• Photobucket(cliquez pour le plein écran)
                       n°1

         ACTIVITÉS EN CAMPAGNE AU SIÈCLE DERNIER.

                         I.- L'âne subvient aux nécessités du moment : il transporte l'eau. 

    Localisation : nous sommes à l'Oued Louach, Philippeville, sur  l'ex-propriété d'un Di Costanzo oncle, puis d'un Di Scala,(1914 ci-contre)Photobucket(cliquez pour le plein écran)
                           n°2
         et enfin d'un Di Costanzo prénommé Philippe, le dernier avant Nationalisation de 1963. A dos d'âne Albert. Cet équidé affublé d'entêtement légendaire, et aussi symbole de l'ignorance dans les écoles, version ancienne,  n'avait pas d'effort à faire pour s'orienter. L'itinéraire immuable parcouru inlassablement comprenait deux points extrêmes, la rivière et le bassin à gauche du cliché. Sorti de cet axe, c'était l'écurie pour se restaurer. Encore trouvait-il le moyen de s'obstiner dans le refus : celui de mener à terme le fardeau des deux tonneaux de liquide. En pleine côte, la scène d'opposition pouvait parfois durer au point de rendre furieux le meneur.
               Coutumes transmises à travers plusieurs générations. Cet animal peu obéissant possède cependant une vertu que son rival le cheval n'a pas : il s'adapte mieux aux reliefs abrupts. A Ischia, en 1855,  l'arrière-grand-père Antoine le sollicitait pour transporter en bissac l'eau de mer destinée à la cuisine. (acte passible d'une lourde amende car on échappait ainsi à l'impôt en vigueur : l'impôt sur le sel.)
    .           Un siècle après, son arrière-petit-fils Albert transportera l'eau douce, non pas à  la cuisine mais pour abreuver le cheptel. Simple transmission de coutumes de génération en génération.

               Di Costanzo Philippe  : radiesthésiste et puisatier. Tandis que jeune il habitait sur le versant opposé, la  rareté de l'eau posait le même problème vital pour l'élevage. En général, la maison et  la stabulation de ce peuple Ilien venu d'Ischia, se trouvaient sur les hauteurs des coteaux. Les rivières en contre-bas, souvent insalubres imposaient ce choix. A l'âge de 16 ans, Philippe s'initie donc au pendule par nécessité. L'oscillation de ce cône suspendu à un fil,  lui indique l'endroit précis où il est censé trouver l'or blanc. Il creuse de ses mains une dizaine de puits, en vain. Il essuie échec après échec. Tenace, il ira jusqu'au bout de ses recherches pour finir par trouver la veine et ne plus la lâcher. Dès lors, il saura en faire profiter son entourage. On viendra le consulter. Je l'ai vu déterminer la profondeur exacte à laquelle il fallait creuser et au-delà de laquelle il ne fallait surtout pas aller. Je l'ai connu infaillible. Pourquoi donc n'a-t-il pas mis en pratique cette science sur sa dernière propriété plutôt que d'utiliser le transport à dos d'animal? Tout simplement, parce qu'aucune veine d'eau ne s'est révélée sous le poignet du magicien. Autre question qui jaillit à l'esprit : pourquoi n'a-t-il pas installé une pompe? Parce que la dénivellation du terrain ne pouvait pas le permettre.Un lac collinaire? Hygrométrie et réserve insuffisantes. Une pompe thermique, pourquoi pas? L'oued nourricier était trop bas et trop loin des écuries. De plus, l'électricité n'était pas installée sur cette zone pourtant proche de la ville. La seule énergie utilisable n'a été que l'énergie animale. Fastidieux travail! Transport archaïque mais sûr.
                        II.- Le cheval apprécié pour ses aptitudes. 

     Photobucket (cliquez pour le plein écran)
                                         n°3
              Autre moyen de locomotion, le cheval. Mieux adapté aux chemins carrossables ou aux routes bitumées, il a été précieux durant la période de restriction imposée au cours du Deuxième conflit mondial. Les quatre roues sur cale ont cédé la place aux quatre pattes sur sabots. Les véhicules vidés de leur sang, l'huile, attendait qu'une décision leur redonne le droit de circuler. Il fallait bien continuer à se déplacer.     Depuis son premier achat de la Peugeot en 1927, Philippe n'a jamais failli à la fidélité qu'il vouait à cet attelage. Détestant le mulet, se méfiant de l'âne, admirant le cheval, il n'a laissé planer aucune ambiguïté sur ce dernier. Il arrivait à le modeler selon sa technique de dresseur. Quant au premier, hybride des deux autres, il faut lui accorder une place respectable pour son aptitude à grimper les pires pentes sur un terrain rocailleux, avec un lestage inégalable.
                Sur le cliché 3, Albert mène le cheval des vendangeurs à la cave, celle de 1914.Photobucket(cliquez pour le plein écran)
                                      n°4
                   Nous sommes toujours au même endroit et à la même période de l'année, c'est-à-dire à l'Oued-Louach, en période de Vendanges, mais en 1948. Albert à g. âgé de 7 ans tient par la bride "Valée", Marie âgée de 10 à dr. donne l'impression de tenir "Bolide"mais c'est l'employé qui assure la sécurité d'approche des deux chevaux. Le cheval blanc arrive en fin de carrière. Ses pattes antérieures paraissent plus musclées que celles de son concurrent. Il a sillonné les axes domicile-Domaine de Saf-Saf de 1939 à 1943, domicile-Faubourg, de 1943-1946, domicile-St-Antoine, en 1946 et 47, pour finir à l'Oued-Louach en 1949. Ses dons de trotteur, sa vitesse, sa vivacité lui ont donné le nom tant mérité de "Bolide". Son coup de sabot sur le bitume, la régularité de frappe des quatre soles ferrés sur la route goudronnée a marqué ma première enfance en me familiarisant avec le rythme binaire syncopé avant de découvrir celui du train. Superhippo de l'hippomobile se substituant à l'automobile!
              
                       III.- L'automobile, d'abord article de luxe, devient fonctionnelle.

    Photobucket(inutile de cliquer)
                   n°5

    Photobucket(cliquez pour le plein écran)
                    n°6    
                     Localisation.- Nous sommes en 1932, à Saf-Saf, sur le Domaine familial. La Peugeot torpédo (cliché n°6) à g; appartenait à Thomas Di Costanzo (+1933). Sa famille comptait 5 enfants, le véhicule était équipé de strapontins. Le modèle, supérieur au cliché n°5, était si allongé qu'il était difficile de le garer, il ressemblait à une Rolls de la même époque. Son frère associé, Philippe, conduisait un modèle plus modeste proportionnel à l'effectif d'enfants. A l'époque, il n'y avait qu'Aimé, mon frère aîné. Pour trois personnes, le format 4 places suffisait. Considérez que conduire une automobile faisait partie du luxe indispensable pour être "In" à l'époque du Charleston. Mais qu'être en possession d'un transport rapide rapproche les distances. Cet avantage incitera le consortium Di Costanzo à acquérir une ferme à plus de 10km. du domicile.
                       --------------------------------------------------------------
             Petit lexique basé sur la musicalité du mot de ma première enfance.
     
    CONDUITE INTERIEURE : il s'agissait d'un véhicule dont l'habitacle était fermé, par cela même,  opposé à la torpédo qui pouvait circuler à ciel ouvert.
    RETOUR DE MANIVELLE : la mise en marche du moteur se faisait à la manivelle. Souvent, on subissait un retour inattendu, ce qui entraînait la main avec. Pour éviter de se fouler le poignet,  il était donc recommandé de ne jamais placer la poignée entre le pouce et l'index. Ce qui me valut un jour de voir "36 chandelles".
    AUTO SUR CALE : pour le bateau, il existe la cale sèche, pour l'auto, nous avons vécu une période contraignant tout propriétaire d'automobile de se dispenser de cette commodité en raison des restrictions imposées par la 2nde Guerre Mondiale. Or, laisser longtemps un véhicule dans l'inertie totale causait des dégâts sur les pneumatiques. De plus,  le dépôt d'huile solidifiée rendait le moteur inutilisable. J'ai pu voir les bas de caisse en suspension, pneus à distance du sol,  sur les autos de Thomas et  de Philippe. Elles étaient immobilisées Rue du Capitaine Drouin, maison Grau, dans le garage en location où plus tard Fredy Monti aménagera sa salle de
    culturisme.

    Photobucket(cliquez pour le plein écran)
                        n°7 (l'ouverture grise à droite paraît étroite pour recevoir deux autos, celle de Thomas et la sienne. Papa usait d'astuce pour rentrer la plus grande  : il montait le véhicule sur plancher roulant pour le glisser latéralement, ensuite le sien. Cette location chez les Grau  va durer plus de six ans. On s'aperçoit que l'habitation est mitoyenne avec celle de Castanet qu'il a fallu quitter à la fin du bail en 1935.
    LE POINT MORT : technique économique  qui laissait rouler le véhicule, moteur éteint, dépendant uniquement des freins à tambour. Aujourd'hui, le pratiquer peut nous coûter la vie. Mais à l'époque, le conducteur embrayait à la faveur du relief de la route.
    MONTER EN PRISE : la boîte synchro n'était pas connue. Philippe, mon père, chargé des produits du marché, à la limite de la légalité, "grimpait" les méandres de la Rue des Aurès, il montait en "prise". A l'oreille, j'ai compris qu'il s'agissait de la première par le ronronnement du moteur et par la lenteur de la monture.
    RODAGE DE SOUPAPE : aujourd'hui, ce terme est encore utilisé. Mais, à l'époque, l'agriculteur tirait sur le kilométrage et sur les performances de résistance du matériel. Plutôt que de changer la camionnette, il préférait confier le moteur à un mécano compétent. Le nôtre s'appelait Achille Di Meglio, au Faubourd de l'Espérance. Courtois, ironique derrière ses épaisses lunettes, loquace mais expérimenté.
    RAVITAILLEMENT EN ESSENCE : après la Guerre, nous irons nous ravitailler chez Lafay, station très bien située, aux Portes de Constantine, à la jonction de deux axes routiers importants, celui du chef-lieu et celui qui mène à Bône. Lorsque papa venait chercher cette énergie, l'opérateur distribuait à tour de bras, pompes à main, les litres nécessaires pour circuler durant la semaine. Je regardais fixement les deux cylindres témoins dans lesquels l'essence montait avant de s'engouffrer dans le réservoir.
    LE VULCANOLOGUE : celui qui m'a impressionné fut celui installé au pied de l'appartement de ma  grand-mère Philomène, Rue Gambetta. Pourquoi? Parce que régulièrement, je sursautais quand une chambre à air éclatait, explosion égale à une bombe.
    ROUE DÉJANTÉE. Du même balcon, j'ai pu voir rouler sur trois roues le véhicule de Vicray, le vétérinaire. En effet, une roue se détacha sous mes yeux, elle devança les trois autres pour aller terminer sa course chez... le vulcanologue, toute seule comme une grande!!!
    VOLANT DÉVISSÉ : combien de fois avons-nous été témoins d'un véhicule devenu fou à la suite du volant resté dans les mains du chauffeur? Heureusement, les performances de la vitesse se limitaient d'elles-mêmes. Époque héroïque.
     



    (à suivre...)


    votre commentaire
  • Photobucket(cliquez pour le plein écran)
                        n°1
                  Tableau de Familles et Pyramide des Ages.

                     Au sommet de la pyramide la première à placer tout en haut, est sans conteste :
     1°) Di Costanzo Ursule née Portelli (1898-1999).
    (Rang du milieu 4° à partir de la g) Elle fêta son centenaire parmi les siens. Mère au foyer avec 5 enfants, veuve à 35 ans de Di Costanzo Thomas, frère de Philippe, mon père, elle assuma dignement son rôle auprès de ses enfants qui l'ont bien entourée. Je l'ai surtout connue lorsqu'elle habitait Rue des Aurès à Philippeville. Elle occupait le rez-de-chaussée de la villa destinée aux deux familles. L'association des deux frères complices dans l'achat du domaine de Saf-Saf,  les avait unis  par contrat. Les années 30 ont été les pires durant lesquelles disparaîtront de nombreux membres de la même famille. L'époux  d'Ursule est décédé en 1933. Philippe reste seul. Il doit faire face à des aléas qui arrivent en série. D'abord, le voilà alité durant 2 ans, suite aux séquelles de l'insalubrité du Sud Tunisien où il était spahi. Tour à tour, Roger Balestrieri (âgé de 16 ans) et Ursule, sa future belle-mère vont prendre le relais et assumer les lourdes tâches du Domaine d'une superficie de 105ha.. Malgré tous les sacrifices, la Guerre va mettre fin à tout espoir de conserver ce patrimoine. En 1943, les contraintes devenant insupportables, Philippe va devoir vendre et  va mettre Ursule face à une réalité inattendue : l'arrêt de tout revenu pour survivre.Cette famille nombreuse dont la plupart des membres sont encore mineurs va devoir faire preuve de solidarité pour survivre. On est  en période de restrictions. Il ne faut pas oublier les tickets de rationnement. Les familles qui vivent dans l'opulence trouvent le moyen de s'en tirer par le biais du "Marché Noir". Ces rares familles privilégiées ne faisaient pas la queue pour obtenir les aliments de base.
                             Ursule privée de revenus (1) et de mari saura s'en tirer. Elle le fera conformément aux mamans qui méritent décoration, reconnaissance élémentaire. Ses qualités d'économe, la solidarité des enfants (2), les aînées devenues adultes feront qu'elle franchira  l'obstacle en évitant le dénuement.
                           Cet automne 43, quand elle ira habiter Rue Nemours, dans la Maison Rengade à Philippeville, de nombreux bâtiments se trouvaient éventrés par les bombardements Allemands. Il fallait se réfugier dans les abris de caves. Au fur et à mesure que la nichée devenait adulte, Ursule sortait "tête de l'eau". Ainsi, en juillet 1946, lorsque sa fille Germaine, infirmière épousera Roger Balestrieri(
    tous deux sur la photo dernier rang extrême droite), Philippe exprimera la plus grande satisfaction, car moralement, je puis témoigner que l'abandon de son rôle de subrogé tuteur auprès des orphelins, aura de lourdes conséquences sur son moral. Une femme au foyer sans métier se conçoit difficilement aujourd'hui. En prenant l'exemple d'Ursule, comment ne pas souhaiter que la femme devienne indépendante  sur le plan pécuniaire, c'est d'une nécessité absolue. On serait tenté de penser que le rôle subalterne d'une femme au foyer ne lui attribuait aucun rôle voire influence. Sûrement pas de rôle social direct, mais surtout un rôle familial correct et une influence "suspecte".  Je suis de plus en plus convaincu qu'Ursule ait été l'instigatrice pour inciter les frères Thomas et Philippe à quitter les coteaux moins rentables que la plaine. Elle était d'origine Maltaise.  Les Maltais sont ses Iliens venus d'une terre stérile. Ils ont vite compris que la fertilité agricole se trouvait au pied des reliefs. Le personnage central d'apparence effacée est devenu l'inspiratrice du consortium Di Costanzo englué dans la traditionnelle agriculture romantique et sentimentale d'Ischia, .Parmi ses descendants, entourée comme elle l'est, à quoi peut-elle penser sinon de "conclure" avec panache et de concevoir la Vie autrement que dans la désespérance. Une famille réussie vaut tous les trésors du monde.

    2°)- Balestrieri Philomène née Mattera (1903-1998) (dernier rang 2° à g.). C'est la tante avec qui j'ai eu des souvenirs cumulés du fait qu'elle soit l'épouse de Jean frère de ma  maman. C'est souvent du côté de la mère que les liens paraissent les mieux se nouer. En tous cas, tata Mémène telle qu'elle se laissait surnommer, a été présente dans les grandes occasions de ma famille : naissances, mariages, maladies, deuils. Éprouvée par la perte accidentelle de deux de ses enfants, Marcelle (1935.) et René (1949), par les épreuves, son caractère va totalement se métamorphoser : résignation, humiliation, dévotion, dévouement, dévouement désintéressé vers les nécessiteux, assistance auprès des personnes âgées jusqu'à la fin de sa vie...Plusieurs fois au chevet de ma maman, elle sera encore présente à plein temps en 1970 pour l'assister avant le décès. Atteinte de cécité vers la fin de ses jours, elle rayonnait plus encore; Cet épanouissement de l'intérieur n'est accordé qu'à de rares privilégiés, ceux qui l'ont mérité par des actes gratuits.
                      Sur la photo, il est aisé de déterminer les descendants qui lui ressemblent physiquement.

                    3°)- (dernier rang  5° de g à dr.) Balestrieri Roger (1922-2004). Fils aîné de Philomène et père de la mariée. Fils spirituel de Philippe mon père. De son premier âge à celui d'adulte, c'est-à-dire à l'heure où il fut appelé pour défendre la patrie, Roger a vécu sous l'aile de son oncle. Cumul d'expériences
     
    agricoles, philosophiques, familiales... qu'il acquérait auprès d'un Sage. Son père, Jean avait compris que la connaissance pratique se transmettait mieux d'oncle à neveu que de père à fils. Ils auront quelques différences de points de vue par la suite dans la manière de conduire une propriété. Pour ma part, j'ai pu juger et jauger le niveau de complicité qui existait entre Philippe et Roger. Ce sont les deux membres de la famille qui se seront vus pour la dernière fois en 1982, quand l'oncle passa la nuit avec son poulain  à raconter leur vie lors d'une ultime rétrospective biographique. N'est-ce pas là un indice qui peut annoncer la fin? Le matin Roger  l'accompagna sur son lieu de travail pour apprendre le soir même le drame de ce 10 novembre.Une fois de plus, quand on le mérite l'être le plus cher est là pour vous accompagner dans votre dernière demeure. De mon côté, je ne peux évoquer le nom de Roger sans celui de mon père Philippe. Ce dernier se maria en 1923, Roger avait un an. Au premier sevrage il dormait entre son oncle et sa tante Françoise. Ce lien indéfectible va les souder, il pourrait être considéré comme celui d'un fils. Ce sont les deux instigateurs-concepteurs de la mémoire familiale. On ne peut que les honorer et les considérer comme inséparables.
     4°)- entre le sommet de la pyramide et le socle, la génération intermédiaire :
     a) dernier 1ère à g. Marie-Madeleine Di Costanzo, ma soeur (1938-1997)
     b) rang du milieu : 1er Gustave De Angelis époux d'Evelyne Di Costanzo entre lui et sa maman Ursule.
     c) 7ème avec " nœud pap" Hubert Di Costanzo devant lui son épouse née Daverdisse.
     5°) le socle : toute la jeunesse en mission pour prendre le relais des aînés. Lorsque nous étions à leur place - il y a un laps de temps- nous nous imaginions le 3ème âge comme étant très lointain. Puis, tout à coup, le spectre des vétérans frappe à la porte comme pour dire : "Je suis là!"
          - "Déjà"! Vous répondrez à votre tour.
                 "Et Rose ce que vivent les roses, l'espace d'un matin".
                                   ------------------------------------------------------
    (1).- On serait tenté de penser qu'Ursule va devoir franchir seule les obstacles énumérés, tandis que Philippe de son côté doit se sentir libéré. Il n'en est rien. Lui aussi aura à faire face à de multiples difficultés. Sitôt le Domaine vendu, le voilà dépouillé comme Job. Redistribution de la quote-part aux participants à l'achat de la propriété, récession, peste porcine. Durant quatre ans, il vit une période noire pendant laquelle les catastrophes économiques s'enchaînent, avec quatre enfants à charge, les siens. Son purgatoire se terminera en 1947. 
     (2).- La famille, la vraie, demeure le refuge de l'individu face au désespoir. Aujourd'hui encore ne voit-on pas courir à la soupe populaire ceux qui ont coupé tout lien avec les parents, les vrais.


    votre commentaire
  • Les évènements récents nous interpellent. Dans l'intérêt général, il est des victimes qui peuvent servir à réfléchir et faire en sorte que la réflexion aboutisse à une décision . C'est le cas de cet enseignement, pour une gifle, se voit humilié par le garde-à-vue, hélas! hélas! Il vient de mettre fin à ses jours. Les dépôts de plaintes aux Commissariats ne cessent de s'accroître. Il est grand temps de ne pas attendre pour porter un coup d'arrêt à ces drames. J'entends par drame, non pas uniquement le suicide, ultime refuge, mais l'atteinte morale. Ceux qui accusent ne mesurent pas les conséquences de leur acte d'accusation. Je m'adresse aux parents, à mes collègues enseignants, à mon ex-hiérarchie de l'Education Nationale où j'ai passé 40 ans.
                 Etat des lieux. J'ai appris récemment que dans une école de ma ville, classée Z.E.P., lorsqu'un litige devait se régler les frères aînés sautaient la barrière pour agresser l'enseignant. Sapristi! Autorité où es-tu? J'ai appris récemment que deux ans après mon départ à la retraite, un enseignant  très humain, charmant avec ses élèves s'est vu victime d'un dépôt de plaintes et que mes collègues ont réussi à dissuader le père pour qu'il les suspende...Quelle galère! Comment en sommes-nous arrivés là?
               Historique du système coercitif : Entendons-nous, je refuse de protéger les tortionnaires d'enseignants qui parfois sombraient dans la perversion de la douleur, ils se défoulaient sur l'enfant parce qu'ailleurs ils avaient des problèmes familiaux ou sociaux. Ceux-là ont servi  pour qu'on ne tolère plus de sévices sur l'enfant. Les condamner c'est justice rendue.
              L'amalgame : bien entendu, l'argument pour lutter contre la coercition a fini par dévier et aboutir à l'absence de discipline dans les établissements qui en ont le plus besoin. Or, les disciplines d'enseignement ne peuvent s'assimiler sans "La Discipline". Lorsqu'une classe chahute son prof, celui-ci est livré aux prédateurs. Son message devient négatif. Sa santé critique. Son avenir hypothétique. Recevoir des insultes sans pouvoir se défendre...
     


    votre commentaire
  • Photobucket(cliquez pour le plein écran)
                          n°1
                Photobucket'cliquez pour le plein écran)
                                          n°2
    Localisation.- C'est l'Epiphanie 1963.  Ces familles ont un point commun : elles viennent toutes de débarquer d'Algérie (Philippeville). Elles cherchent les occasions pour se rencontrer, et retrouver les repères indispensables à se "reconstruire". Elles ont un autre point commun : elles sont repliées dans le Var, autour de Toulon. Ici, nous sommes à Hyères, dans le bâtiment le "Vendôme", Place Lefebvre. En tournant le dos à la place, notre regard  se porte sur des jardins maraîchers : artichauts cueillis, on arrache les plants et on lance les pommes de terre. Étonnante richesse qui sera laminée par l'immobilier. Aujourd'hui, les boulevards bordés d'ensembles à plusieurs étages ont investi les terres à cultures intensives et  les maisons individuelles. Ce taux d'accroissement galopant des immeubles déjà important pour les Métropolitains victimes des bombardements de 39-45 et indemnisés,  s'est accentué  bien plus au cours de la période de repli des "colonios" pour ne plus cesser avec la forte demande des places au soleil à l'échelle Européenne.
                        Lorsqu'en juillet 1961, (1) je venais rendre visite à mon frère Aimé, marié depuis un mois à Grenoble et installé au "Vendôme" cet important complexe n'était occupé qu'au dixième de sa capacité. Les chantiers n'étaient pas terminés. La plupart des occupants venait d'Afrique du Nord (Algérie-Tunisie). Il y régnait une chaude ambiance de jeunesse et de convivialité. Ne cherchez pas à retrouver ce climat, ce ne sont plus que de paisibles  retraités se réclamant de silence.
                          Si j'entre dans ces détails, c'est à dessein : c'est ici que j'ai rencontré mon épouse Danielle David. Son père, le Docteur David d'Argenteuil (v. dans Articles ses travaux) avait opté pour l'achat de l'appartement à la souscription, photos ci-dessus. Les Cuny-Barket voisins de balcons en avaient acquis deux au même niveau. Nos regards se sont croisés voilà 47 ans pour un engagement définitif.
                     L'appartement, provisoirement résidence secondaire des David, notre couple va l'occuper trois mois. Il est menacé de réquisition par l'Etat afin de mettre temporairement à l'abri les rapatriés.  D'autant que cet hiver 62-63, Hyères était sous un manteau de neige.
                     Je viens de recevoir mon affectation de fonctionnaire dans le Tarn-et-Garonne. Affectation effective pour mars 1963. Nous voici donc en période de fêtes de fin d'année. A celles-ci s'ajoute celle de notre "just married" datant d'une semaine, le 29 décembre 1962 en l'Eglise St-Louis de la ville des palmiers. Cet enchaînement de jours fériés fait oublier aux spoliés la tragédie de terriens dépossédés. Le lien familial renforce ces moments douloureux. Ils ont le sourire. Oubli éphémère, joie éphémère : de l'ancienne génération, seul Philippe savoure cet instant. Il a toujours rêvé de se replier en Métropole. A la campagne, il a grandi dans l'insécurité depuis sa première dentition.

                                      -----------------------------------------
    Identification :
    Photo n°1 (de face et de g.à dr) Marie-Paule Balestrieri (5 ans) fille de Lolo et Lysiane sur les genoux de Marie-Madeleine Di Costanzo (1938-1997), Serge (2 ans) sur les genoux de sa maman Lysiane, née Debono et épouse d'Ange (alias Lolo) aux yeux bleus comme son oncle Philippe Di Costanzo (1894-1982) qui fait suite. On dirait le père et le fils.
    De dos, on découvre le crâne d'Henri Balestrieri et celui d'Armand Fenech.
    Photobucket(cliquez pour le plein écran)

              
          Détails : la TV de forme cubique, est loin de l'écran extra-plat actuel, elle date du couronnement de la Reine Elisabeth, la Région Parisienne où habitaient mes beaux-parents a été la première arrosée par les émetteurs. Sur le poste, la figurine de la pièce montée rappelle que mon mariage est tout récent.
    Photo n°2 : les mêmes convives auxquels se sont joints Monsieur Bottone (
    en sombre près de la TV) et Monsieur Barket Georges pour tirer la fève, son épouse est au 1er plan à g. Les heureux élus sont Lysiane et Armand. De face, gagné par le sommeil, Henri Balestrieri.
                               --------------------
    --------------------------------------
    (1).- En juin 1961, Aimé Cuny (chap. suivant) s'unit à Jocelyne Barket à Grenoble. A la même date, à Philippeville, je reçois une convocation pour passer un examen pédagogique déterminant pour mon avenir. Un mois après, je suis en mesure de faire la traversée et réparer mon absence. Je débarque en tenue coloniale - surtout à l'époque - : pantalon blanc, chemise rouge, chapeau blanc. Ridicule? Sûrement pour ma future belle-mère qui a grandi dans le spleen et le brouillard de la Banlieue Parisienne. Cet individu ridicule sera son gendre! Quelle affaire!<Photobucket(cliquez pour le plein écran)
              Chaleur, lumière à la Van Gogh, couleurs vives, sol aride et végétation luxuriante, strélitzias altérés, c'est Philippeville en été. Dans cette tenue aux couleurs vives, sans le vouloir, en Métropole, quelques jours après,  je vais me faire remarquer par ma future belle famille peu habituée à la vivacité des tons.
                 Autre fait inattendu : au niveau de mon coude gauche, une large ouverture sombre se détache de l'ensemble du cliché : c'est mon lieu de naissance et le terrain où est tirée la photo, c'est mon lieu de croissance ( de l'âge de 8 mois à 27 ans).Photobucket
    (ne cliquez pas)
     Zoom sur la Maison Castanet qui m'a vu naître ainsi que certains enfants de Thomas Di Costanzo. Elle se situait Rue du Capitaine Drouin. A droite du Lycée Luciani. De là, aux premiers mois j'ai dû entendre les répétitions de la Société Philharmonique. Son siège se trouvait juste en dessous.


    votre commentaire
  • Photobucket(cliquez pour le plein écran)
             Cuny Aimé en 1932 ; Magnifique poupon qui, aujourd'hui, pourrait offrir ses traits à une agence publicitaire.
                                        
    Aujourd'hui, 13 septembre on fête les Aimé
     .Autobiographie illustrée - Je suis né le 8 avril à Boufarik. Mes parents Di Costanzo Philippe et Françoise m'ont adopté à l'âge de 8 mois. J'ai été très aimé par eux. J'ai été le complice de mon père adoptif. Nous avions deux points communs : l'amour du plein air et  l'amour du cheval. Notre amour fusionnel a été constant. Très jeune j'ai été intrépide, turbulent,  je dois reconnaître que mes éducateurs ont dû se faire du souci pour moi.

    Photobucketcliquez pour le plein écran)
                    1942 - Je suis à la fête :
                    Le jour de ma communion solennelle, j'aurais dû mourir d'indigestion après un excès de pâtisseries préparées par la maîtresse de maison.





    Photobucket(cliquez pour le plein écran)
                1949 - Je termine mon cycle d'études
        Entouré de mes copains de classe, je suis  6° au 2ème rang (de g.à dr.)
              Je vous les présente ( ceux qui sont soulignés ont constitué l'équipe de football de l'école :
    Fond de g. à dr. Zucchini , Buonacore (cap.), Taormina, Campus, Neyret, Galéa, Poli, Traverso.
    Milieu : Juviny, Micaleff, Consolo Hervé, Portelli, Cuomo, Cuny Aimé, et X...
    Devant : Mattera, Sayd Gustave, Cavenel Charles, Dumont, Vitelli, Campus frère, Muscat
                   Dans cette équipe universitaire, il manque notre goal invincible, Auberty. Peu de temps après cette date de 1949, il sera victime d'un accident mortel. L'avenue Barrot rectiligne se prêtait bien à l'excès de vitesse, au bout c'est le Stade, juste avant c'est l'Oued Saf Saf, il ira heurter le parapet et tombera dans l'Oued. Il sèmera la consternation parmi ceux qui l'ont connu sur le stade de l'Ecole. Sa renommée d'homme téméraire s'était faite très tôt.
    Quelques repères concernant certains de mes camarades de classe.
    Galéa : ses parents tenaient le café, face à Emery - "Charcuterie Parisienne" - l'associé de papa.
    Poli : s'illustrera comme ténor léger à la chorale "Ceacilia", en 1955il sera rappelé comme réserviste et fera partie de ma compagnie.
    Micaleff : ses parents tenaient un commerce (de graines ?) vers l'entrée de la ville.
    Consolo : il épousera la sœur aînée de Gaby Teuma, le trompettiste de jazz philippevillois
    Portelli : tenait une librairie Rue Clémenceau,  proche de la Caserne Mangin,
    Sayd Gustave : a été mon copain. Nous faisions le chemin ensemble en sortant de l'Ecole. Nous étions voisins Rue des Aurès.
    Vitelli : habitait au pied du Monplaisant, s'il dissimule sa main c'est dû à l'accident dont il a été victime.  Dès 1945, après le départ des alliés, on pouvait trouver çà et là des munitions. Voulant extraire la poudre de la douille, après trop de résistance il utilisa des pinces. En tapant sur le rebord de l'escalier, la balle est partie...en emportant les doigts. Il portera longtemps ce pansement.
    Muscat : les parents tenaient un commerce en association avec Brincat. Il épousera Francette  Coppola, notre voisine à la Villa Raux, Rue des Aurès.

    Photobucket(cliquez pour le plein écran)
               1949 - Le jour de mes 18 ans
                   Selon mes copains, je ressemblais à Errol Flynn. Artiste de cinéma très en vogue et charmant séducteur dans les années 1930.


     .Photobucket
    (cliquez pour le plein écran)
         1954 - M.D.L. (Maréchal des Logis) à Colomb Béchar. Base militaire secrète. Expérience de l'organisme confronté au climat d'enfer. On y faisait cuire les œufs dans le sable. Un légionnaire but une bonbonne de 20L de vin sans être ivre. Malgré l'épaisseur des matériaux sur le toit, la chambre atteignait des températures peu supportables. On raconte qu'un troufion ce soir-là se coucha à même le sommier métallique, sans matelas en mettant un ventilateur dirigé vers son torse nu. Le contraste entre le jour et la nuit est tel que, saisi de froid, il sera victime d'une congestion pulmonaire. Et la chasse à la gazelle sur des kilomètres en mastodontes de véhicules: 'il suffisait de mettre un bas féminin pour filtrer le pétrole brut et lancer l'engin à la poursuite de cet animal rapide et svelte. Ce sont les quelques souvenirs parmi tant d'autres que je vous livre...


    Photobucket(cliquez pour le plein écran)

      1956 - Avec ma fiancée Jocelyne Barket de Lannoy (lès Jemmapes)-  Ici, nous sommes à Grenoble. Nous y resterons 6 ans en tenant un commerce alimentaire Rue Abbé Grégoire. Dès notre mariage en juin 61, nous nous retirerons à Hyères..
                                --------------------------------------------
             
    Biographie par son frère Gérard, auteur du blog.
          
                               (v. dans "Liens" la généalogie familiale)
                 Chronologie (étapes principales)
     1931 (8 avril) : Naissance à Boufarik (Algérie)
     1937 (oct): entrée au cours Préparatoire ou 11ème (Ecole des Frères, Rue Valée Philippeville.
     1949: fin des études; dès 45, après la classe, à pied, il rejoint tous les soirs son père au travail.
     1950: chef de chantier aux 2 propriétés sises à l'Oued Louach.
     1953 (nov.): service militaire. Philippe est désemparé.
     1954: rappel sous les drapeaux comme réserviste: il rencontre sa future épouse Jocelyne.
     1955: repli à Grenoble (Isère)
     1961: union dans le 38 et descente définitive dans le 83 (Var). Chiffres et climat inversés!
     2008: confortablement installé au sein de sa famille et des biens immobiliers réalisés avec le soutien de son épouse.

                        S'il est un personnage qui mérite de figurer sur ce blog, c'est bien Aimé, mon frère aîné. S'il en est un pour qui les Racines ont été une obsession par le mystère qui les entourait, c'est bien lui. Le respect du père adoptif, mon père, sera fidèle et constant. Il aura pour lui tant de considération, que le désir de retrouver sa maman biologique ne se manifestera que sept ans après le décès de ses parents d'adoption. Notre vie fraternelle n'a pas manqué de complicité, même si nos caractère et goût restent différents. C'est avec empressement que j'ai participé activement aux retrouvailles de sa lignée. Je m'en réjouis car tout être se doit de connaître ses Racines, celles qui sont parties du ventre de la génitrice, plus encore s'il est en quête de les connaître. Sa jeune et magnifique maman est morte en le mettant au monde. Nos recherches effectuées sur la généalogie montrent qu 'autrefois les grossesses se terminaient souvent par un drame. Ce fut le cas pour sa maman,  notre Errol Flynn  a écarté ainsi toute idée d'abandon, toute idée de rejet. Pour l'affectif c'est primordial. Retrouvailles réparatrices. Fabulation stoppée. Confiance en soi renforcée. Assurance. Sérénité. L'adoption devenue aujourd'hui un choix très courant, j'invite tous ceux concernés  à ne jamais faire barrage à ce genre de démarche. Aimé a été aimé par feue sa mère, Aimé a été et est aimé par sa famille adoptive,  par la famille qu'il a créée...Excès d'amour? Amour compensé? Certes, mais qui mieux que lui mérite de porter ce si joli prénom: AIME dont c'est la fête aujourd'hui?
                  
    Portrait du personnage.-

                  Portraits physique et moral. Je n'insisterai pas plus sur le charme, les clichés parlent d'eux-mêmes. Il n'a jamais abusé du pouvoir de séduction envié par mes copains."Ah! si j'avais la beauté de ton frère!" Ai-je entendu souvent.
                   Plutôt sur le retrait qu'effronté, sa marque de timidité était un trait de caractère, résultat d'une bonne éducation
    . Amoureux de l'Amour, comme beaucoup d'ados, les filles, il les tenait à l'écart tant qu'il n'éprouvait pas de sentiments sérieux. D'autres les auraient utilisées comme Klenex. Pourtant la basse-cour de volatiles courait à ses trousses.
                   Quant à sa force physique, c'était celle d'un "ramoul", étalon à la force herculéenne. Rien ne l'arrêtait, et aujourd'hui encore rien ne l'arrête. Il est capable de remuer les  montagnes. De son corps en effervescence, a émané une santé physique enviable. Ce besoin de dépenses corporelles l'aurait rendu malheureux, s'il avait dû se cloîtrer dans un bureau. Cet étalement sur cette force ne l'empêchait pas de cogiter et de réaliser son entreprise à La Crau.

                    L'autorité de l'aîné. Nous avons grandi ensemble, dans la même chambre. La complicité s'est tissée par le moindre souffle, la même aisance, le même malaise, on avait appris à tout partager dans l'inconscient. Contrairement à l'usage récent, l'aîné avait autorité sur les frères et sœurs.Autorité que j'ai toujours admise. Il devait intervenir en l'absence des parents, parfois même en leur présence, il corrigeait une mauvaise position des coudes pendant le repas.

                       L'intrépide.-Il avoue sa turbulence. Il n'a cessé et ne cesse de provoquer les pires soucis. Maman enceinte de ma sœur Marie est paralysée  elle aperçoit depuis le jardin, l'intrépide Aimé en équilibre instable, bras écartés en funambule...sur la balustrade du balcon à l'étage supérieur. Le moindre cri le déstabiliserait, elle accourt donc en grimpant quatre à quatre les escaliers pour s'effondrer à ses pieds. L'innocent n'y comprend rien. Situation qui aurait pu être fatale pour lui et pour maman en provoquant une fausse couche. Cet épisode sera le starter de sa témérité. Par la suite, ce sera la haute voltige avec le cheval, imitation des cavaliers sur piste de cirque, il veut les surpasser en pleine campagne ...En toute circonstance, croyant le protéger, son entourage va l'épier, va s'épuiser pour qu'il se range. Pensez-vous! A l'âge de retraité, dans l'amandier de Montauban, il y a peu de temps il m'a donné des frissons! Et ça continue! Il a la baraka!
                    Le bosseur et le dilettante : comme il avoue dans ses mémoires destinées à ses enfants :" Je ne connaissais ni cinéma, ni  plaisirs". Seul le travail l'a animé au cours de sa jeunesse et forcément par la suite. Aussi, ce volontaire de l'action terminera sa carrière "milliardaire".  Cependant, Aimé omet les moments grisants de cavalier. Les moments où enfourchant la magnifique monture, "Bolide", il parcourait la campagne proche et lointaine. Je l'ai vu faire plusieurs tours sur la piste hippique du Stade Municipal, il n'avait ni selle ni étrier. Coïncidence : les jeunes filles du Lycée Maupas s'entraînaient en athlétisme. Étonnant cavalier!Papa en faisait autant à son âge, n'est-ce-pas ainsi qu'il connut maman?
                    La bosse du commerce. Donnez-lui un bouton de chemise, il en fera son affaire.A partir de cet objet, il trouvera le moyen de tirer partie. Dans un chapitre du blog,  je l'ai déjà relevé : il a le don de faire des sous à partir de rien.
                   Le surdoué en langue vivante. Il a fait ses armes sur les chantiers de l'Oued Louach. En période de pointe, c'est-à-dire du piochage du vignoble, l'effectif s'élevait à 30 personnes parfois 40. C'est au sein de cette main d'œuvre qu'il acquiert la langue arabe dialectale. Il l'acquiert à un tel niveau qu'il surpasse même l'indigène Les tournures de phrases,  la toponymie avec appellation arabe servent à enrichir son vocabulaire. Aucune formule linguistique ne lui résiste, il en saisit vite le mécanisme. Il est surdoué. Par ailleurs, lorsque nos parents essayaient de camoufler leurs échanges, ils utilisaient l'Italien. Spontanément, il le décryptait en laissant perplexes père et mère. Cette dernière avait acquis la langue des voleurs, autre camouflage conventionnel celui-là. Une fois de plus, aucun mystère : Aimé traduisait immédiatement toute phrase quel que soit le code utilisé.
                       Le chanteur :à 17 ans, il s'était mesuré au piano, il était même arrivé à jouer les octaves à la main droite.Approche uniquement "à la feuille". Mais il excellait surtout dans le chant. Voix légère et juste. Dans l'aigu, il sortait les notes à voix de tête. Son répertoire : celui de Tino Rossi. Il pouvait rivaliser avec sa belle-mère, Madame Barket  née Fenech pour qui le chant sera la culture familiale essentielle.
                      L'écolier : possédant une mémoire "d'éléphant", je l'enviais. Il se levait à la dernière minute, déjeunait à la sauvette, leçons à mémoriser à sa gauche. Il finissait son bol en hâte et rejoignait la classe avec une assurance déconcertante...Sa leçon il la savait. Mieux : demandez-lui à son âge la formule des Hydrates de Carbone C6H12O6 ou C12H22011, il vous la ressert sans hésiter. Il en est de même pour tout ce qui est scolaire. Et pourtant! Et pourtant! Comme son père Philippe, il préfèrera la contact avec Dame Nature.
                       Gage de sa réussite : l'obstination. Bien qu'au début, 'il se soit livré à plusieurs essais dans le métier d'agriculteur ou celui de commerçant, avant de s'engager définitivement, Aimé a résisté à la tentation de se disperser. Dès l'instant où il a eu la maîtrise des rouages commerciaux, il a tenu bon. Les résultats pécuniaires ont été flagrants et incontestables.
                                 --------------------------------------------------------------
                                    La tranche de vie qui suit, à partir du mariage,  vous a déjà été livrée par ailleurs, celle-ci méritait qu'on s'y penche. Je rappelle tout de même que le couple Cuny-Barket a donné 3 enfants :  Isabelle, Stéphane et Julien. Ces derniers ont donné naissance (pour l'instant) à 4 petits-enfants : Marion (fille de Stéphane et de Sandrine née Migliorini), Paul, Mathilde et Claire ( d'Isabelle par l'union avec Olivier Hamard). Le relais est assuré...Ceci grâce au poupon que vous venez de découvrir en en-tête de chapitre.
    Photobucket(cliquez pour le plein écran)
         Polaroïd devenu document familial. En effet, il est bien rare de poser ainsi en regroupant toute la nichée qui a vécu sous le même toit. Le patriarche Philippe au milieu de la famille dont il est fier d'arborer mais tristounet parce qu'il manque son épouse Françoise décédée huit ans avant.Nous sommes chez Albert à La Farlède (Var). Comme il nous a toujours été difficile d'obtenir de notre père qu'il se prête à la présence de l'objectif, nous devons considérer le cliché comme document familial exclusif. L'inconvénient : lorsque vous prenez un groupe en photo, le temps efface un individu après l'autre. C'est ainsi que depuis, deux personnes ont disparu Marie et Philippe.De g. à dr derrière : Marie-Madeleine (1938-1997), Philippe (1894-1982) Gérard.
                                 devant : Albert et Aimé, l'aîné des quatre, le poupon en tête de chapitre devenu aujourd'hui grand-père..


    4 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires