme non contemplatif mais actif.
    Observation du cliché :
    Craignant le soleil sur la nuque, Philippe s'est toujours protégé ainsi. En Algérie, il ne souhaitait pas qu'on le prenne en photo, il fuyait l'objectif. Ici, en France, paradoxalement il accepte. Son sourire en dit long. Il est heureux d'être en Métropole. Depuis sa première enfance, il n'a jamais connu la paix sur ses terres. Le citadin l'ignore. Dès la fin de la 1°Guerre Mondiale, il envisage d'abandonner "veaux, vaches, cochons, couvées". La mine  de son père Jean-Baptiste  déçu l'obligea à renoncer. Mais il vécut avec le désir de s'installer de ce côté de la Méditerranée. Deuxième tentative de départ, au lendemain de la 2nde Guerre Mondiale, en vain. Trop de réticences dans son entourage familial. Aussi, bien que ruiné par l'abandon des terres philippevilloises, il est heureux de réaliser le rêve de sa jeunesse. On sait que la destination à La Farlède (83) n'est que provisoire. Comme au domaine de Saf-Saf, où la micheline assurant la ligne Philippeville-Constantine passait régulièrement à 13h.25, ici sur la ligne Marseille-Nice les trains par leur régularité ponctuent les heures. Ils passent tout près, en limite de la parcelle portant le nom de "Elevage du Progrès"qu'Aimé, son fils aîné avait à assumer et ce, sous la triple responsabilité avec Camillieri de Jemmapes et Barket, son beau-père de Lannoy.


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    Philippe se détend-il ? Ni oui, ni non. En effet, en l'observant dans cette position de détente, l'objectif laisserait croire qu'on a affaire à un rentier ou un  "farniente". Détrompez-vous. Il a ici 78 ans et jusqu'à 88 ans (tué dans un passage protégé de Toulon après une rude journée) il assumera quotidiennemnent sa tâche d'horticulteur dans les villas cossues de la Capitale Varoise et ses environs. Cette allure trompeuse vient du fait qu'ayant des problèmes de circulation comme sa maman Marianne, il éprouve ainsi un soulagement.  Siblas, Carquéranne, Le Mourillon, le Faron ...pour sa clientèle. Place Noël Blache, Bir Hakeim pour emprunter le transport. Le Cours Lafayette (fameux marché de Provence chanté par G.Bécaud) pour se ravitailler le dimanche. En ce lieu, il accède à une sorte de Paradis aux parfums multiples rendus par les fruits et les légumes fraîchement présentés; le tout agrémenté du vendeur qui hèle la clientèle si fort qu'il couvre les quolibets. N'est-ce pas dans cette atmosphère que Philippe a grandi quand il accompagnait sa maman qui tenait un stand au marché de Philippeville? De sa prime enfance à son décès, il n'a jamais trahi ses racines profondément ancrées dans la terre.


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                                               Ce printemps 2007, c'est avec une vive émotion que j'ai retrouvé l'endroit où ma famille, aux premières heures, s'est réfugiée lors de l'Indépendance de l'Algérie. Calme bucolique interrompu et ponctué par le réseau SNCF.  Ce lieu, d'aspect modeste, était plus important que le laisse paraître le cliché. Cette entrée secondaire donnait dans la cuisine et dans les différentes chambres à l'étage. Au rez-de-chaussée, une véranda servait d'abri aux tablées familiales très larges. C'est donc d'ici que la famille de Philippe Di Costanzo a pris son envol en Métropole. Les trains Toulon-Nice passent non loin puisque la gare de La Farlède (Var) est à deux pas, ils ne s'y arrêtent plus. Le terrain alentour comprenait un verger, de la vigne et un grand ensemble pour la porcherie, source de recettes à l'époque.Aujourd'hui, il a été difficile de retrouver les repères : d'immenses bâtiments aux logos internationaux ont envahi les terres cultivables, il m'a fallu slalomer pour atteindre ce point d'observation. Il reste la maison dans l'état, peu importe : la pierre peut parfois vous interpeller...surtout lorsque ceux qui y ont vécu ne sont plus là...
    Observation du cliché: La façade est intacte. Elle a résisté à l'usure du temps. Le figuier bourgeonne, nous ne sommes pas loin de Solliès qui s'est spécialisé dans ce fruit très méditerranéen. Seul changement : les arbustes de l'époque sont devenus des arbres adultes.


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                                                  Nous sommes en 1920, Françoise est encore célibataire. Un cavalier séducteur, nommé Philippe, viendra rôder autour de sa maison au Béni Melek, Route de Collo. Le prétendant bien  que cousin ne connaît pas sa dulcinée, elle non plus. Sur son cheval, il a de la classe. Il se démarque de ces paysans lourdauds. Il s'est fait aussi remarquer comme cornettiste aux roulades de rossignol lors des fêtes champêtres. Il ne manque pas de prétendante. Mais c'est elle qui sera son élue. Le mariage aura lieu en février 1923.


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