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                                                               Gérard, l'auteur du blog Archives/Familles

    En éditant ces deux photos, je voulais rendre hommage à notre talentueux Landais, très connu des Philippevillois. Plus artiste qu'artisan, j'eus la chance de découvrir ses talents en lui confiant un cliché qui me plaisait par l'expression du visage moins par l'ensemble. En 1962, travail non terminé, il ne voulut pas me remettre dans l'état l'esquisse que vous voyez. Mais, les évènements politiques s'accélérant, l'avenir hypothétique  me suggéra qu'il serait plus prudent d'entrer en possession de la retouche dans l'état. Merci donc à cet illustre "Photographe d'Art";

                                                           

     

    Dois-je exalter mon ego? Dois-je laisser passer cet anniversaire où ma maman reprit goût à la vie, après tant d'épreuves de mère? Certes, non. Alors pour ce jour qui m'a vu naître, je vais essayer de remettre en mémoire ceux qui m'ont aidé à "Vivre ma vie". "Le Moi est haïssable"...J'éviterai ainsi de privilégier ce "Moi, je..." devenu insupportable à la Télévision. Etablir une frise historique évitera d'échapper aux évènements qui ont jalonné une carrière.
    1923 : Di Costanzo Philippe s'unit à Balestrier

    i Françoise en février. Le soir de leur noce pendant qu'ils festoient à la "Salle Auran" à Jeanne d'Arc, la maison est attaquée par une bande armée aux "Quatre-Routes" versant l'Oued Louach, tout près de l'intra-muros. Un  jeune adolescent de 15 ans, ami de la famille, volontaire au gardiennage et plein de bravoure, fait face aux assaillants en répliquant énergiquement avec le fusil de chasse. Cet évènement ne sera pas sans conséquences. Françoise hyper-émotive collectionnera les fausses couches. Décision est prise : habiter en ville.
    1931 : la famille habite Rue du Capitaine Drouin, à Philippeville. Automne de la même année, adoption d'Aimé Cuny, mon f

    rère aîné. Un rai de lumière dans le couple.
    1934 : Françoise pour maintenir un excellent moral joue du "Piano Debout" : le bébé gigote de bonheur dans le ventre. Exemple scientifique d'imprégnation pré-natale : lui, au cours de sa vie aérienne, jouera du "Piano Assis"....
    1935 : (27 mai) : naissance de Gérard celui qui vous sert....Le Docteur Roger Ricous assure l'arrivée. Il est à la fois, médecin de famille, chirurgien et gynécologue. Roger et Ricous, un prénom et un nom liés à une dynastie qui a régné aux premières heures de la présence Française et au-delà de l'Indépendance. "Papou, papou, si j' t'écrase j' m'en fous... c'est l'assurance qui paye tout, chez Monsieur Ricous...".... scandait-on quand on était gamin. Tant la notoriété faisait corps au nom.
    1936 : (hiver) : déménagement Rue du Ravin- elle porte bien son nom - au-

    dessus de la Prison. Cette maison Rombi au pourcentage d'hygrométrie catastrophique, obligera les parents à  fuir l'endroit. Après huit mois de complications respiratoi

    res, ordre est donné à Philippe et Françoise, d'abandonner le lieu et de choisir une exposition plus saine. Une chance : aux confins de la Rue des Aurès  et de la Rue des Frères Pons, sur les hauteurs de la ville, Madame Raux a fait construire un ilôt de maisons dont celle où nous allons passer plus d'un quart de siècle. Confort. Cadre de Vie. Espace. Végétation Méditerranéenne. Point de vue sur l'ensemble de la ville....Tout convient à merveille.  Tout est conforme à ce que voulait papa, à ce qu'exigeait le médecin. En sus, désigné subrogé- tuteur des cinq orphelins de son frère aîné Thomas, associé dans l'achat du domaine situé à Saf-Saf, papa devait penser loger la famille orpheline de père. Elle occupera donc le Rez-de-Chaussée et celle de Philippe le premier étage. Les 6 500 m2 sur lesquels ont été installés terrain de basket/tennis  et balançoire offrent le Paradis sur terre .


    1938 : (8 octobre) Naissance de  Marie-Madeleine dans ce cadre idyllique. Elle sera la seule fille à devoir lutter contre trois garçons turbulents. Le docteur Ricous est assidu. Il connaît la famille et la famille le connaît. Gérard eut affaire à lui la même année. A l'âge de 3 ans, une sorte d'abcès s'était développé au niveau des sublinguales, il poursuivit l'innocente victime épouvantée à travers la chambre, bistouri à la main, tandis que le pauvre gringalet terrorisé par cette lame brillante, fuyait en sautant au-dessus des lits, accompagné de pleurs déchirants...Tragédie? Oui. Mais efficacité assurée.


    1939 : déclaration de guerre. L'exploitation du Domaine de Saf-Saf, en association avec le frère défunt va peser lourdement sur les épaules de Philippe. Ce sont là pourtant les souvenirs les plus marquants qui collent à la prime jeunesse de Gérard. Philippe fera partie des Réservistes : cavalier émérite, il a pour mission de surveiller la côte à cheval. Sa zone opérationnelle va de l'Ile Srighina au Cap de Fer en passant par Jeanne d'Arc et le Guerbès.


    1941 : ( 19 janvier) deuxième naissance à la Villa. Décidément, l'exposition est propice à la fertilité. C'est Albert qui passe de la vie aquatique à la vie aérienne en cette fin de matinée. Tata Mémène, belle soeur de la patiente est toujours là dans les coups durs. Elle reçoit le magicien bourreau, attribution que seul un bambin peut  comprendre. Comme d'habitude, prêt à toute éventualité, le chirurgien  familial arrive avec la"petite boîte à outils inox" à la main. Il traverse gaillardement l'apparte

    ment pour rejoindre la chambre interdite aux enfants où la maman est sur le point d'accoucher. Il va droit au but. Ni bonjour, ni sourire, ni inquiétude. Impénétrable, il demeure encore un personnage troublant. Comportement immuable. Indifférent à l'évènement. Pour mieux respirer, il gonfle sans cesse les joues  tout en marchant, signe de stress extrême...il ressort de la chambre avec la même régularité d'humeur. Il faut du sang-froid pour exercer le métier de chirurgien, Ricous en a à revendre. Un enfant de plus nous est né. Cette fin de matinée le soleil est au rendez-vous, il ajoute à l'optimisme, après une période à haut risque pour la maman. En effet, sur pronostic médical, craignant le pire et ne se soumettant pas au pessimisme du médecin, elle ira chercher refuge dans l'elixir ou muscadet, fierté de papa, dans son élément de viticulteur. Albert passera le tunnel comme une lettre à la poste à l'étonnement  du médecin.


              A la naissance d'Albert, le dernier, Gérard a six ans. Obligation scolaire. Pas de Maternelle pour la socialisation préalable. Sans transition, du cocon familial on le jette dans la fournaise. En octobre, on le traîne pour rejoindre "ce mouroir". Il  ne connaît personne. Le maître, un barbu d'épouvante, essaie de le traîner vers la classe, en vain. Ses pleurs et sa résistance ont momentanément raison des adultes qui abdiquent sur-le-champ. Quelques jours après, René Balestrieri (+1949) un cousin germain de confiance réalisera la prouesse de le faire franchir la porte de la classe.du Cours Préparatoire.........Permettez que j'utilise "Je" pour la circonstance. Eh bien! Ne dites jamais, "Fontaine, je ne boirai pas de ton eau". Rentré en 1941 sous la contrainte, officiellement et difficilement sorti en 1997, il est encore à son poste d'aide en 2008. Soit un total de 67 ans de pédagogie réceptrice et émettrice. De quoi s'interroger pour un gosse qui régurgitait l'école!

    1942-43 : la villa de rêve est trop exposée aux chasseurs Allemands, virtuoses du manche, ils utilisent le couloir aérien entre les "saucisses ou pièges". Ils slaloment. Mais le risque est trop grand pour s'exposer plus longtemps. Tour à tour, les "Di Coss" vont se réfugier à l'Oued Louach chez l'oncle Roch Balestrieri ou au Beni    Melek chez Jean Balestrieri, frère de maman. Sur la propriété, une artillerie ou D.C.A. pointe ses canons vers le ciel. Le premier

    contingent sera des Anglais, le second des Américains. Bien que tous deux Anglo-Saxons, le bambin découvrira d'instinct une différence de psychologie avérée par la suite. Les premiers se sont montrés radins à la distribution de bonbons du samedi mais généreux en affection. Les seconds généreux en friandises mais calculateurs dans l'opulence... En effet, leur passage en Afrique du Nord laissera des traces...Je laisse le soin aux historiens d'en découdre...
    1945 : (janvier) décès Rue du Ravin de la seule grand-mère qui ait survécu, il s'agit de Philomène Balestrieri, ex-

    professeur d'Italien convertie en Agricultrice. Elle sera celle qui transmettra à Gérard le métier de pédagogue. La Fin des Hostilités en mai. Liesse populaire. Mais effervescence chez l'Indigène en quête de son Identité.
    1949 : (été) connaissance d'une copine qui va donner l'élan à Gérard  pour s'engager plus encore dans le piano.
    1950-51 : Premier professeur de piano, Mademoiselle Budgéa. Elle sort d'une période noire. Sous contrat avec les salles de cinéma au temps du Muet, la sonorisation va faire de nombreuses victimes dont elle. Sa pédagogie est vite dépassée par l'appétit de l'ado avide d'apprendre.

    1952-55Catherine Di Costanzo (+) soeur de Giraud le saxo de l'orchestre estudiantin annonce la présence d'une pianiste virtuose venue droit de Tourcoing. L'épicerie tenue par Catherine est juste en face. Au début de la Rue des Aurès, tout près de la Clinique Ricous. Ce jour-là, j'entends pour la première fois des sons perlés avec une dextérité inaccoutumée. C'est le flash. Il s'agit de Madame Braka Georges née Coudenys. Tout va basculer dans le bon sens. Les heures consacrées au clavier de 6h. du matin à 19h. avec courte interruption à midi. En quatre ans, les neuf années de Conservatoire sont assimilées. Un pied dans le cours Supérieur. Cet élan fougueux sera affecté par le 20 oaût 1955.
    1955 : (20 août, midi) . Insurrection. Rythme brisé dans

    le  travail. Rupture avec le climat serein...Désastre dans le relationnel avec la population environnante. Le moral en a pris en coup, la résistance aux gammes quotidiennes aussi. Monsieur Lauro, chef de la Philharmo et directeur de l'Institut Musical récemment créé quitte son poste. On sollicite Gérard pour assurer les cours de Solfège, rôle qu'il assumera durant deux ans.

    1957 : appel sous les drapeaux tandis que le Cours Supérieur de piano était sur le point d'être atteint. Fini Beethoven, fini Chopin, fini Liszt. La première nomination dans l'enseignement a lieu à Beni Bechir. La feuille de route fait autorité sur tout.
    1958-60 : 28 mois en uniforme. Contrairement aux propos tenus par le capitaine de compagnie, ces mois ne m'ont guère laissé des souvenirs extraordinaires. Seul point positif : c'est au cours de cette période que l'apprentissage de l'Arabe Classique va se substituer à l'Arabe dialectal, le langage oral au langage écrit. Que l'école pour adultes que j'ai ouverte va me faire découvrir que le Chaouïa est loin de

    correspondre au portrait que l'Arabe de la côte tente de lui attribuer, en terme péjoratif. Je retiendrai qu'en 1 mois et demi, le Maire d'un douar qui ignorait totalement la Langue Française a prononcé un discours à Biskra en lisant son texte phonétiquement. Chapeau! (v. plus loin l'article sur le Chaouïa)
    1960-62 : affectation au poste d'enseignement à El-Halia. (v. photo dans Edito)
    1961 : traversée de la Méditerranée sur le Chanzy. Sur le pont, la fraîcheur de l'air après une journée caniculaire laisse présager qu'une vie nouvelle va bouleverser le quotidien. A Hyères, Gérard fait la connaissance de Danielle qui deviendra son épouse.

    1962 : (décembre) : union de David Danielle et Di Costanzo Gérard. Mariage civil à Argenteuil le 22, et mariage religieux à St-Louis d'Hyères le 29. Ce sera le dernier mariage de l'année mis en évidence par le quotidien "Le Provençal".
    1963-72 : affectation au Collège de Laguépie (Tarn-et-Garonne) ( v. les nombreux articles  sur ce poste enrichissant. Renforcement et découverte de l'authentique  humanisme.

    1970 : (27 juillet) naissance de Christophe Di Costanzo. (lire plus loin ce jour mémorable)
    1972-84 : affectation à la Direction de Verdun/Garonne (v.les articles plus loin)
    1974 (17 janvier) : naissance de Nicolas frère de Christophe.
    1984-97 : affectation à la Direction de l'Ecole du Centre de Montauban. Pour ce troisième poste, il n'y aura pas de troisième enfant comme cela s'est produit à chaque affectation. Moments passionnés, moments sublimes. Le poste que tout directeur souhaite.
    1997-2008 : soutien scolaire. L'expérience acquise permet de dévoiler les carences  qu'un pédagogue ne peut voir, il vit son monde intérieur. Aujourd'hui au poste privilégié d'observateur, je mesure la responsabilité qui incombe à un enseignant. En est-on vraiment conscient en mettant le pied à l'étrier? 
                         L'ouverture du Blog permet de retrouver de nomb

    reux anciens élèves. C'est un énorme plaisir de les voir s'orienter vers des voies si différentes et de les savoir à leur tour parents d'enfants...
                       Conclusion : 27 mai 1935 - 27 mai 2008,
                                   que d'ô!
                                   que d'oh!
                                   que de hauts ...et de bas!
                                   que d'eau.....est passée sous le pont!
                        "...Et Rose ce que vivent les roses, l'espace d'un matin..."
                                                                                    



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                  n°1 L'orchestre d'un côté                                n°2 Le plaisir de la table de l'autre.
                                                Chronologie de l'orchestre.
    1953 : Giraud Di Costanzo (d'abord au Saxo Alto puis au Soprano), Albert Di Costanzo (au drum) et Gérard Di Costanzo (au piano) essaient de jouer en trio. L'espace de la Villa sise Rue des Aurès permet de se donner à coeur joie. On y fait aussi du bruit. Comme toute bonne initiative, le tâtonnement va dominer ces premières heures jazzies.  Notre voisin,  Monsieur Russo employé de Mairie porte plainte. Nous obtenons du Maire, le droit de continuer à condition de respecter les

    horaires. Nous nous plions au réglement. Vous dire que la mise en place a été rapide ce serait manquer de franchise. Giraud, leader comme son Modèle, Sydney Bechet,  va imposer son style : celui de la Nouvelle Orléans mi-traditionnelle ou mi-commerciale, selon le répertoire Européen de Sydney. Musique consonante qui convient d'emblée à notre oreille latine. A la longue, on s'en lassera.
    1956-60 : l'effectif s'élargit avec Jean-Pierre Noique (contrebasse), à la trompette  Gaby Teuma,  Claude Smith (trombone) et Francis Ruopoli (Saxo Alto), et pendant mon service militaire, ce sera tour à tour Georges André et Jean Cenatiempo qui seront au clavier. En 1960, ce sera Georges Noïque qui remplacera son frère à la contrebasse.
    1960-62 : une grande

    partie des répétitions se fait à la Villa en raison du couvre-feu. Guy Ramos (drum) remplace Albert en uniforme. Gaby et Georges fredonnent les thèmes de Jazz Messengers, de Miles Davis, de Thelionus Monk. Le répertoire est en train de se modifier non sans difficultés : absence persistante de partitions, très rares à l'époque. Tout se règle "à la feuille".
    1962-1981 : l'orchestre est dispersé aux quatre coins

    de France.
    1981 : retrouvailles à Fréjus lors de la Réunion des Philippevillois, la seule à laquelle j'ai assisté, elle portera ses fruits.
    1982-83 : redémarrage à Montauban. Sans vouloir nous comparer aux pros, par le courant de sympathie retrouvée, nous faisons "concurrence" au Festival de Jazz de la ville,  patrie d'Hugues Panassié. Première tentative de mise en place du répertoire que l'on voudrait renouveler. Les temps ont changé. Les partitions s'acquièrent plus facilement. Le style sera dès lors plus éclectique. On puise dans le Real Book, source intarissable de standards.


    1984-2007 : regroupement annuel à Bassan chez Georges Noïque. La situation géographique de ce village de l'Hérault permet à ceux qui sont aux extrêmes de raccourcir les déplacements. De plus, Jany (+) et son époux Georges ont le sens de l'hospitalité. Ce ne sont plus des musiciens célibataires qui s'enthousiasment pour la musique syncopée mais aussi leur épouse. Tandis que nous essayons chaque année de nous renouveler musicalement, les épouses s'échangent des menus à la fois pour satisfaire leur ego soumis à des régimes draconiens hors agapes à Bassan et pour mieux se préparer pour l'année prochaine.  Ainsi, tout le monde est  au piano : celui du cuistot et celui du solo.  Devenues une institution, les rencontres ont fini par devenir celles des dégustations. Jusqu'au jour du 13 juillet 2007, la disparition

    de Jany va mettre un terme à ce cycle de fêtes basées sur l'amitié en fanfare. Au départ, le socle  a été l'amitié, le dénouement a été l'amitié renforcée, dis-je, la fraternité que l'on doit aux épouses complices. Pour aboutir à ce résultat, il faut forcément faire preuve d'intelligence. Photobucket
                                                                               

          n°3 Ici, j'appris la disparition de Jany
                                                          
    n°3.- (ce cliché pris avec mon appareil numérique a été choisi comme fond d'écran sur mon ordinateur).

                              C'est du balcon dominant le village de Cordon,  c'est du balcon  s'ouvrant sur le large horizon face au Mont Blanc que je reçus la triste et bouleversante nouvelle; Georges Noïque m'annonçait que Jeanne-Marie (surnom Jany), son épouse venait de décéder dans la nuit. Choc émotionnel. Tout s'écroule autour de vous. L'Eternel Massif si majestueux  accentue plus encore l'incommensurable et le "fétu de paille" que nous sommes. Constracte entre l'éphémère et l'Eternel. Les premiers instants de l'annonce du drame, vous êtes terrassé, sidéré, tout devient intomporel, tout prend  forme d'automate, métamorphose spontanée passant du réel au virtuel. Dépassé, vous n'êtes plus à même de prendre une quelconque décision.
                             Cet instant tragique, je l'

    avais déjà vécu  le 10 novembre 1982, lorsque Micheline Di Costanzo épouse d'Albert m'annonça la mort accidentelle de notre père Philippe. C'était un mercredi, je regardais un match de foot, la nouvelle dépassant mes facultés d'adaptation, je continuais à suivre le match. Inconscient. Les footballeurs évoluaient sur un tapis vert à la manière d'automates articulés par je ne sais quelle main occulte. "Que fais-tu là, devant le petit écran?. Reproche intérieur.Ton père vient de mourir, ma conscience finit par me mettre face à l

    a réalité. Dur, dur! Ce n'est qu'au bout de quelques minutes que j'arrive à assimiler le drame. La Vie, la Mort? Voilà une dimension qui échappe au commun des Mortels. Voilà, un laps de temps où tout est remis en question. Puis l'habitude, le quotidien reprend le dessus. Simple réflexe de survie.


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  • Photobucket(photo qui m'a été envoyée par Camille Desvignes : dernier rang et dernière à gauche).
                                Patientez, je rééditerai cette photo de groupe lorsque mon hébergeur aura stabilisé son opération. Rien ne m'empêche de vous rappeler qu'entre les trois postes de Direction, il se trouve que les anciens élèves qui se sont le plus manifestés sont ceux de Laguépie, mon premier poste et ceux de l'Ecole du Centre, mon troisième et dernier. Seules deux Verdunoises m'ont donné des nouvelles, il s'agit de Nathalie Deleaux et Sandrine Pinède. Les échanges ont été chaleureux.
                             Je l'ai déjà dénoncé au cours de mes libres-propos sur ce blog : la Vallée de la Garonne draîne des mentalités fugitives. Elles n'ont pas le temps de s'ancrer, pourtant au Moyen Age, les péniches y faisaient étape. Verdun/Garonne, bourg pas assez petit pour sauvegarder les liens intimes que l'on trouve dans les petits villages et pas assez grands pour être une ville. Un jour arrivera-t-il à se déterminer? L'expansion inéluctable due à la proximité de Toulouse va certainement opérer rapidement.. Un point commun aux trois postes : chaque fois que j'ai quitté l'un d'eux, quelques larmes ont perlé au coin de l'oeil.   (à suivre....)
                       Observations pédagogiques. Etudier la table comme une comptine. (1)-Je viens de recevoir du courrier sur "Copains d'avant", une ancienne élève de l'Ecole du Centre rappelle que je lui avais fait étudier les tables de multiplication en chantant. Elle a oublié le plus amusant : c'était en chantant mais aussi en sautant à la corde. Ainsi, la coordination d'une table de 7 rythmée par mouvement labial et la synchro de la corde qui frappe au sol donnait envie de danser, surtout lorsque j'utilisais les percus. En E.P.S., on a dansé sur cet acquis que longtemps hélas on a discrédité : l'apprentissage "bête et méchant" de la table de multiplication. C'est un "crime" que de l'avoir escamotée pendant trop longtemps et je vous en donne les raisons. Notons au passage que la jeunesse actuelle est sollicitée par toutes formes de jeux, d'images, de mouvements propres à la rendre réfractaire à l'apprentissage  archaïque qui faisait recette voilà un demi-siècle. Si les enfants ne retiennent plus, optez pour des méthodes attractives, mais surtout n'abdiquez pas! Il suffisait de faire travailler le cortex pour obtenir des résultats, or la participation corporelle intégrale me paraît plus satisfaisante. Voilà 11 ans que j'ai pris ma retraite. J'assure un soutien scolaire aux Primaire, Collège et Lycée. Or, en son temps, un cher collègue, en l'occurence élément actif d'une classe d'Application,  un dénommé E... me traitait de rétro après la normalisation de la calculette dans les écoles et établissements.
     - " Avec la calculette, pourquoi perdre ton temps à étudier les tables" me lança-t-il d'un air ironique.
     - " Et si tu ne l'as pas dans ta poche, comment fais-tu? lui rétorquai-je. Puis d'ajouter :" En voulant te libérer d'un carcan, te voilà encore plus dépendant."
                        J'avoue qu'elle me rend bien service lorsqu'il faut calculer les logarithmes ou encore dans les exos de trigo. Dans ma jeunesse, il fallait convertir les sinus, cosinus, tangentes et cotangentes par des calculs rébarbatifs... C'est pourtant dans les  classes supérieures que les lacunes deviennent dramatiques, les voici énumérées d'une façon non-exhaustive  de la VI° à la II°:
     -  le calcul mental est quasiment inexistant. Calculette main gauche, stylo main droite. Tant pis si l'écran  affiche des énormités. En une heure de cours, le prof. n'a pas toujours le choix, s'il veut finir son programme...à commenter!
     -  à des fins d'analyse, l'opération posée, surtout le calcul du quotient, est devenue un cauchemar. Par contre, j' utilise l'engin pour vérifier les résultats (la preuve par 9 est abolie).
     - la simplification des fractions : je relève qu'on  fait appel à des artifices qui contournent l'irréductibilité traditionnelle. Mais que de complications pour rien. (divisibilité, PGCD ou PGDC, PPCM ou PPMC...en ont pris un sacré coup...)
     - le plus grand désastre : l'élève n'anticipe plus.
                   Dans l'Antiquité, la division Euclidienne était réservée à une élite. Il y a peu d'années, ces élites se trouvaient être vous mêmes parents, ou grands-parents. Sans la calculette, tout le monde savait opérer. Il serait bon de faire un test à l'échelle nationale pour en conclure que les mécanismes opératoires s'acquièrent d'abord au CE2, au terme duquel, il y a 30 ans,  il fallait notifier sur le dossier scolaire s'ils étaient acquis; puis, les plus complexes s'opéraient aux CM. Passé cet âge, il deviendra difficile de retenir "par coeur"  cette non-acquisition qui va sanctionner l'élève dans le Secondaire. Un test tout simple : savoir que 7 x 8 = 56, c'est déjà une preuve que les autres produits devraient être sus. Mais combien d'élèves de tous âges restent coi..lorsque vous leur posez la question?.
                 Alors, faut-il se considérer retro que d'exiger un minimum de leur part? Savoir que 2 et 2 font 4 (en base décimale) c'est bien dans le détail. Mais après, essayons de ne plus y revenir. Lorsque vous prenez le volant de votre véhicule, est-ce que vous vous posez toutes les questions théoriques. L'habitude est une seconde nature. Vous démarrez et votre comportement ne dépend plus du pourquoi....Demandez à un concertiste si le soir devant le public, il va couper les cheveux en quatre pour repenser l'oeuvre. Après l'assimilation du mécanisme, après avoir surmonté les difficultés eu égard à la technique,  place à l'inconscient ou au subconscient, . Il en est de même pour beaucoup de disciplines d'enseignement. Il ne s'agit pas d'intégrer la famille des psittacidés : ne confondons pas le discernement avec les mécanismes qui libèrent.
                      Autre observation relevée chez l'adulte. Ayant assuré les cours de maths durant 20 ans auprès des candidats aux concours administratifs, en 1984, une circulaire ministérielle, autorisait l'emploi de la calculette. Tout le monde se frottait les mains en croyant court-circuiter les opérations absurdes. L'effet pervers ne tardera pas à s'affirmer : au lieu d'une heure et demie consacrée à l'épreuve, on n'aura droit qu'à une heure. Mais quelle heure! Tension, réflexion tout dans la crispation, tandis qu'auparavant, l'opération permettait de souffler. N'est-ce pas une analyse à prendre en compte pour l'enfant?

    (1)- Beaucoup de parents qui me confient leur enfant en difficulté scolaire me demandent d'écrire sur les méthodes pédagogiques que j'ai expérimentées. Je connais la susceptibilité de mes collègues, il serait malvaillant de vouloir prétendre leur suggérer telle ou telle méthode. L'enseignement passe d'abord par la personnalité de chacun. C'est pour cette raison que les Pouvoirs Publics se heurtent à des résistances. Cela a été de tous temps. Pour ma part, le diplôme de Conseiller Pédagogique n'a pas été suivi de pratique d'école à école- ressemblant à un vendeur de recettes comme m'avouait l'un de ces ambulants.  Je suis resté sur mon poste, mon labo a été ma classe. Les charges de direction m'ont empêché d'approfondir mes méthodes. Aujourd'hui, libéré de toute contrainte, je me fais plaisir à tirer partie des idées semées. Et les jeunes en profitent.
       


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    1)Marthe Villeneuve née Tribet
    2) Silvain Tribet (1852-1932),
    instituteur et 1°adjoint au Maire de Châteauroux.

                                   Les Racines des Tribet dont il est question sur ce blog sont  aux confins de l'Indre et de la Creuse. Ce nom s'est lié aux Saillenfaits en 1914, puis aux David en 1937 enfin aux Di Costanzo en 1962. Initialement, en remontant deux siècles en arrière, un point commun entre les uns et les autres c'est qu'ils sont sortis de la terre pour la plupart. Les Tribet à Lourdoueix, les David à Ceaulmont et les Di Costanzo à Ischia puis en Algérie. Leur point commun est l'opiniâtreté qu'ils ont tous eu à vouloir fuir l'ingratitude de l'Agriculture archaïque.

                      Au cours des recherches généalogiques dans le Berry, j'ai pu découvrir à Badecon dans l'arrondissement d'Eguzon, l'histoire de cette veuve qui, au XIX° siècle, avec ses trois enfants a dû résister au pire dénuement, en se contentant d'un lopin de terre dont la superficie n'excédait pas un hectare et demi, et sur cet arpent,  une unique vache pour son liquide nourricier et ses dérivés. Voilà la seule ressource dont disposait la pauvrette. C'eût été pour elle une aubaine si cette dizaine d'ares avait été en Champagne, hélas, ici les orangers ne poussent pas...Je comprends que Georges Sand n'ait pas manqué d'inspiration sur son Berry. Quant à Tribet Silvain (cliché 2), vous le découvrirez mieux plus loin:  de berger, il deviendra instituteur par ses propres moyens et finira 1°Adjoint au Maire de Châteauroux. Il demeure ma référence au sujet de l'exode : 1870 , il quitte la terre.  En 1870, Jean-Baptiste Di Costanzo, mon grand-père quitte lui aussi sa terre natale, Ischia. Autre coïncidence : ils ont le même âge, 18 ans à quelques mois près.
    Historique. Nous sommes en 1870. La Commune succède au Second Empire. Silvain Tribet en rentrant à l'Ecole Normale va s'engager sur une voie totalement différente de la tradition familiale. La guerre des Idées a pris racine un siècle avant, dorénavant elle ne cessera de conditionner le citoyen. 1870, la "Dépêche du Midi" naissait à Toulouse, loin du Berry. Dans ce courant de Pensée, Tribet va s'engager. Il y sera  membre actif au sein du Conseil Municipal de Châteauroux. On trouve trace de son influence jusqu'en 1925. A l'époque, en 1919, Châteauroux ne comptait que 4891 inscrits pour élire le maire. La France demeurait encore rurale. Nous allons assister à un renversement de situation et à un bouleversement dans les moeurs dès la fin de cette Première Guerre Mondiale. Il faut comprendre que les scènes de misères qui ont précédé la fin du XIX° siècle vont servir de terreau aux Humanistes pour ancrer leur appareil politique. C'est louable. Mais la "guéguerre" des clans idéologiques va se répercuter au sein des familles. L'ambiance des repas vire aux conflits. On est gangrené. Le trio Tribet-David-Duprat réuni par alliance conjugale,  va créer le "Triangle des Bermudes" pour inoculer du fiel aux desserts. Tribet (Saillenfaits)-Duprat, enseignants du Public et David (Giacometti) enseignante du Privé, peuvent être choisis comme échantillon national. Aussi, les familles soucieuses d'entretenir un climat serein exigeaient l'interdiction de parler à table de Religion et de Politique. Sage décision. On assistait souvent à une entorse à cette règle car l'interdit donnait encore plus de piment aux provocations. Faire partie d'une chapelle était devenu un motif de discorde. Alors, faut-il l'éradiquer? Pensez donc, c'est pire : l'enseignement dépourvu d'idéal vit une crise préjudiciable aux générations futures.
                   Conclusion: ne faudrait-il pas trouver matière à réflexion. En effet, combien de jeunes boudent-ils les urnes, ce trésor de la démocratie? Dans l'inconscient des générations, ne reste-t-il pas trace de ces tensions? Alors, il va falloir choisir...sinon, d'autres s'empresseront de choisir pour vous! Je rappelle mon adage : " Corps anémié, corps sacrifié".


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               n°1                               n°2                                                     n°3                    et                                      n°4
    Depuis longtemps je voulais éditer conjointement les deux premières photos. Elles représentent un message cher à ma maman défunte : le respect de l'autre. 
                     La photo n°1 nous sommes fin 1957, à Philippeville, Rue des Aurès. A dr. Di Costanzo Albert, mon jeune frère avec Tich Tich, habitant du quartier. Il sympathise avec la population indigène qui le lui rend bien. Combien de fois ai-je entendu : "Enn'tâ, ness m'lieh" (trad. "Vous êtes des gens gentils". Il faut leur être reconnaissant, dans les pires moments, cette population nous a protégés. Lorsqu'en 1963 mon père Philippe quittera la villa et le pays, il remettra les clés à cet homme remarquable.
                    La 2° photo date de novembre 2003. Sur ma demande, Claude Bouchet  s'est rendu dans notre villa, c'est le même Tich Tich qui l'a aimablement reçu, qurante-six ans plus tard. Par l'intermédiaire du visiteur, il m'a invité à venir lui rendre visite et que je serais considéré comme si j'étais toujours chez moi, je n'en doute pas, et je l'en remercie.  Mais, contrairement à certains de mes collègues, je préfère vivre avec les souvenirs les meilleurs, Albert doit être de mon avis.Ceux de notre prime jeunesse dans cet environnement ont été excellents malgré l'arrivée anarchique des ruraux dans le quartier. Je l'ai souvent relevé dans ce blog, dès la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les campagnes se sont vidées pour se jeter dans un système concentrationnaire aberrant : devant ce flux humain, le "Plan de Constantine" voulu par De Gaulle, eût été stérile si... . La ville de Philippeville est vite passée de 80 000 hab. en 1962 ( environ 50% Européens et 50% Indigènes) à 500 000 hab., aujourd'hui. Sans compter que les villages comme Jemmapes sont devenus des villes et que les villes sont des mégapoles. Dans ces conditions, chercher dans un foisonnement de maisons une parcelle de sa jeunesse c'est détruire l'image que je me suis faite, peut-être trop idéalisée mais combien savourée. Je pense que vouloir se retremper ainsi dans ces souvenirs estompés voire escamotés c'est contribuer au gommage de sa mémoire. C'est pour cette raison que franchir le pas, celui de répondre à l'invitation de Tich-Tich, réputé hospitalier, c'est perdre un peu cette dynamique qui me pousse chaque jour à vouloir puiser dans l'imaginaire idéalisée  et ce, d'une façon intarissable dans les moments sublimes de ma jeunesse. Aujourd'hui, je n'ai toujours pas fini de creuser. Par contre, beaucoup de ceux qui se sont rendus sur les lieux me disent : " Pour moi, le pays n'existe plus..." Entendez pas là Mon pays. Eh bien ! contrairement à ceux-là. Mon pays existe toujours en moi, inviolable, intact comme pour tout déraciné à la recherche de son passé inaccessible...
             Photo n°3 : en 1959, se trame sous nos yeux quelque chose dont on ne mesure pas les conséquences : l'ensemble "Bel Air" va effacer nos souvenirs de la mer vue du balcon. En chiffres rouges :
    1- la maison de Monsieur Di Meglio propriétaire du terrain sacrifié. ( Voir sur le site de Suzette, mon reportage sur l'Agriculture). Il fut territorialement le vignoble le  plus urbain.

    2- L'Ile Srigina avec son propre faisceau lumineux codifié. Au loin la ligne d'horizon derrière laquelle je m'imaginais Marseille toute proche; A peine visibles aux jumelles, les bateaux mi-émergeants,  phénomène dû à la rotondité de la masse liquide. Enfin la mer, la Méditerranée. Au cours de mon premier âge, cette jetée la coupait en deux mers distinctes, la haute mer agitée  et la basse mer calme ou port clos. Ce que je voyais de faux : les deux aires azur me paraissaient totalement disjointes comme deux plans adjacents limités par la jetée. Le "off shore" houleux donnait l'impression d'être suspendu. Une fois de plus, n'est-ce pas un exemple de l'image faussée perçue par la première enfance? Je pense à ce pédagogue pour qui les images captées par la rétine d'un gamin coïncident avec la représentation d'adulte. Au premier âge tout est faussé : l'échelle des distances, le gigantisme, les volumes, les plans...

    3- La villa, la dernière de la Rue Mellet

    4- Cet endroit est l'impact de la bombe Allemande de novembre 1943. Vous comprendrez pour quelle raison nos vitres, portes et fenêtres ont volé en éclats. L'habitation fut reconstruite et réhaussée. Dans le creux, à droite, la villa de Pisani, entrée Rue Mellet. Ce Pisani, seul batteur-lecteur  que j'ai rencontré en son temps
    .
    5- Ce terrain à jamais condamné par le béton a vu toute la jeunesse indigène se forger une réputation de footballeur avant d'être recruté dans les clubs, EJP, JSMP, RCP. Les parties étaient passionnantes. Les vêtements en guise de camp. Les ballons dans le jardin suivis de demande de récupération, scène maintes fois répétée....

       Observation des documents . Doc 1 : l'horizon n'est pas encore bouché. Les barbelés ont été placés récemment avant d'ouvrir le chantier de "Bel Air", complexe de 96 logements. Dès lors, la vue imprenable nous échappera en janvier 1959. Finis les mouvements de bateaux surveillés à la jumelle, finies les vagues déferlant sur la getée, finie la bleue dans toutes ses humeurs. Pour prétéger son intimité de ce vis-à-vis plongeant, Tich-Tich va devoir se barricader.
                     De ce balcon, Claude et l'occupant observent au loin
     la vallée: l'ex-village de Valée, le Col de Bissy, le Cimetière Européen...De ce balcon,  nous avons toujours été aux premières loges pour entendre battre le coeur de la ville et ses alentours. (Ce cliché a été pris par l'épouse de Claude en novembre 2003).


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