• Photobucket(cliquez sur cette photo inédite, mal conservée)

    Comment le jazz s'est-il infiltré à Philippeville?
    Colportant les cultures, la 2nde Guerre Mondiale n'est pas étrangère à l'implantation d'une musique non conventionnelle pour nous latins . Après la 1ère Guerre Mondiale, déjà, le One Step, le Charleston s'étaient imposés dans le répertoire des dancings. Souvent, ce genre musical trop européanisé s'écartait de la gamme Blues ou des notes Blues. En 1942-43, l'Américain débarque sur la côte Algérienne avec sa culture. Ses moeurs sont parfois superficielles, parfois choquantes. Sous le même uniforme, l'Américain Noir, lui, moins ambitieux mais possesseur d'un Art Majeur insoupçonnable  va marquer son passage d'une façon surprenante. Pour ma part, je n'oublierai jamais, ce Noir, ne parlant pas un mot de Français, venu désosser le piano de ma voisine pour le rendre plus percutant, Madame André, Rue des Aurès : je ne peux pas vous dépeindre fidèlement la forme musicale adoptée, j'étais trop jeune. J'ai en mémoire qu'il utilisait le grave du clavier avec le sur-aigu en contrepoint. Ce qui me permet de déduire qu'il s'agissait d'un Boogie-Woogie. Mais quel boogie!. Si bien interprété qu'il sera le style pianistique que je préfèrerai et que je préfère encore. C'est encore cette puissance de la main gauche que je vais entendre avec Sam Price, 15 ans plus tard. En 1957, lors de son départ définitif pour la Métropole, Jean Di Costanzo (P¨'tit Jean), mon cousin, ne démordait pas des genres musicaux propres aux Latins que nous sommes. Il disait que le Jazz n'était pas une forme admise par les adeptes du Bal. Je le conçois. Cet échange eut lieu devant ma villa, à deux pas où le pianiste envoûtant me convainquait quelques années avant. Le jazz appartenait aux jeunes étudiants Philippevillois, en quête d'une culture autre que celle des Bals Populaires. Nous allons nous en rendre compte par la soirée de l'orchestre qui suit. Je n'ai qu'un regret : la France n'aurait jamais dû abandonner la Louisiane, berceau du Jazz.
                       ---------------------------------------------------------------
    Une saison J.M.F. programmée par Madame Guiscafré - libraire très ouverte à la culture- voyait défiler des activités musicales très hétéroclites afin de satisfaire la population Philippevilloise. La dominante, bien sûr, demeurait les récitals, tous instruments de salon confondus. En piano, les maîtres comme Aldo Ciccolini, Bernard Regeinsen ont fait leur début sur ces planches réservées à la jeunesse. Il y eut des Ballerines, des violoncellistes..Il y eut les Macho Cambos au sommet de la gloire....Et l'évènement attendu, un concert de Jazz avec Samy Price. La photo que j'ai prise depuis la baignoire qui surplombe la scène est médiocre. Il m'était interdit de gêner les musiciens par l'utilisation du flash. La présidente avait pu obtenir un contrat tandis que la formation faisait un périple à travers l'Europe.

             Voici le Compte-Rendu de la soirée. Je l'écris de mémoire. Il est 21h. Le théâtre est archicomble. Du parterre au poulailler, on s'impatiente. On nous annonce que les musiciens ont un léger retard après un problème sur la ligne Constantine-Philippeville. Ca grouille. Ca manifeste. Inconsciemment ce bouillonnement va trouver un retentissement inattendu le moment venu: la salle est chauffée à blanc! Enfin! Les musiciens sont là. L'attente a été longue, trop longue. N'ayant pas eu le temps de se changer, ils s'excusent de ne pouvoir se présenter en tenue de scène. Fichtre! On n'en a rien à cirer! Dans le programme un historique sur le jazz a été prévu, pauvre commentateur, il se fait siffler. Cette prestation pouvait étoffer la soirée. Il a fallu qu'il y renonce.  Manque de civilité de la part des spectateurs. Ils sont trop avides de swing. Le plan pédagogique se poursuit par la génèse du Jazz, le rythme d'inspiration africaine. Pour cette séquence, c'est Freddy Moore, le batteur de l'orchestre qui se déchaîne au washboard, il est le meilleur des E.U.. Il réussit avec sa "poêle à frire" à  électriser un peu plus la salle. Son regard extatique, l'homme transcendé par ce qu'il a de plus précieux en lui, le rythme syncopé, il n'est plus parmi nous. Ses racines profondes parlent. Tout son corps participent au rythme parfois scientifique parfois un peu simpliste. Qu'importe! Ca swing et c'est l'essentiel. Après des hourrah de la salle qui commence à mordre au délicieux stratège de Samy, c'est à lui de lancer la machine. Avec sa redoutable main gauche, consolidée par son style Boogie-Woogie, il galvanise l'orchestre dans la formation New-Orlean's traditionnelle. Pop Foster le contrebassiste à 72 ans, il joue comme à 20 ans, puis le trompette Emmet Berry, le clarinettiste Erbert frère d'Edmond Hall, le tromboniste Vic Dickenson, le tout savamment, dis-je, adroitement harmonisé  transforme la foule en d'inconditionnels du Jazz. Tandis qu'ordinairement, hors de cet enclos la hiérarchie des proviseurs, des directeurs des... et des... dresse une barrière entre individus, ici, à ce moment précis tout le monde est en transe. La remarquable orchestration faite de dialogue entre le tromboniste et le trompettiste, ornée de dentelles du clarinettiste, poussée par la section rythmique a subjugué même le plus réfractaire au jazz. Bravo! Messieurs les Jazzmen! Là où vous êtes je vous entends encore! Et n'oubliez pas que vous avez apporté une pierre à l'édifice de l'émancipation des Noirs aux Etats-Unis, et sans effusion de sang.  Je souhaite que beaucoup d'entre nous s'en inspire....
    Photobucket( Au premier plan, Emmet Berry a remarqué que je le photographiais discrètement, au petit déclic, il exprimera un aimable remercîment d'un discret mouvement de la tête.
    Ci-dessous, 50 ans après, je découvre avec nostalgie .les mêmes rideaux de scène que lors des soirées chargées d'émotions. Le fond dévoilé fait perdre tout le mystère que cache ce lieu sacré, le Théâtre. Mais avec un effort d'imagination, il est aisé de fermer les yeux pour revivre les moments de la sublimation des sentiments. Emotions en tous genres. Du rire à la tragédie, des concerts, des soirées culturelles...."Objets inanimés avez-vous donc une âme?...."


    Photo d'Hemmer (2005)


    Photobucket(cliquez pour le plein écran)Photobucket(notre petit opéra à l'Italienne portant l'empreinte du Sénateur-Maire Paul Cuttoli . Il donnera à Philippeville l'élan touristique en respectant  une architecture personnalisée. Hormis ce théâtre, l'ensemble des bâtiments publics sera dominé par la décoration mauresque.

    votre commentaire
  • Photobucket
    (cliquez 2 fois pour le plein écran)

    Nous sommes exactement, le 27 juillet 1974, date d'anniversaire de Christophe Di Costanzo (à g.).Il marque le coup avec entousiasme. Son jeune frère Nicolas né la même année au mois de janvier n'aura pas la même chance : celle de faire coïncider l'anniversaire avec les vacances dans le Midi, la famille autour. C'est Madame David Marie née Giacometti, l'arrière-grand-mère des petits qui tient Nicolas sur ses genoux. Il s'en est fallu de peu pour qu'elle soit centenaire. A dr. Jacques David, parrain de ce dernier.A sa droite, une partie du petit écran de TV. L'été, on a tendance à préférer vivre dehors : petit déjeuner, déjeuner, goûter se prennent sur cette terrasse qui domine la vallée  de Solliès-Pont.


    Photobucket(cliquez 2 fois pour le plein écran)
    Nous sommes le 27 juillet 1975, un an après jour pour jour. On souffle les bougies au même endroit. A g. le fils aîné d'Albert : Pierre-Philippe Di Costanzo même année de naissance que Christophe à dr. Au milieu, le fils d'Aimé,  Stéphane Cuny. Trois cousins réunis, nés en l'espace d'un an. Ce sera le dernier cadeau que recevra leur grand-mère Françoise, avant de décéder. Savoureux moments. La vie, par la suite, dirigera chacun vers un destin différent. Seules les images restent.


    votre commentaire
  •  Au final ou finalement, mots isosyllabiques. Quel intérêt de procéder à cette substitution puisqu'ils ont la même longueur dans la prononciation. Lourde responsabilité qui incombe aux medias. Voilà un groupe de mots que je n'arrive pas à classer grammaticalement. Je connaissais l'adjectif dans"point final", je connaissais les substantifs "la finale" d'une compétition sportive et "le final" d'une pièce musicale, mais je découvre une nouvelle utilisation du mot qu'il m'est difficile d'admettre sans en connaître la classification. D'autant qu'il sort de la bouche de toutes sortes de gens, des illettrés aux érudits. A l'aide!
           Il fut un temps où "Maître Capello", agrégé de grammaire, procédait régulièrement à des corrections de la langue française de la même manière que Coluche se nourrissait des absurdités de la publicité. Loin de moi la prétention de venir m'imposer tandis que je suis confronté quotidiennement à des fautes de styles, de pensées, de syntaxe, de lapsus, de pléonasmes, de redondances...que je m'efforce d'éviter.
           Je veux simplement savoir si l'expression "au final" répétée par l'Académie Médiatique, ce nouveau pouvoir de la linguistique, est extraite du nouveau Français ou de l'ancien? Je serais heureux que l'on me répondît.

               "AU JOUR D'AUJOURD'HUI", combien de fois entendons-nous cette expression! Jusqu'aux hommes politiques de l'utiliser. On pourrait dire au jour de demain....au jour d'hier....mais au jour d'aujourd'hui, nous relevons un plénonasme, ou répétition disgracieuse de jour. Décomposition étymologique du mot : au-jour- de l'huis (huisserie, huissier, porte, ouverture)
            Autres agressions. Il y a de cela quelques annnées, j'ai eu la satisfaction de recevoir une réponse après avoir entendu une formule publicitaire contestable utilisée par une chaîne de magasins d'excellente réputation : " Avec C.....je positive...". Je connaissais le positivisme, une réponse positive mais je n'avais jamais entendu le verbe positiver. Le Directeur Général, intelligent, voulait éviter que l'on ternisse l'image, me fit l'honneur- je n'en demandais pas tant-de me répondre courtoisement et par écrit, s'il vous plaît!. Quelle galanterie! Il me fit admettre que la langue ne cesse d'évoluer. C'est une évidence. La Langue de Molière n'est pas seulement celle des "salons".  Doit-elle évoluer anarchiquement, sans arriver à la maîtriser? Voilà pour la sémantique et pour la grammaire dont la mission est de corriger les débordements du langage.

           A ceci, s'impose un bilan devenu indispensable si l'on veut que la génération d'étudiants ne sombre dans le flou. Déjà, le niveau général semble être sérieusement atteint. Et l'orthographe! De quoi faire blêmir nos grands parents titulaires d'un modeste Certificat d'études.
           La phonétique SMS (ex. c ki? pour c'est qui?)  et l'invasion tous azimuts de la langue anglaise...il ne restera plus de l'héritage gréco-latin qu'un corpus à l'état squelettique. Je me suis intéressé à la fréquence des mots issus de la langue de Shakespeare en feuilletant au hasard un hebdomadaire : casting, design... si vous ajoutez  toutes les expressions imposées par l'informatique, le sport... nous voilà bel et bien pris en otage. Alors, journalistes aidez-nous à protéger notre belle langue!

                   Ce fameux "Incontournable" utilisé à juste titre, mais combien de fois entendu au cours d'une journée. Ces redondances finissent par appauvrir notre vocabulaire. C'est à croire que l'école journalistique se contente de n'utiliser que 200 mots qui correspondrait à un retour du niveau du Cours Elémentaire.
           Observations : n'allez pas croire que je préconise un repli sur soi. Ce n'est pas dans ma nature. Lorsque j'étais à la direction dans l'Education Nationale, contesté par mes supérieurs, j'avais mis en place l'apprentissage de 5 langues étrangères et locales. Elles sont devenues un atout professionnel dans la Mondialisation. Deux officielles dans le Temps Scolaires (Anglais et Espagnol) et trois autres Hors Temps Scolaire (Italien, Arabe et Occitan) à la carte. Je me suis rendu compte que l'élève occitaniste faisait moins de fautes que les autres : la langue occitane  renforce les acquis scolaires par la phonétique très proche de la graphie. On peut émettre des réserves sur la dangerosité de l'apprentissage de plusieurs langues. Les enfants issus de parents de pays différents sont bilingues, trilingues. Ils savent qu'en s'adressant au père, c'est une langue différente qu'en s'adressant à la mère. Et croyez-moi, il n'existe aucun traumatisme comme l'affirmaient certains illuminés.  Parler plusieurs langues n'a jamais nui au Français, au contraire, il s'en nourrit. Mais lorsqu'une éthnie est asphyxiée par une autre, elle réagit. Réflexe naturel. Continuons de parler chacune des langues dans leur authenticité et avec aisance. Mais ne les mélangeons pas.  Au plan scolaire, elles doivent rester orales le plus tôt possible et le plus longtemps possible  Le danger est d'écrire plusieurs langues avant d'avoir consolidé la sienne. C'est ainsi que vous verrez orthographier le language (anglais) au lieu du langage (écriture correcte pour nous Français). Cette faute perdure au-delà des études secondaires...Mes libres-propos.
          


    votre commentaire
  • Photobucket
    (cliquez 2 fois pour le plein écran)
                                             Vue sur le port de Philippeville - cliché personnel (1960)
    Selon mes souvenirs, en observant la photo, nous sommes en été : les Internes du Lycée Maupas ont déserté le dortoir et les rideaux sont tirés durant la période estivale. De plus, la végétation luxuriante  ne laisse planer pas l'ombre d'un doute. C'est en fin d'après-midi, selon l'ombre portée et sachant que le soleil s'est toujours couché à l'ouest,  mon affirmation se trouve renforcée. La lumière solaire est intense. On sent que la brise marine de 15h. s'est levée. Quel régal! Une légère brume de chaleur traîne encore avant de se dissiper. La fraîcheur du crépuscule, incitatrice, fera que l'on va "traînailler" avant de se coucher; Parfois, il arrive que l'on s'endorme hors de la chambre encore surchauffée par la canicule de la journée.
    Qu'il est bon de retremper dans ses racines! Mais des racines telles qu'on les a laissées. C'est un tout. Les bâtiments parlent, et pour les faire revivre,  il faut que vivent en même temps  les individus qui les ont habités, composants indissociables. Hélas! On ne revient pas en arrière.Cependant, un cliché a la propriété de figer un moment précis. Ce qui me pousse à détailler les différents repères. A dr., on peut découvrir les fenêtres du Lycée Maupas. Derrière celui-ci, un sommet de bâtiment en voûte, c'est l'ensemble où ont résidé Roch Balestrieri à l'avant-dernier étage et Pace au dernier, dans la Rue Antoine Bruno. Au fond le port et la darse. Un bateau entre devant la capitainerie. Est-ce la "Servannaise", cabotage assurant la ligne Djidjelli-Collo-Philippeville? On voit le quai de la Compagnie "Navigation Mixte" présidée par Cordina. Le beffroi de l'Hôtel de Ville. A g. l'extrémité de la Rue Kléber et le début de la Rue des Aurès. La partie très feuillue doit correspondre au jardin de la clinique Ricoux, ainsi que le mur qui le surplombe.


    votre commentaire
  • <Photobucket.
    Portrait .-Mature avant l'âge requis, elle n'a pas vingt ans qu'elle en paraît vingt-cinq. Le chignon lui accorde encore plus de maturité.Je l'ai peu connue. Mais on devine sur son visage des traits de femme de caractère. Mélange dosé de douceur et de fermeté. Elle a du "Pédénès" dans son regard, c'est-à-dire quelque ressemblance avec son père à forte personnalité.  Ses yeux ne laissent planer aucun doute sur son appartenance aux Di Costanzo.
                           Us et coutumes.- Ses habits brodés montrent qu'on ne manque pas d'élégance malgré les préjugés qu'on avait vis-à-vis des agriculteurs. Bien entendu, les habits du dimanche tranchent nettement avec ceux de la semaine. Corsage finement brodé. Souvent brodé par soi-même. Le prêt-à-porter n'était pas connu en ce temps-là. La famille s'habille chez une couturière attitrée pour les femmes et chez le tailleur pour les hommes, je veux citer Monsieur Payen.(1). Pareillement pour se chausser. Je me souviens d'avoir subi plusieurs séances d'essayage chez notre cordonnier(2). Est-ce dû aux restrictions de la Guerre, est-ce dû à une coutume, est-ce dû au fait que la chaussure industrielle n'était pas encore entrée dans les moeurs? En tous cas, une famille nombreuse comme celle de Jean-Baptiste doit prévoir un budget très important pour s'habiller et se chausser. Heureusement, pour le chef de famille, mon grand-père, le marasme économique lié au phylloxéra est derrière. La reprise ne s'est pas fait attendre. Lorsque Salvator (1873-1942) de 12 ans son aîné, est venu demander la main de Brigitte au Chef de Famille, elle était loin d'être mal fagotéePhotobucket.
                             En général, dans une famille nombreuse, le premier né devait être respecté autant que les parents qui lui déléguaient tous pouvoirs en leur absence. Ce fut le cas pour Brigitte. Ses parents travaillaient comme des esclaves,  les horaires étaient difficiles à concilier avec les enfants demandeurs. Les nombreuses naissances de ses frères et soeurs  imposaient à Brigitte de s'affirmer avec autorité. Elle conservera plus tard quelques traces de cet ascendant sur les autres....Elle mourut le 27 mai 1954, à Philippeville, le jour de mes 19 ans. Elle n'avait que 69 ans.

                                -------------------------------------------------------
                        Aujourd'hui c'est la Ste-Brigitte. L'aînée de la famille  portera ce prénom rarement utilisé dans notre famille. Entre elle et Thérèse, la dernière née du couple Jean-Baptiste Di Costanzo, une génération les sépare. Pilier familial pour Marianne,  maman très active, elle saura remplacer celle-ci affairée au comptoir du marché de détail. Mais elle ne tardera pas à se marier avant d'avoir atteint la majorité. Elle épouse Salvator Talercio le 30 janvier 1904, alors qu'elle n'avait que 19 ans. De cette union, naîtront quatre enfants Antoinette, Jeannette, Jean et Augustin. Ce dernier sera maître queux, je ne l'ai vu qu'une seule fois. Son métier   l'avait  rendu peu sédentaire. Quant à Jean, agriculteur et échantillon familial, il sera un poète très sensible et de surcroît un clarinettiste comme son cousin germain "P'tit-Jean" fils de Pierre....La famille Talercio grandira à St-Antoine, village proche de Philippeville. Il suffisait de passer devant l'Ecole d'Agriculture, de poursuivre son chemin pour atteindre ce village considéré comme la banlieue de Philippeville. (à suivre...)

    (1).- Monsieur Payen était musicien comme papa. Il jouait du piston comme papa. Il faisait la bringue pas comme papa. Il était divorcé, pas comme papa. Statut rare, marginal, ce qui ne manquait pas de frapper mon imagination de gosse dans ce domaine de l'interdit. Il habitait dans une maison cossue au rez-de-chaussée, derrière le Commandant d'Armes. Il eut le privilège de posséder un poste de T.S.F., première génération. Meuble cubique immense et imposant,  ridicule pour ses performances sonores. Dans les années 1900, papa,  venu prendre les mesures d'un habit en chantier, découvrit pour la première fois cet engin splendide: un mastodonte muni d'une minuscule lucarne lumineuse avec quelques graduations pour naviguer sur les ondes encore en nombre très réduit.  Le maître tailleur lui fit écouter Radio Vatican, au temps de la Messe en Latin. Pour pouvoir entendre cette voix lointaine, on devait coller l'oreille au meuble qui servait de caisse de résonance(sic papa)....Il était loin notre transistor!..
    (2) - Notre cordonnier tenait son atelier de réparation et de confection dans la rue Nemours, maison Rengade. Dans ce bâtiment, en 1943,  la famille orpheline de Thomas Di Costanzo, frère de Brigitte se retira. Chez le cordonnier, les séances d'essayage paraissaient interminables et rébarbatives pour un gamin. Je me souviens qu'il créait le patron sur un carton posé au sol. Je découvrais l'impact de ma plante de pied, ce qui m'amusait. Il procédait ensuite à un premier montage. D'où la nécessité d'un premier essayage, puis d'un second...Chaque fois, il fallait s'y rendre. Bref, tous les travaux sur mesure  sont considérés aujourd'hui comme un luxe qu'on ne peut  se payer que si l'on possède d'excellents revenus. Pourtant, à l'époque on ne pouvait y échapper et c'était d'usage courant..


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires