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    1948 : Equipe de Pompiers Guépiens. De g. à dr. ...1) Malaval  2) Amen  3) Viallèle ..4) Dalet Paul  5) Raucoules .6) Caune 7) Ardourel..10) Galtayries dit "Le Plastrou"  11) Roumagnac Milou  12) Poux  13) Auzel  14) Enricou 15) Calvet. Enfin, le docteur Barthes coiffé d'un béret.

    COMMENTAIRES : Tandis que l'on est à la recherche de volontariat pour protéger le citoyen, ici le ratio pompiers/habitants est une leçon de civisme pour les agglomérations actuelles.

    Historique : l'an dernier, le département du Tarn-et-Garonne fêtait le bi-centenarie de sa création. En effet, la légende raconte que l'Empereur Napoléon 1° voulut marquer les frontières par le contour de sa main. En ce 9 janvier 1808, on arracha le canton de St-Antonin dont fait partie la commune de Laguépie, à son port d'attache,  l'Aveyron. Ainsi, le Guépien conservera le caractère intégral et intègre de l'Aveyronnais : fidélité, exigence avant de vous adopter, fierté. En effet, chaque matin, en se levant, il regarde le soleil d'un air provocateur et s'exprime ainsi dans la langue si riche d'Occitanie :" Je vaux autant que toi...". Ici on roule les "R" mais on ne roule pas "les mécaniques" malgré l'expression formulée. Aussi, en étalant les clichés témoins d'une vitalité exemplaire, je suis heureux de faire renaître de ses cendres une période faste, celle que connut l'agglomération au lendemain de la 2nde Guerre Mondiale. Totaliser moins de 1 000 habitants et pouvoir présenter sur les stades une équipe de rugby, une équipe de football....fait naître une nostalgie de la vie saine d'il y a tout juste un demi-siècle. Ce, avant que la Civilisation par sa Modernité excessive vienne déstabiliser la qualité de vie. Douloureux rappel  de cette époque où l'homme vivait en harmonie et en osmose avec son environnement qu'on veut à tout prix sauver.

                                                                            L'Equipe de Foot-Ball.

     

     

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    De g. à dr. 1) Dalet Georges 2) Alaux Jacques 3) Girardelly Richard 4) Griger Paul 5) Mader.

    Accroupis : ....3) Mader (frère) 4) Viguier Lulu         (N.B. - Lacroix Lulu était absent ce jour-là)

                                                       L'Equipe de rugby de Laguépie.(période 1958-59)               

     

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    de g. à dr debout : 1) Mazet Paul .2) Calvet 3) Oto....4) Boyer Louis 5) Mercadier Pierrot 6) Izard Henri...7) Perreira Jacques 8) Cuq 9) Hébrard Jean

    Accroupis : 1) Alaux Jacques (maire actuel)  2) Ferrerol  3) Narbonne  4) Huguet 5) Hébrard Raymond .6°) Marre André (photos communiquées par la famille)

                                  La liste à compléter reste ouverte à tous ceux qui reconnaissent l'un des leurs.

                                                       INONDATIONS DE 1981.

     


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                        Lorsque j'étais gamin, tandis qu'il était victime de fréquentes éruptions, je ne comprenais pas pour quelle raison l'homme se fixait au pied des volcans. Dans mon esprit, je ne pouvais pas l'admettre. J'appris par la suite, que le sol était plus fertile qu'ailleurs.  Il en est de même pour l'implantation de La Guépie qui doit sa situation privilégiée à l'abondance de l'eau. Pas seulement !  Historiquement, Il  doit son nom au passage ou Gué. Pour choisir cet endroit, il fallait qu'il y ait un pôle d'attraction. Point d'échanges commerciaux entre le Ségala et l'Aveyron. Laguépie continuera d'être un centre commercial pour les ruraux jusqu'en 1965. L'utilisation du chéquier et de l'automobile va nuire à la prospérité des commerçants locaux.

                        Cause des inondations. Nouvelle urbanisation.Les rives du Viaur et de l'Aveyron lèchent l'agglomération. Le premier cours d'eau paisible se heurte au torrentueux Aveyron. David contre Goliath. La lutte est inégale. Ce dernier fait barrage. Ainsi, il force le fleuve Tarnais à sortir de son lit. En 1930, la crue fut si forte que l'eau atteignit le 1er étage. (sic, les anciens). Si les commerces  restants continuent à se concentrer sur cette zone exposée et très attrayante en été, le Plan d'Occupation du Sol voit son développement s'orienter vers les hauteurs, et essentiellement vers la Mayonnelle. Emplacement idéal pour le stade, pour l'ensoleillement. Cependant, perte de l'esprit de village si charmant par la convivialité. Nouvelle recherche du confort intérieur, du jardinet autour de la maison. C'est ce que nous observons aussi dans les villes fortifiées avec un dédain pour la promiscuité. Le coeur des villages et des villes s'est atrophié.  Nostalgie! Nostalgie!

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     Au premier plan, le quartier inondé présenté sur la photo précédente le voici à l'état naturel avec tous les aspects séduisants que l'on trouve sur les rives des cours d'eau, et surtout la végétation luxuriante.Surtout, le tilleul en abondance. Rien de plus envoûtant que l'ombre de ce feuillage. Les racines puisent la fraîcheur dans l'eau  des nappes et la restituent en surface par évaporation. En période caniculaire, l'environnement odorant mêlé au bruissement des cascades des cours d'eau  ne peut que charmer le visiteur. A la même période de l'année, sur les plages des mers et océans, on rôtit, ici on respire. On délecte ce don de Dame Nature. Nous  pouvons  regretter que l'économie basée sur la concentration ait happé  ce genre de site dans un délai de quarante ans, tandis qu'il a fallu attendre des siècles pour qu'il émerge. Mais, selon une loi universelle, après le flux, nous assisterons tôt ou tard au reflux.


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                n°1- Cour de l'Ecole du Centre à Montauban 1989.

    La cour grouille de gamins en liesse. C'est Carnaval comme aujourd'hui. Ils adorent se grimer.  L'encadrement se doit d'animer avec brio si l'on veut éviter que la fête tourne au patronage infantilisant. Bien que nous soyons dans les horaires officiels, le portail  rest ouvert aux familles.  Il est important que les jeunes voient leur maman sous un autre aspect que celui qu'ils vivent dans l'ambiance 'boulot-dodo". De plus, une école  ou un établissement qui organise des festivités est un signe de bonne santé. Il règne autour de l'établissement un climat qui dynamise maîtres-parents-enfants.

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              n°2- Groupe vocal du Collège de Laguépie 1965

    Ici, adulttes et élèves du CEG interprète "Lo Guepiato", hymne à quatre voix qui surprendra certains  anciens du village. Ils n'avaient entendu cet air qu'à l'unisson, pourtant il fut écrit en polyphonie. Manifestation qui ancre la jeunesse dans le rural.

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    Nous sommes en 1979,  au stade de Verdun/Garonne,  sur les bords de Garonne (ne dites pas de La Garonne par respect pour les riverains). C'est en soirée. Il a plu abondamment. La fraîcheur impose aux enfants de se protéger du froid. Les pieds mouillés, au clavier, le courant passe dans les doigts. Il me faut mettre un isolant au sol. Malgré la température peu favorable, il reste toujours des souvenirs agréables.

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    1992.- Ecole du Centre, Montauban. C'est la fête de fin d'année. La cour grouille de monde fait d'adultes et d'enfants. En ce moment, une classe se produit sur scène. Ce jeune bambin y voit sa soeur  ou son frère aîné. Il veut l'imiter. Echappant à la vigilance des parents, je le récupère in extremis. Neutralisé, il semble ne pas s'affoler. Aujourd'nui, ce charmant garçon doit certainement se trouver au Lycée. Que lui restera-t-il de ces manifestations de plein air? En fin d'année, aux premières heures d'été, déguster des grillades avec animations, il sera difficile de décoller du siège. Pourtant, le matin, il faudra reprendre le travail.

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    "the Center Jazz" formé d'enseignants et de parents d'élèves est là pour animer les fêtes de l'école du Centre. L'occasion aussi d'intégrer les élèves qui pratiquent un instrument.


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                                        cliché n°1

                                                                                  Caractéristiques de ma villa :

    Ma jeunesse : arrivé en ce lieu à l'âge d'un an, j'en sortis à l'âge de 27 ans. Mais que d'évènements se sont déroulés durant cette période. Tout d'abord, je lui dois la vie. Je suis sorti in-extremis d'un appartement  occupé brièvement pour son insalubrité. En effet,  après être né Rue du Capitaine Drouin, lieu très sain, il a fallu déménager rue du Ravin.  Comme son nom l'indique,  le pourcentage hygrométrique était si élevé que les meubles moisissaient (sic mes parents). Ordre du médecin d'abandonner d'urgence l'endroit. Mes parents ont l'opportunité d'occuper cette villa de rêve. Avant même l'âge de la parole, je découvre sur les murs de la chambre à coucher de mes parents une fresque signée Callède, je suis subjugué par les personnages. Ils semblent  s' animer quand je les fixe. Cet art pictural descriptif met en scène une histoire cohérente dont le sujet m'échappe, les individus sont dessinés à l'échelle un demi. Avant même l'âge de lire la musique, sur les quatre murs, des notes accrochées à une portée musicale accompagnent la fresque à personnages multiples. Décor idyllique et fascinant pour un gamin. La fenêtre orientée vers le soleil levant mettait plus de relief au décor.

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                         cliché n°2 : une pompe manuelle à gauche, un petit bassin de réception, un trou de conjugaison avec la buanderie attestent d'une présence de citerne à réserve d'eau, construite dans les fondations de la maison. Sous le soleil éblouissant, deux jeunes gringalets ont un lieu de rendez-vous, la cour. Il s'agit d'Albert Di Costanzo et de Micheline Coppola (fille cadette de la surveillante générale du Lycée Maupas). La villa verra naître Marie en 1938 et son frère Albert en 1941. Ce 19 janvier, jour de naissance de ce dernier, il faisait une journée  éclatante comme celle que nous découvrons sur le cliché. Aussi, cherche-t-on l'ombre à l'abri d'un bignonia aux ramifications géantes!

    Cliché n°1.-Initialement, la large baie ouverte et exposée à tout vent sera transformée en véranda vitrée. Hélas! En 1943, l'obus allemand tombé tout près  Rue Mellet fera voler en éclats vitres, encadrements, portes...Spectacle de désolation. De ce balcon, l'embrasement du port, les bombes éclairantes, les palpitations de la ville... On pouvait palper, ressentir les moindres mutations de la cité. Ces images fortes de votre jeunesse ce sont celles qui se gravent en votre mémoire sans pouvoir les extirper. Elles sont si riches qu'elles sont sources intarissables qu'on prend plaisir à évoquer.

    Situation : Rue des Aurès, c'est-à-dire sur les hauteurs de la ville, dominant les horizons marin et terrien. Situation géographique? Philippeville, Skikda actuel ou Rusicade au temps des Romains. Le cliché date de 1930 environ. Les terres environnantes sont encore plantées de ceps de vigne. Elles appartiennent à Monsieur Di Meglio. (v. Plus loin). Nous y connaissons un calme absolu. L'exode rural  amorcé en 1945, en accelerando va envahir l'alentour. Un bidonville prend naissance juste devant notre porte d'entrée. Nous allons apprendre à cohabiter avec l'indigène courtois et respectueux envers ma famille.

    Etendue de la parcelle : 65a, soit 6 500 m2. Aménagements : balançoire rustique, terrain mixte servant à la fois au tennis et au basket. Valeur immobilière? Actuellement, aucune idée. Valeur affective? Inestimable si elle devait se régler en dollars ou en euros.

    Arboriculture : arbres de toutes  essences :

    a) citonniers, orangers, mandariniers, néfliers, amandiers (amandes amères et douces),  laurier sauce, frênes, mimosas...

    b) arbustes : bougainvillier, jasmin

    c) florilège de plantes aromatiques et décoratives : stélitzias,  rosiers nains, rosiers grimpants, treilles de rosiers...de toutes les couleurs, de tous les parfums. 

    Vue son étendue, mon père agriculteur aura bien des difficultés pour entretenir à la fois sa propriété agricole et la parcelle de la villa. Chaque année, un chantier de plusieurs hommes venait remuer la terre pour maintenir sa fertilité.

    Dépendances : d'abord son indépendance. Soumise aux restrictions exigées par la sécheresse d'été, deux citernes de récupération d'eau de pluie avaient été bâties. Quant aux dépendances proprement dites, elles étaient spacieuses et fonctionnelles : une buanderie prolongée d'un salon de jardin suivi d'un poulailler couvert d'une gigantesque glycine tout cela ajoutait au cadre féerique comme si l'Eden nous était offert avec générosité. Une autre dépendance moins esthétique construite à distance servait de débarras  et  au-dessus un garage, de plain-pied sur la rue passante.

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                                               Quelques souvenirs évoqués pêle-mêle :

                                                                  1°° Le marchand ambulant de charbon.


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    Observation du cliché. -Les charbonniers sont ici dans une rue centrale de Philippeville. Selon l'inclinaison de la rue, et selon les balcons, il se pourrait que ce soit la Rue du 3° Bataillon d'Afrique ou une autre adjacente. Aujourd'hui, on penserait au quartier Juif par le port du chapeau chez les hommes. Mais, à l'époque tout le monde le portait. De plus, le costume traditionnel de la femme juive ne ressemble guère à celui de la femme au balcon.

    - "T'chabô ! T'chabô ! ...Ti vou di charbou m'dam ?" " Ainsi, avant de pénétrer au centre ville comme ici, nous étions les premiers sollicités pour l'achat de charbon de fabrication artisanale. Il venait des forêts situées entre Collo et Philippeville. Il nous servait à griller les graines d'orge et de pois chiches, à défaut de café pendant la période de restriction. La grand-mère Philomène Baletrieri l'utilisait comme unique énergie pour cuisiner. Malgré la situation de son appartement au centre ville, Rue Clémenceau, elle ne disposait que d'une table de travail conçue avec des kanouns intégrés. Pas de gaz ni de plaque électrique. Une anecdote dramatique : un indigène dans son kiosque de petit commerçant, désirant passer la nuit sur place, lors des périodes de froid, a voulu se chauffer avec un kanoun( a) de fortune, on le trouva raide mort,  victime du monoxyde de carbone.

     (a) ne pas confondre kanoun ou brasero avec Qânoun ou loi (phonétiquement nous retrouvons le Droit Canon ou Qânoun dans la législation ecclésiastique chrétienne : surprenante coïncidence)

                                                                   2°) Le marchand ambulant d'huile d'olive.

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    Certainement de la même origine, la Kabylie,  ayant franchi la "Porte des Aurès",  passant d'abord par notre rue,  les marchands d'huile hélaient leurs clientèles. Assidûment, surtout pendant les  restrictions de 1939 à 1945,  maman accourait avec sa bouteille vide pour laisser couler ce liquide visqueux, opaque :  huile première pression à froid. La véritable, si fruitée, si forte que j'en étais arrivé à ne plus pouvoir la diréger. Aujourd'hui, je paierai cher cet  authentique breuvage connu sous le nom de "zit zitoun". Sortie des peaux de chèvre par un bec culotté de vieilles huiles adhérentes,  chargée en bissac sur un âne résolument soumis aux exigences du vendeur,  régal sublime,  cette huile verdâtre on la savourait  conquis par sa  fraîcheur  et sa saveur fruitée.  En l'étalant sur une tranche de pain aillé  couvert d'un lit de  tomate du jardin, le tout parfumé d'origan...    Oum! Delicious! Souvenirs olfactif et gustatif exquis.

                                                                 3°) Le mariage animé par la raïta, le T'boul et les danseuses.

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    Dans d'interminables trilles répétées sur quatre notes immuables, la raïta emplissait les soirées et une partie de la nuit lors des mariages. Vous noterez que le gonflement des joues proscrit pour les instruments à anches ou à embouchures est ici judicieusement utilisé, le souffle en continu est une technique digne de prouesse. Le trompettiste Dizzy Gillespy, le maître du Bop l'a utilisée mais avec une interruption, le temps de transformer les joues surgonflées  en réserve d'air, comme un biniou. Tandis qu'ici le musicien fait rentrer l'air par le nez, une partie va vers les poumons, l'autre sert à alimenter la colonne d'air de l'instrument. De ce fait, les joues que vous voyez resteront constamment gonflées par respiration nasale. On note qu'il appuie ses lèvres sur une rondelle afin de ne pas perdre le moindre filet d'air. Le rejet d'air vicié se faisant par les narines. Véritable exploit d'une production d'air en continu qui permet d'enchaîner les sons sans aucun silence musical. Je me suis mesuré à cette technique, en vain.

                          Accompagnée du percusionniste au "Te Boul'"(1),  la raïta m'endormait dans cette ambiance de fête. Quand le stretto atteignait son apogée, pas avant 23h.,  se greffait alors le "you-you" des femmes. A distance, on partageait cet instant extatique : l'assistance en transe jubilait, la danseuse déhanchée, dans des positions lascives, récoltait ses sous en son sein avant de quitter la piste.  Se contenter de Khamsa sourdis auraient été humiliant pour elle, au contraire, la gente masculine trouvait là l'occasion d'étaler ostensiblement leurs richesses en offrant de gros billets. Pas de salle louée, tout se déroulait dans la rue envahie pour la circonstance. Bâches pour s'abriter,  tapis pour assister et consommer. Quand papa rentrait à son domicile en charrette ou en camionnette, il fallait traverser avec déférence l'aire des réjouissances . En soirée, on doublait parfois l'effectif des musiciens. Il en était ainsi les samedi, dimanche et souvent le lundi, le troisième jour semblait être plus calme.

                          Les duos se faisant à l'unisson, mon seul regret est de n'avoir jamais entendu qu'une musique monodique .  A défaut de diaphonie ou de polyphonie, il faut chercher l'originalité dans la subdivision du demi-ton en commas. Ce qui donne une couleur suffisante à la ligne mélodique.

    (1) "Té Boul" est une onomatopée que l'appellation de l'instrument lui doit.  "" : est le produit par une fine badine d'olivier sec, tenue à la main gauche. "boul'" manchon avec une boule à l'extrémité. Le fût de taille à peu près identique à celle de l'ex-garde champêtre du village n'a pas de bords.  Les deux accessoires se concertent pour introduire une rythmique syncopée sans cesse répétée : " te-baba, te-baba, tebatebatebaba..." cette formule répétitive a pour effet de ne pas laisser votre corps indifférent. Pour cela, il faut se laisser investir par ce folklore transmis de génération en génération sans l'avoir transcrit sur partition. Autre témoignage de la fidèle tradition orale.

     

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    "I chtah". Elle danse, avec ou sans voile selon son âge, selon l'éthnie. Des  gamines, blé en herbe s'aventurent souvent sur la piste en imitant parfaitement la gestuelle ancestrale.

                                                                      4°) Rupture avec la monde rural

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    ( flèche rouge) . La villa haut perchée est encore dans une zone protégée par la culture intra-muros. Le taux démographique se manifestant non plus en zone rurale mais dans la périphérie immédiate de la ville, le quartier sera submergé d'habitations qui répondent à la demande urgente. Les premiers indigènes citadins se sentent déstabilisés. Ils me l'avouent. Aujourd'hui, on se rend compte que ce phénomène planétaire subit le contrecoup : on s'achemine vers un retour à la campagne. Malheureusement, les structures d'accueil manquent. L'accès à l'instruction devra être considéré comme un bilan positif. Mais toute concentration humaine engendre d'autres problèmes que je n'ai cessé de dénoncer.

    Observation du cliché : par juxtaposition de plans, nous pouvons découvrir la Caserne Mangin côté cour. Puis, à gauche de la mosquée Sidi Ali Dib, la maison Grosso aux nombreux locataires. A droite de la pointe (2) de la mosquée l'Ecole Anatole France, anciennement l'école Cianfarani. Mes voisins et copains découvriront leur domicile. La maison Sayd. La maison André. Nous étions tous haut perchés à contempler la cité en expansion.

    (2).- De mes souvenirs d'enfance, cette mosquée s'illustre d'une façon quelque peu originale. Elle se termine par un aiguillonPhotobuckettrès haut et très effilé, facilement visible de mon balcon. Il sert à impressionner les musulmans qui ne vivent pas en conformité avec la religion. Du moins, c'est ce que Fatima, aide de maman, raconte. "Si tu désobéis, tu auras le dard dans ton oeil...". J'en suis encore impressionné. Mais le plus remarquable demeure les appels à la prière du marabout du haut du minaret. Je ne souviens pas qu'ils se soient confondus avec les cloches de l'angélus.  Ces appels s'imposaient dans une tonalité lugubre, lorsqu'au moment des vendanges, on se levait tôt. Dans le silence matinal, mise en relief,  la voix du muezzin s'amplifiait et couvrait la ville avec encore plus de puissance. Mêlées aux rares chants du coq dans des dialogues interminables et tout aussi perceptibles,  ces sonorités continuent de raisonner en moi comme si c'était hier. J'étais adolescent en partance pour la campagne. C'était mon" Il est  5h.,  Paris s'éveille".Gérard.




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    Le cliché illustre parfaitement le "t'boul". De fabrication artisanale, après séchage de la peau d'animal avec étirement au sol pendant plusieurs jours, cet instrument à percussion produit deux sons opposés par l'échelle sonore. La baguette que l'on voit donne une sonorité aiguë d'où l'attribution de l'onomatopée "té" tandis que le son grave percutant la peau opposée produit une résonance qui rappelle les tambours du Bouroundi. Ces infra-sons vous prennent aux tripes.


     


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    De ce quartier, tout près se trouve ma villa. Ce point de vue dégagé nous fait découvrir de multiples habitations liées à la famille, à des copains, ou à des activités. Afin de ne pas altérer le cliché je vous invite à le lire de g. à dr par plans superposés.

    1er plan : des barbelés témoignent qu'il y a moins de 10 ans, c'était un vignoble. Il appartenait à Monsieur et Madame Di Meglio dont la maison se situe à droite repérable par le tronc du résineux partiellement visible. Le terrain cultivé fut vite déserté par les propriétaires répliés dans leur habitation  au mur sombre. Le palmier appartient à la clinique Ricoux,  médecin-chirurgien très connu des Philippevillois. L'ancêtre de cette dynastie médicale auprès des Di Meglio avait acquis une parcelle de terrain sur laquelle fut construite la clinique.  Le bout de terre inculte a été piétiné par les passants. Je le foulais tous les jours pour me rendre à mon école Rue Magenta.

    2° plan : faisant suite à la clinique les derniers étages où ont habité Di Costanzo Jean-Baptiste et Cesarini le pharmacien. En se déplaçant vers la gauche une fois franchie la ligne de l'église détruite en 1980, les étages supérieurs du cinéma Empire ayant appartenu à Monsieur Aurran. Les trois dernières fenêtres sont celles des Cenatiempo. En coulissant vers la gauche et sur la même ligne deux ensembles accolés. A l'avant-dernier étage, le balcon de Roch Balestrieri qui jouxte celui de Françoise Migliacio épouse de première noce de Pierre Di Costanzo. Les deux belles-soeurs communiquaient aisément par le balcon.

    Les autres plans : chancun découvrira des souvenirs personnels. J'y vois le domicile de Guy Lombard, ma maison natale RUE  du Capitaine Drouin, la caserne qui dissimule les locaux de la Philarmo....Le point culminant est le Djebel Skikda, on y trouvait implantée la Mechta Bouazziz.  Cernant la Ville en intra-muros, les remparts incore visibles. Ils se détachent de la zone forestière.

                                                             VERSANT OPPOSE, (rarement photographié).

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    Le point rouge indique l'emplacement d'où le cliché précédent a été tiré. On découvre le vignoble intra-muros. Ma villa construite en 1927 n'apparaît pas. Toute cette zone sera envahie de villas et d'ensembles à partir de 1945. L'exode rural s'intifiera.

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    Une fois le cliché agrandi, vous verrez ma villa marquée d'une flèche entourée de villas et surtout pénalisée par la construction du grand ensemble "Bel Air" en 1959.  Ensemble formé de 96 logements qui va nous couper du magnifique point de vue sur l'horizon marin, derrière lequel, jeune, je m'imaginais Marseille tout proche. A droite et en bas du diagramme que j'ai tracé à main levée, on aperçoit le Lycée de Jeunes Filles Maupas. De ma villa, en apparence assez loin,  au cours des récréations, j'entendais les cris perçants des Lycéennes si perçants qu'on se serait cru à l'abattoir. A l'abattoir de Chicago au début du siècle dernier. Pourtant , il va falloir que je m'y fasse. Durant, quarante ans de carrière d'enseignant, ce leitmotiv  hystérique ne me quittera plus. Aujourd'hui encore, je m'interroge pour savoir quelle en est la cause!



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