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                                                            QUATRE CLICHES EVOLUTIFS, QUATRE PERIODES DIFFERENTES.

    Cliché 1.- Avant 1900.-La plupart des maisons sont bâties en rase-mottes. Au mieux,un étage sur rez-de-chaussée. C'est du solide. Heureusement, car viendront s'ajouter plusieurs niveaux sans que les fondations  ne cèdent,ce sera la vocation de cet axe principal de la cité, appelé d'abord Rue Nationale. Ici, sur la première maison à dr sera bâti un ensemble important aux multiples activités. Les multi-niveaux sont encore rares.

    Cliché2.- Surélévation et engloutissement de la maison insignifiante indiquée précédemment. Le cliché montre une extension qui touche à son terme. Les échaufaudages sont retirés par tranche de travaux de haut en bas. On voit bien se profiler le produit définitif; ( A noter à g. le futur magasin de cycle Redon. et au fond le clocher de l'église).

    Cliché 3.- Les intiniales  gravées "MC" ou Maison du Colon. On la débaptisera pour Maison de l'Agriculture, dénomination convenant au contexte politique. C'est ici que mon père Philippe sera entraîné vers des activités syndicales. On vient tout juste de sortir de la Seconde Guerre Mondiale. Auparavant,  en 1943, un obus Allemand a traversé plusieurs niveaux de la bâtisse sans exploser. Il n'y aura aucune victime à déplorer. A dr, une partie des HBM, (Habitations à Bon Marché) premier complexe construit dans la cité. Bien que très utile, ce sera la première plaie architecturale en plein coeur de la ville.

                               Maison aux multiples services. a) La vie syndicale. Combien d'heures ai-je passées à observer mon père dans ses engagements professionnels. Rude tâche que de convaincre un agriculteur qui doit adopter un esprit collectif. C'est le contraire qui l'anime. Une nouvelle ère va le mobiliser : dans les années "50", on voit surgir de nouveaux décrets d'indemnisation pour biens spolliés. Là, les syndiqués accourent. Ils vont même suspecter mon père, homme maladivement scrupuleux pour s'être servi le premier. Ingratitude! Philippe va donc s'employer avec force et conviction pour obtenir l'AOC en vin et viandes (v. plus loin). Le manque de cohésion entre individus encore trop autonomes va le mener à l'échec.

                                 b) Des services et des noms: La banque agricole, Mutualité Agricole, 72, Rue Clémenceau- nouvelle appellation- Monsieur Bertucci son directeur, Monsieur Duplessis à l'étage où mon jeune frère Albert connaîtra son premier emploi.  Monsieur Ascensio, joueur de l'EJP, caissier de la banque, aux humeurs versatiles, Mademoiselle Yacono, secrétaire du Syndicat....Tout ce petit monde rendait très active cette maison familière aux terriens. La grande salle de réunion, où encore mon père s'illustrait à animer les séances de la Confédération des Agriculteurs...J'y ai fait mes armes pour apprendre à intervenir en public. Sans oublier, à l'étage supérieur, en profession indépendante Madame Beck émule de Bach et ses cours quotidiens de piano. Les notes égrénées rivalisaient avec le crépitement des machines Underwood.

    Cliché 4.- 2011.- J'ignore aujourd'hui l'affectation de cette grande maison remplie de souvenirs. Le bleu pastel règne partout. Les paraboles permettent de constater qu'on l'habite à l'étage. Des anciennes Portes de Constantine à celle de Stora, le niveau des habitations va doubler de hauteur. La configuration du sol en est la cause : entre le Djebel Bou Yala et le Djebel Skikda, les places sont chères. Les palmiers filiformes participent eux aussi à cette tendance. Ici, il a fallu un demi-siècle pour les voir atteindre d'inaccessibles sommets.  La colonne vertébrale commerciale, hormis le marché de détail, demeurera la Rue Clémenceau, ex-Rue Nationale. Son originalité : bout à bout ce ne sont que des arcades qui la jalonnent des deux côtés. Lors des grandes chaleurs, on saura les apprécier. Avec elles,  l'adoption des persiennes sur la périphérie méditerranéenne sait se protéger intelligemment de ces journées caniculaires. "Lumière égale Chaleur".

                      SOUVENIRS SENSORIELS.- C'est à quelques mètres de là que ma grand-mère, Philomène Balestrieri, quittera le Beni Melek pour habiter Rue Clémenceau. Du balcon, à l'âge de 5 ans, j'éprouvais le plaisir d'observer l'animation du Centre-Ville, de humer les odeurs alléchantes. Sous le balcon, un restaurant oriental, le fumet de mouton,  la "margâ" ou sauce allongée de divers légumes et préparée tôt le matin pour le couscous de midi, cet ensemble d'ingrédients envahissait l'appartement à l'étage. La tentation était si forte que Grand-mère se faisait livrer une portion pour déjeuner. La gargote, le vulcanisateur Gentile tout proche, à raison dune explosion de chambre à air... par jour, de quoi sursauter à chaque déflagration, les charrettes aux roues ferrées doublaient d'intensité sonore sur les pavés...et ce Vétérinaire Vicrey qui, un jour,au volant de sa Peugeot, vit sa roue avant droite quitter l'essieu, le devancer pour aller atterrir contre le pilier d'une arcade, sans faire de victime. Ouf !..

                                 Laissons sur la dr au n° 66, la "Charcuterie Parisienne", paradoxalement tenue par un Lyonnais Emery.  Lyon, capitale gastronomique et plaque tournante des épices venues d'Orient ou d'ailleurs, a donné à ce professionnel du porc une notoriété sans égal. De plus, c'est papa qui lui fournit la viande. Nourritures saines, castration, mise à l'engrais, différentes étapes contrôlées minutieusement  par le maître éleveur. Outre la branche de la viticulture des coteaux,  il est tout de même Président du Syndicat des Eleveurs de Porcs, il faut être exemplaire. Importation de races superbes "Largewhite, Yorkshear"...Tout ce qui est signé Philippe porte l'authentique label "bio" avant même que ce terme ait été utilisé. Deux "pros" consciencieux de la viande cuisinée ne pouvaient qu'attirer une fidèle clientèle soucieuse d'y trouver les meilleures saveurs. Aussi, franchir le seuil de cette "chaircuiterie" éveillait en vous un appétit pantagruélique...Souvenirs obsessionnels, Souvenirs olfactifs, quand pourrai-je m'en détacher? Je comprends mieux Marcel Proust, notre écrivain contemporain qui n'a de cesse pour la délicieuse "Madeleine" qu'il venait déguster chez sa grand-mère quand il était en culotte courte.

                                 Sur le balcon de Mère-Grand, tous les parfums de Méditerranée entretenus dans des pots : basilic, menthe,estragon... Une façon à elle de ne pas quitter la terre, sa  passion, une façon à moi de fixer à jamais les parfums qui caractérisent la cuisine  Méditerranéenne. En face,  l'épicerie Morandé,  sur le comptoir des bocaux carrés et coudés, tournés vers la clientèle et remplis de friandises multicolores. Houm! Inaccessibles mais tant désirées par ce bambin de 5 ans ! En période de restrictions, période de la Seconde Guerre Mondiale, la tentation ne peut être que plus grande!!!

     


       


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        Le cliché est tiré du fameux film de Gabriel Hemmer, 2005, sur les pentes de Stora. J'entends le remercier ici.

                     INTRODUCTION : " Henndy, henndy ou l'mouss hanndy" (  traduction textuelle :des figues, des figues et le couteau sur moi). Ainsi hélant l'éventuel client, couteau à la main,  le vendeur ambulant  invitait à  vous ouvrir  ce fruit à même le trottoir de la ville.  Etalage rudimentaire. Unique denrée étalée. Succulent pour les uns, granuleux pour les autres, ce fruit des pays Méditerranéens  reste néanmoins pour ceux qui  le connaissent un régal. Il appartient à la famille des CACTEES. Aujourd'hui, il s'intégre dans les rayons de produits exotiques des supermarchés. Seul ennui,  le fruit consommable ou oponce  est enveloppé d'épines minuscules difficiles à extirper. Double ennui que l'on peut rencontrer : ne pas éliminer ces cils urticants c'est courir le risque de les retrouver sur la langue. Cela m'est arrivé plusieurs fois. Interrogez ce para qui ce jour-là atterrira en pleines plantations. Il a fallu utiliser plusieurs pinces à épiler pour toutes les extirper de son...postérieur.

                          Je n'ai connu que deux sortes de couleurs : fruit à chair rose orange le plus connu ou bien chair violette au goût plus raffiné. Les pépins nombreux peuvent être avalés, certains  plus délicats les rejettent.

                          Précaution élémentaire : avec des bouts de branches feuillues, balayez l' enveloppe épineuse, puis mouillez vos mains. Sur le fruit ou opantia (autre nom scientifique), incisez les extrêmités où se concentrent le plus d'épines puis le ventre du fruit. Ouvrez-le. Présentez-le  sur son réceptacle. Cette  peau interne est  de couleur de chair. Dégustez, : quel délice! Comment peut-on expliquer qu'il y ait tant de parfum, de fraîcheur, de jus...tandis que le sol aride produit en général le contraire. C'est le secret des pays chauds. Une sorte de compensation de la Nature toujours généreuse.

                         AUTRE UTILISATION  : mon père tranchait les raquettes en lamelles de 2cm, il les mettait à tremper dans  l'eau pendant 24h. pour en extraire l'huile. Ce qui servait de fixateur ou colle au badigeonnage des façades,  des caves, des annexes ..

                      La viticulture utilise du sulfate de cuivre pour lutter contre le mildiou. Avec le soufre fongicide traitant l'oïdium, ces deux produits constituent le traitement basique  de la vigne.  Aujourd'hui, on trouve la bouillie bordelaise toute prête. J'ai connu le temps où le sulfate pierreux s'achetait par sacs. Là aussi, l'huile de palettes de barbarie servait à fixer le traitement sur le feuillage du cep. On en faisait usage en grande quantité  dans des bassins réservés à cet effet. Teinte couleur cuivre indélébile.

                    Comme toutes les plantes de la famille des cactées, le figuier de barbarie pousse sur des terrains secs, sur des talus comme sur le cliché. Le fruit,  une fois sorti de son enveloppe ou peau, peut être mis à l'air une heure avant d'être consommé: il devient frais sans artifice. En pays chauds, ce n'est pas négligeable. Encore là, tout est question de dosage de durée. Passé un certain délai, le fruit déshydraté perd de son onctuosité.

                   La figue de barbarie se reproduit facilement par bouturage.  Les buissons finissent par en être envahis. Cependant, il est bon de lui trouver un endroit très abrité. Si un jour vous désirez posséder un exemplaire dans un pot, il suffit d'arracher une raquette avec son collet. Plantrez-la et laissez le temps agir. Il en est de même pour toutes les cactées.

                                 Pourquoi ai-je choisi d'évoquer ces souvenirs? Pour rappeler que nos racines sont tissées de radicelles ou petits détails qui ont enrichi notre passé et consolident notre vie présente.

                           DE L' ECOLOGIE? .... Parlons-en.!!!!!

                           Il  n'est pas superflu de rappeler combien la vie moderne finit par occulter les dons de la Nature. Pour ma part, tout en appréciant le progrès combien admirable,  j'ai eu la chance d'avoir connu la vie dans sa simplicité. Ce qui permet de juger le parcours des découvertes. Voilà tout juste une cinquantaine d'années, un rien était  savouré avec plaisir. On évitait  de gaspiller. La société de consommation ne s'était pas encore imposée.  On était écolo sans le savoir.  On apprenait à tirer partie de tout;

                       Un geste anondin qui corrobore cette observation :  je veux citer un être très représentatif, mon père. Lorsqu'il remuait la terre du jardin à la main, il creusait une rigole latérale à ses pieds et y engloutissait l'herbe coupée. Le recyclage ou engrais vert s'effectuait à l'endroit même du binage. A une plus grande échelle, il plantait des carrés de févettes pour les enterrer à maturité. Nous savons que le plant de fèves n'a nul besoin d'engrais d'apport. Par contre, il en fournit. Tout cela, sans pollution. A cogiter!

                        CONCLUSION : Voilà comment la figue de barbarie classée sauvage peut générer une image non stérile. Il en est ainsi pour beaucoup de plantes. A l'âge de 8 ans, une éruption cutanée au soin de la médecine classique est demeurée incurable, pis, les pommades de sulfamide n'ont fait qu'aggraver. Désespérée, ma maman fait appel à Monsieur Petania, Concierge de l'Ecole Anatole France ou Cianfarani. Il prescrit  une tisane d'extrémités de ronces. Ce que maman se dépécha de cueillir. Deux jours après, plus aucune trace. On connaît aujourd'hui les vertus de l'ortie. Soyons reconnaissants,  en botanique, il ne devrait pas y avoir de différence entre plante sauvage et plante cultivée. On devrait s'en inspirer pour les différentes peuplades...Quand il y a réciprocité, c'est l'idéal..Gérard.

                       


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