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                                                            QUATRE CLICHES EVOLUTIFS, QUATRE PERIODES DIFFERENTES.

    Cliché 1.- Avant 1900.-La plupart des maisons sont bâties en rase-mottes. Au mieux,un étage sur rez-de-chaussée. C'est du solide. Heureusement, car viendront s'ajouter plusieurs niveaux sans que les fondations  ne cèdent,ce sera la vocation de cet axe principal de la cité, appelé d'abord Rue Nationale. Ici, sur la première maison à dr sera bâti un ensemble important aux multiples activités. Les multi-niveaux sont encore rares.

    Cliché2.- Surélévation et engloutissement de la maison insignifiante indiquée précédemment. Le cliché montre une extension qui touche à son terme. Les échaufaudages sont retirés par tranche de travaux de haut en bas. On voit bien se profiler le produit définitif; ( A noter à g. le futur magasin de cycle Redon. et au fond le clocher de l'église).

    Cliché 3.- Les intiniales  gravées "MC" ou Maison du Colon. On la débaptisera pour Maison de l'Agriculture, dénomination convenant au contexte politique. C'est ici que mon père Philippe sera entraîné vers des activités syndicales. On vient tout juste de sortir de la Seconde Guerre Mondiale. Auparavant,  en 1943, un obus Allemand a traversé plusieurs niveaux de la bâtisse sans exploser. Il n'y aura aucune victime à déplorer. A dr, une partie des HBM, (Habitations à Bon Marché) premier complexe construit dans la cité. Bien que très utile, ce sera la première plaie architecturale en plein coeur de la ville.

                               Maison aux multiples services. a) La vie syndicale. Combien d'heures ai-je passées à observer mon père dans ses engagements professionnels. Rude tâche que de convaincre un agriculteur qui doit adopter un esprit collectif. C'est le contraire qui l'anime. Une nouvelle ère va le mobiliser : dans les années "50", on voit surgir de nouveaux décrets d'indemnisation pour biens spolliés. Là, les syndiqués accourent. Ils vont même suspecter mon père, homme maladivement scrupuleux pour s'être servi le premier. Ingratitude! Philippe va donc s'employer avec force et conviction pour obtenir l'AOC en vin et viandes (v. plus loin). Le manque de cohésion entre individus encore trop autonomes va le mener à l'échec.

                                 b) Des services et des noms: La banque agricole, Mutualité Agricole, 72, Rue Clémenceau- nouvelle appellation- Monsieur Bertucci son directeur, Monsieur Duplessis à l'étage où mon jeune frère Albert connaîtra son premier emploi.  Monsieur Ascensio, joueur de l'EJP, caissier de la banque, aux humeurs versatiles, Mademoiselle Yacono, secrétaire du Syndicat....Tout ce petit monde rendait très active cette maison familière aux terriens. La grande salle de réunion, où encore mon père s'illustrait à animer les séances de la Confédération des Agriculteurs...J'y ai fait mes armes pour apprendre à intervenir en public. Sans oublier, à l'étage supérieur, en profession indépendante Madame Beck émule de Bach et ses cours quotidiens de piano. Les notes égrénées rivalisaient avec le crépitement des machines Underwood.

    Cliché 4.- 2011.- J'ignore aujourd'hui l'affectation de cette grande maison remplie de souvenirs. Le bleu pastel règne partout. Les paraboles permettent de constater qu'on l'habite à l'étage. Des anciennes Portes de Constantine à celle de Stora, le niveau des habitations va doubler de hauteur. La configuration du sol en est la cause : entre le Djebel Bou Yala et le Djebel Skikda, les places sont chères. Les palmiers filiformes participent eux aussi à cette tendance. Ici, il a fallu un demi-siècle pour les voir atteindre d'inaccessibles sommets.  La colonne vertébrale commerciale, hormis le marché de détail, demeurera la Rue Clémenceau, ex-Rue Nationale. Son originalité : bout à bout ce ne sont que des arcades qui la jalonnent des deux côtés. Lors des grandes chaleurs, on saura les apprécier. Avec elles,  l'adoption des persiennes sur la périphérie méditerranéenne sait se protéger intelligemment de ces journées caniculaires. "Lumière égale Chaleur".

                      SOUVENIRS SENSORIELS.- C'est à quelques mètres de là que ma grand-mère, Philomène Balestrieri, quittera le Beni Melek pour habiter Rue Clémenceau. Du balcon, à l'âge de 5 ans, j'éprouvais le plaisir d'observer l'animation du Centre-Ville, de humer les odeurs alléchantes. Sous le balcon, un restaurant oriental, le fumet de mouton,  la "margâ" ou sauce allongée de divers légumes et préparée tôt le matin pour le couscous de midi, cet ensemble d'ingrédients envahissait l'appartement à l'étage. La tentation était si forte que Grand-mère se faisait livrer une portion pour déjeuner. La gargote, le vulcanisateur Gentile tout proche, à raison dune explosion de chambre à air... par jour, de quoi sursauter à chaque déflagration, les charrettes aux roues ferrées doublaient d'intensité sonore sur les pavés...et ce Vétérinaire Vicrey qui, un jour,au volant de sa Peugeot, vit sa roue avant droite quitter l'essieu, le devancer pour aller atterrir contre le pilier d'une arcade, sans faire de victime. Ouf !..

                                 Laissons sur la dr au n° 66, la "Charcuterie Parisienne", paradoxalement tenue par un Lyonnais Emery.  Lyon, capitale gastronomique et plaque tournante des épices venues d'Orient ou d'ailleurs, a donné à ce professionnel du porc une notoriété sans égal. De plus, c'est papa qui lui fournit la viande. Nourritures saines, castration, mise à l'engrais, différentes étapes contrôlées minutieusement  par le maître éleveur. Outre la branche de la viticulture des coteaux,  il est tout de même Président du Syndicat des Eleveurs de Porcs, il faut être exemplaire. Importation de races superbes "Largewhite, Yorkshear"...Tout ce qui est signé Philippe porte l'authentique label "bio" avant même que ce terme ait été utilisé. Deux "pros" consciencieux de la viande cuisinée ne pouvaient qu'attirer une fidèle clientèle soucieuse d'y trouver les meilleures saveurs. Aussi, franchir le seuil de cette "chaircuiterie" éveillait en vous un appétit pantagruélique...Souvenirs obsessionnels, Souvenirs olfactifs, quand pourrai-je m'en détacher? Je comprends mieux Marcel Proust, notre écrivain contemporain qui n'a de cesse pour la délicieuse "Madeleine" qu'il venait déguster chez sa grand-mère quand il était en culotte courte.

                                 Sur le balcon de Mère-Grand, tous les parfums de Méditerranée entretenus dans des pots : basilic, menthe,estragon... Une façon à elle de ne pas quitter la terre, sa  passion, une façon à moi de fixer à jamais les parfums qui caractérisent la cuisine  Méditerranéenne. En face,  l'épicerie Morandé,  sur le comptoir des bocaux carrés et coudés, tournés vers la clientèle et remplis de friandises multicolores. Houm! Inaccessibles mais tant désirées par ce bambin de 5 ans ! En période de restrictions, période de la Seconde Guerre Mondiale, la tentation ne peut être que plus grande!!!

     


       


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                    LOCALISATION : nous sommes aux portes de Philippeville, Oued Louach-Beni Melek. Au premier plan, la propriété Di Costanzo Vincent. Au second plan (dans la tête du V routier) la ferme de Cuomo Michel époux Ricci, héritière, plus à gauche celle de Di Meglio que Philippe Di Costanzo acquerra en 1951. Ici, des idylles sentimentales ont procédé au remembrement ou simplement à l'exploitation d'un bien acquis par héritage. Priorité est donnée à la sauvegarde du patrimoine à travers les générations. Utopie? Réalité? A chacun d'en découdre.

                    AIME LA TERRE, ELLE TE LE RENDRA.-Témoignage convaincant de ce peuple qui, à partir d'une forêt est arrivé à exploiter ces terres à mi-coteaux et les rendre fertiles à la sueur de leur front. La main d'oeuvre initiale sera des Européens en majorité Italiens plus précisément des Iliens d'Ischia, puis des Kabyles, vaillants travailleurs et enfin des Arabes. A partir de 1850-60, les plus gros efforts déployés sous la canicule, exposition Sud, seront  de déchausser les bruyères séculaires, leur enracinement demande l'aide d'un mulet ou d'un cheval dressé pour la circonstance. . Mon père Philippe et ses frères Thomas et Pierre découvriront cette  rude épreuve dès leur adolescence, en 1907 sur la parcelle dite "le Communal". La productivité ne sera que plus prospère : rien de plus sûr qu'une terre vierge. Mais cette état de virginité ne saurait durer sans le souci d'entretien. Le sol est généreux. Il l'est si nous nous mettons à son service, à terme par négligence, il  ne peut que s'appauvrir. L'élevage y pourvoira. Rien de tel que le fumier de bêtes pour maintenir la  pleine productivité.  Une anecdote surprenante: sur ce versant, Jean-Baptiste, mon grand-père, a récolté une salade "Romaine" de 7 kg, elle avait poussé le long d'une rigole à... purin!!!.

                                             L'exposition idéale pour les primeurs, l' humus malaxé à l'argile,  la pierre du sous-sol, propice au maintien d'hygrométrie tout cela favorisera la viticulture et l'arboriculture en plein essor sous l'égide de ce peuple qui ne se sent pas désorienté sur ce versant Méditerranéen. Ischia, terre volcanique, a servi d'expérimentation, ici, on passe à l'exploitation. Par dichotomie gustative, il fallait distinguer Raisin de Table et Raisin de Vin. Comment oublier ce raisin muscat, cet "Incomparable"doré, sucré, cette "Panse", ce Cinsault avec arrière goût d'acetone, cet Alfonse Lavallée, pour son jus, ce muscat de Hambourg pour sa saveur particulière, cette clairette pour le vin blanc, cet Alicante pour sa couleur et son tanin... bref, le raisin de vin donnera un nectar  titrant parfois 14°, 15°. Convoitise des viticulteurs de plaine qui doivent se contenter d'une maigre teneur en glucose.

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                             Premier plan : Propriété Di Costanzo Vincent, père de Gilles et Roland ( 2 garçons, 1 fille). Deuxième plan, celle de Jean-Baptiste Di Costanzo époux de Thérèse (5 garçons, 3 filles) . C'est à Jean-Pierre, l'un des enfants que nous devons ces magnifiques vues d'avion. Privilège des plus appréciables. On devine la structure d'une aile aérienne: hélico? Avion? Qu'importe, ce cliché immortalise le travail d'un siècle fourni par des agriculteurs amoureux de leur terre. Troisième plan, la ferme Ghirengelli. Somptueuse, toujours peinte en blanc criard, située à la crête sur les "Quatre Routes", elle domine le versant de l'Oued Louach et du Beni-Melek

                             Plan d'Occupation du Sol (POS).- L'architecture est presque immuable. Les éléments en gigogne témoignent d'une expansion évolutive inhérente à une famille de plus en plus exigeante.  Au départ, on se contente d'un réduit : écurie ou étable suivie d'une cuisine et d'une chambre. Et s'ajoutent par la suite, d'autres salles pour obtenir un meilleur confort. C'est vers le plain-pied que vont les préférences des moins nantis. La terre passe avant la pierre bâtie. Parfois, des propriétaires plus audacieux optent pour une implantation à étage. Il y en aura de plus en plus.

                             

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    Au premier plan , le même propriétaire Di  Costanzo Vincent, et tout près,une maison plus modeste, celle du "Fils de la Vieille", pseudo souvent utilisé pour distinguer les homophones nombreux. Au deuxième plan, à distance respectable, des habitations alignées :


    -1ère: Cuomo-Ricci

    2ème: Ex-Di Meglio- acquise par Philippe Di Costanzo.En limite avec la propriété familiale, Françoise Migliaccio veuve de Pierre Di  Costanzo fera la connaissance de Di Meglio en seconde noce.

    3ème : Sultana parent de Xavier camarade de classe. Famille maltaise, active aux aurores. Je ne m'étonnerai plus que le fils scolarisé éprouvait des difficultés à concilier métier astreignant et contraintes scolaires.

    4ème: Borg; Rappelez-vous :  gallinacé vaniteux, un  paon sur le toit, étalant son magnifique plumage par sa vigilance de gardien avisait le propriétaire de tout intrus.

                 ETHNOLOGIE.-Au fond, se dessine l'ébauche d'une nouvelle ère. Le Plan de Constantine voulu par De Gaulle, tentera de résorber la forte demande de logements. En vain, aujourd'hui, encore, malgré les importants investisssements, les insatisfaits sont nombreux et se manifestent. Cette carence se justifie par le taux de natalité conjugué à l'exode rural sans cesse croissant. Bref, en peu de temps, la cité va sortir ses tentacules et dévorer toutes les terres cultivées jusqu'à la lisière des forêts peu cultivables. Cette substitution, bien qu'universelle,risque de se retourner un jour contre le citadin . La polyculture s'adapte moins bien sur les massifs forestiers où l'eau se raréfie. Ainsi, plus d'ensembles populeux que de plantations, il va falloir trouver une solution pour nourrir ces skikdis au taux de croissance exponentiel. Jamais, au cours de son histoire, ce pays ne s'est trouvé devant un tel problème. Le fellah ou agriculteur se contente de son lopin de terre pour les besoins personnels. Il vendra le surcroît. Est-ce suffisant?

              OBSERVATIONS.- Après avoir savouré une Indépendance légitime à laquelle tout peuple aspire, il va falloir que celui-ci fasse le bilan. Il est important qu'une émancipation soit suivie d' autonomie. Celle-ci n'a pas l'air de se manifester , l'énergie fossile fait écran : trop d'importations paralysent l'expansion économique en harmonie avec la population. La générosité de la terre a été oubliée ou sous-estimée. Je ne vois plus d'agrumes inonder les marchés Européens. Pourtant, le label ne trouvait aucun concurrent planétaire. La Tunisie a réagi, elle commence à nous montrer un marché pénétrant : sur les étals, je découvre des oranges Sanguines Maltaises,d'une inégalable saveur. Elles étaient les préférées de mon père alors producteur dans les plaines de Saf-Saf (1927-43) , essentiellement de St-Antoine (1944-50) ou dans les alluvions de l'Oued Louach (1947-62). L'OFALAC, organisme de contrôle, par son extrême rigueur ajoutait à la garantie exportatrice.

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                    VOCATION EXPORTATRICE. Témoin d'une production pléthorique, ce cliché illustre combien Philippeville abondait en fruits et légumes. Auran (à g.) propriétaire du cinéma Empire et du restaurant "Beau Rivage" à Jeanne d'Arc, a compris qu'une brèche était ouverte entre les deux rives de la Méditerranée. Il est né dans la cité phocéenne et a épousé une fille Di Costanzo.L'exportation va inspirer d'autres membres de notre famille : Balestrieri Jean associé à Gianesini ( v. plus loin), plus à l'intérieur, à Constantine, Fiorentino sous le label GAF -( les frères Georges et Albert) va donner une dimension particulière. Le chef-lieu, plaque tournante commerciale, centralise les collectes effectuées auprès des différents mandataires parfois loin de la côte (exemple :Balestrieri Jean, oncle de son homonyme a déserté la côte pour Cirta) et dépose les exportations sur les quais de Philippeville à destination de Marseille.

                              Ainsi, l'agriculture atteindra en 1962 la pleine prospérité. En 1838, les principaux clients seront les Garnisons, auxquelles s'ajouteront graduellement les consommateurs civils - administratifs et commerçants. Les besoins devenant croissants , l'émulation orientera les agriculteurs vers une production créatrice  variée et  compétitive. Inévitablement, on s'achemine vers l'Exportation à grande échelle. Celle-ci sera mieux admise par la Métropole quand les produits seront exotiques, tels que les agrumes. Pour le vin, un contingentement plafonné à 15 millions d'hectolitres ne pourra être consommé uniquement sur le sol algérien. Le degré hecto fort élevé servira de coupage au vin métropolitain.


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                           BO-MATCHIKA-BO  -MATCHIKA-BO-  MATCHIKA-BO- RA-CING-RAA- RA-CING-RAA (bis et ter à libitum) de quoi enflammer les tribunes.(1)

    debout de g à dr : 1Cholet- 2 Fabri- 3 Fabri 4 Scialo- 5 Bouchouka- 6 Di Napoli - 7 la Présidence revenant au Docteur Comolli (père de Jean-Louis, metteur en scène et co-auteur de l'incomparable Encyclopédie de jazz)

    accroupis : 1 Himburger Bob- 2 Gonzalez (entraîneur)- 3 Segura- 4 Buccafuri (Allez Toto) gendre de Di Costanzo 5 Gianmarchi qui sera sélectionné dans l'équipe de France amateur pour les JO de Rome en 1960.

                                                                  ------------------------------------------------

                             L'"Echo de Philippeville" journal suivi par de nombreux adeptes et son regretté Président  Gori, Stéfanini, et autres joueurs sous la bannière étoilée..L'équivalent de Toto, Mr Barket André, le Docteur Gette, moi-même conditionné par Scrocco Lucien, mon instituteur, tout ce petit monde a fait en sorte de privilégier l'EJP -Etoile Jeunesse Philippeviloise, club dissident et d'occulter le Racing Club Philippevillois créé avant tous les autres clubs.

                         Aspect négatif du sport.- Bien que très attendue, la formule derby- rencontres entre les trois clubs locaux, RCP, EJP et JSMP-  n'a rien arrangé pour éviter un climat d'intolérance. Le cloisonnement était tel que souvent il s'établissait des tensions dans une même famille, dans un même groupe : ce qui va dégénérer en une sorte de discrimination où chacun va vouloir imposer son identité, aggravé lorsque le Club JSMP -Jeunesse Sportive Musulmane Philippevilloise - aujourd'hui JSMK- desservira l'intégration des éthnies. Emulation inévitable dont tireront partie les supporters mais avec quel engouement !

                              Aujourd'hui, gràce à ces documents fournis par Jean-Pierre Di Costanzo qui a vu sa soeur aînée  Sylviane circonvoler avec Toto Buccafuri, je vais modestement m'efforcer de rétablir un certain équilibre en révélant  la notoriété de ce fameux club, je veux citer le RCP (Ne confondez pas avec Paris équipe au même sigle où a excellé R. Marche). Trop d'émotions ont électrisé les tribunes du stade. Ici, nous sommes loin du parterre au gazon méticuleusement entretenu. Souvent truffé de flaques d'eau par forte pluie que le drainage n'arrivait pas à résorber, souvent asséché et dominé par un sol aride, le mérite revenait aux joueurs téméraires. (v. photo ci-dessous)


     

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                           To-to Buc-ca-fu-ri ( hexasyllabe indissociable pour ses fans) tel qu'on l'a connu sur les stades. Alerte, vif, possédant un dribble  redoutable, et très redouté par l'adversaire. La vitesse-cette arme si efficace qui surprend - constituait sa qualité première. J'ai choisi ce document fourni par son beau-frère Jean-Pierre pour vous faire découvrir combien il fallait être courageux pour s'exprimer sur du tout terrain. Bien que la qualité du stade de compétition ait été tout juste meilleure que le sol  pierreux que vous découvrez ici, nous sommes loin du gazon des terrains Français, tapis vert si agréable, si douillet " qu'il vous donne l'envie de...  plonger". Rare était le match sans en sortir avec quelque éraflure, voire une plaie béante.

                            Dès la fin du printemps, on mordait la poussière. Quelles sensations éprouvions-nous lorsque chaleur accablante, tribune chauffée à blanc, cris de supporters en écho dans la cuvette du Saf-Saf, esprits survoltés, ce climat ne pouvait que transcender les vingt-deux acteurs, prêts au débordement, mais bien maîtrisés par l'arbitre, un certain Yacono, qui dans un calme olympien, imperturbable, par sa taille imposante, par ses sobres déplacements, maîtrisant les joueurs survoltés à distance, arrivait  à lui seul à dominer les passions dans cette ambiance parfois hystérique. On comprendra aisément les Romains qui, avides de liesse collective,  "tenaient jusqu'à la fin le stade rempli "

                        


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    Debout de g. à dr : 1- M'Zaouch 2- Hulné 3- Delahaye 4- Medebi Arcouz 5- Segura 6- Venerozo

    Accroupis : 1- Lozat 2- Guillet 3- ??? 4- Prouf (entraîneur) 5- Buccafuri.

                                 Cliché pris derrière les tribunes. Jardin fleuri entretenu par le concierge Azzopardi, tout un programme. Pour ce qui concerne le basket portant le même sigle, reportez-vous aux chapitres insérés sur ce site.

    (1).- Drôle de charabia! Je n'ai jamais saisi la sémantique de ce slogan. A quelle langue appartient-il? Je ne le sais pas. Ce que je retiens, ainsi scandé par des inconditionnels qui s'époumonent sur les gradins, il peut être considéré comme l'ancêtre du RAP, sans  chorégraphiques. En quelque sorte une comptine version seniore. Phrasé bref, mené tambour battant, très rythmé  interprété à l'unisson par un collectif engagé

    Rappel : autres titres à visionner sur ce site :"activités footballistiques philippevilloises", "du foot au basket"...

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    Le même club à des saisons différentes. Ci-dessus,  au premier rang, le seul assis, Mengual. Bien que sa taille laisse planer des doutes sur son efficacité, ce ne sera pas le cas sur le stade. Contre le RCLausanne, il surprendra tout autant que le goal Di Orio. Dans les bois, blessé à la tête, bandé, il se comportera en héros. Il conservera son invicibilité jusqu'aux termes de la partie, faisant l'admiration des Pros Suisses. Quand je vous dis que l'école de football est une école de courage, d'abnégation!!!! Je rappelle que la sélection Philippevilloise s'était inclinée sur le score honorable de 2 buts à 1. La faiblesse des amateurs s'étant révélée en seconde mi-temps. Quel beau souvenir!

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    Peu de ces joueurs ont résisté au temps : il serait bon de faire le tour de l'Hexagone pour compter combien d'entre eux vivent encore, pourtant ! pourtant ! Ils nous ont fait vibrer d'émotions, de passions, de joies, de déceptions, ceci à un haut degré. Serait-il déplacé de leur rendre hommage ici? Pourquoi ne pas comparer une belle  partie de football à une pièce de théâtre avec ses intrigues? L'écrivain a pour mission de ne pas les dévoiler dans la "Scène Exposition", par ailleurs, au coup de sifflet de l'arbitre qui peut connaître l'issue? A vrai dire, les deux formes d'activités se complètent : une pièce tout en distrayant cultive les connaissances, le sport collectif cultive la vie sociale et l'épanouissement du corps. " Corpus e Anima" Indissociables éléments que l'homme porte en lui et qu'il lui faut cultiver.


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                                                                        L'Hôtel Terminus de Constantine.

                        Cette année-là, convoqué à un examen, j'ai choisi cet Hôtel  parce qu'il jouxtait la gare greffée sur la ligne de Philippeville.

                         Première sortie d'ado, première émancipation, première prise en main de mon destin sans l'influence des parents. L'évènement  fait date. Afin de réduire la note de frais, chambre et -repas, Van  Haegarden Jean-Pierre (+), mon camarade de classe,  partage la chambre. Ce à quoi nous n'avons pas pensé est l'horaire matinal des drezzins qui s'échauffent longuement tout en dégageant une odeur de gas oil mal consummé. Mélangé à l'air humide matinal, mes narines jouissent d'une drogue inattendue et gratuite qui envahit la chambre demeurée fenêtres ouvertes en ce  mois de juin qui annonce déjà la cannicule continentale. Je m'enivre comme d'un élixir irritant et excitant à la fois. Drôle de goût, direz-vous! Et pourtant, cela me fait le même effet qu'une cigarette blonde "Craven" qui largue sa fumée malaxée à l'air moite. Ivresse, drogue, qu'importe! Du moment que l'on tolère ce genre de consommation!... Cette impression olfactive fera partie de mes acquis pour le restant de mes jours. Aujourd'hui, ce parfum proscrit appartient au chapitre de la pollution.

                          Ce à quoi nous n'avons pas pensé encore : le vrombissement matinal des moteurs diesels. Ils brûlent le carburant sans compter, ici on ne compte pas. Peu de sommeil dû à la chaleur, peu de sommeil dû à la tension de tout examen que l'on passe, peu de sommeil par ce bruit devenu lassant et insupportable, me voilà frais et dispos pour répondre aux professeurs tatillons. Certains le seront trop, d'autres pas assez. Qu'importe l'expérience de la nouveauté dans sa pleinitude suffit à me doper et accepter mon sort. Impressions de liberté.

     

               

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                                                                       La passerelle pour piétons et la Médersa.

                               Toilette, petit déjeuner copieux servi par un Biskri à la pigmentation très noire digne d'un saharien, nous voilà Jean Pierre et moi-même frais et dispos pour rejoindre à pied le Koudiat, quartier où est implanté le lycée d'examens.  Pour rejoindre à pied le lieu de la convocation, il nous faut emprunter la passerelle pour piéton. Quel moment inoubliable! Inoubliable car arrivé à mi-chemin, Jean-Pierre me dit intentionnellement et à brulepourpoint : "Regarde en bas!..." Je m'exécute. La crevasse est impressionnante. Et aussitôt d'enchaîner : " Dis-moi vite ton âge...Ton nom?" J'en suis incapable tant l'émotion, le vertige et non l'agoraphobie  me terrassent, ce gouffre veut me happer. Il  fait 192 m de profondeur. L'instant qui suit la question devient vide, c'est le néant , mes réactions sont sans effet. Les oscillations provoquées par l'ascenseur de la tour à l'extrémité de la passerelle accentuent les sensations. (Cette expérience ne sera que plus utiles. Tous les élèves que je préparerai à des examens et concours, ont bénéficié de cette théorie : la "trouille" neutralise les facultés et rend le candidat peu performant. Mon objectif sera de les y préparer). Sachez que l'on s'accommode de tout. Au deuxième passage la maîtrise fera son travail. Il en est ainsi pour les usagers qui ne font plus attention.


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                                                                LE LYCEE LAVERAN, AU KOUDIAT.

                                Une fois le centre ville traversé - toujours dans une égale fébrilité puisque Constantine, cité si fractionnée, par son  relief est un noeud commercial actif- me voici sur le plateau du Koudiat. Le Lycée Laveran (1) est vite repéré par sa taille imposante. Imposante aussi et écrasante pour le gringalet que je suis,  je préfère la petite unité d'établissement à la grande, je réponds timidement à l'appel. Mon nom résonne bizarrement, ici, je l'entends autrement .             

                              Déjà, il fait une chaleur torride dès les premières heures,  elle sera très éprouvante l'après-midi, je m'accommode plus facilement de  la brise marine que sous cette chape, c'est donc de mauvaise augure pour tous. Je pressens que les humeurs des profs ne seront  favorables ni à des échanges, ni à des concessions. Ce sera le cas avec le professeur d'Histoire, Algérien d'origine, qui s'est taillé une réputation auprès de ses élèves qui le redoutent.  Je le saurai en sortant.

                             Les autres matières ont dû paraître banales. Je n'en ai aucun souvenir. Par contre, l'option Musique va me gratifier et me regonfler pour le reste des disciplines. Tandis que je viens d'interpréter une Sonate de Mozart, comme je suis le dernier à passer, le professeur quitte la salle. Très audacieux, je reste près du piano, excellent compagnon dans les coups durs. Je m'assieds devant le clavier et avec fougue je lance les premiers accords sonnants et  ronflants du Concerto de Varsovie. Le son triomphal gagne l'immense couloir. Je pensais que l'option musique à un examen d'enseignement général n'exigeait pas un niveau supérieur. Voilà, la prof revenue sur ses pas. J'attends d'elle une réprimande. Au contraire, elle me gratifie d'une note réhaussée. Et de terminer :"Pourquoi n'avoir pas choisi cette oeuvre?" Je demeure sidéré. A vrai dire, la durée du concerto n'aurait pas cadré avec ce genre d'épreuve.    "Souvenirs d'Ados". Gérard

    (1)- Une reconnaissance particulière à Laveran pour ses travaux sur le paludisme. Combien d'hommes, Européens et Algériens confondus, lui doivent la vie.


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                          Côté entrée et accueil. La route Philippeville El-Halia-Fil Fila passe devant.

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    Observation du cliché : au-delà de la route, on peut découvrir des rangs cultivés. Il s'agit du potager qui fournit les légumes frais que le client appréciera dans le menu. Marie, issue de la terre par ses parents, ne devait pas manquer d'entretenir ce lopin de terre où mélange de terre, d'humus et de sable devait faire des miracles de la culture.

                               Le ressac lèche le pied de "Casino Beau Rivage", à dr. avec sa tour, la piscine municipale. La proximité de l'eau ne pouvait être aussi satisfaisante d'autant que l'édifice devait trouver ses fondations sur du sable. Encore une compétence digne de maçons Italiens capables de faire face à cette difficulté.

                              Face au  'Château Vert " son concurrent, "Beau Rivage"  rivalisait par sa situation privilégiée  "Pieds dans l'eau". Jeanne d'Arc, - lieu-dit-  sa piscine et le Camp Péhau tout près- se confondait avec Aurran,  propriétaire de ce magnifique complexe. Au balcon, on avait l'impression de naviguer sur les flots. La baie de Stora est reconnue par les navigateurs pour sa vocation d'abri, la mer semble mourir au pied du "Château Vert", Ici, les vagues venues droit du large ne se heurtent à aucun obstacle, les rouleaux arrivent directement  : au contact de cette grisante brise marine l'effet ne pouvait qu'aiguiser l'appétit des convives.

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    (Aurran Joseph 1884-1960)

    1925- Monsieur Aurran lors du mariage de Thérèse,  jeune soeur de Philippe mon père, devient donc par voie de conséquence, le beau-frère de la mariée. D'origine Marseillaise, Joseph Aurran, né le 2 octobre 1884 épousa une fille Maria Di Costanzo ( 1891-1961). Excellent homme d'affaires, il a laissé, en sus, ses initiales incrustées sur le grand bâtiment du cinéma Empire, sis Rue Gambetta.

     

     

     

     

     

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    L' enseigne du cinéma Empire en 2005- sont restées incrustées les initiales d'Arran

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     Le couple Aurran, au milieu une employée.

                    Le voici derrière le comptoir avec son épouse née Di Costanzo. Un banquet  ou une noce de classe se déroulait à "Beau Rivage". Une telle situation territoriale, aujourd'hui n'a pas de prix. Mais, cette implantation novatrice a demandé de faire preuve de beaucoup d'audace. La route Philippeville-Jeanne d'Arc n'existait pas. Elle s'ouvrira grâce à l'impulsion d'Aurran qui jusque là devait pouvoir livrer les denrées de la restauration. Plus tard donc, le chemin sera carrossable puis bitumé. La brèche est ouverte. Des villas vont se construire au bord de la route.

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                      Un échantillon de résidences secondaires qui jalonnaient la Route de Jeanne d'Arc montre combien le site était apprécié des Philippevillois. Stora trop enclavé entre le relief ne pouvait s'ouvrir autant. Une fois le pont du Saf-Saf franchi, l'étalement de tous les styles de maisons agrémentait cette route toujours difficile à entretenir en raison du sol sablonneux.

                           

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                    Un cliché indiquant la principale salle intérieure utilisée contre les intempéries. Les propriétaires à gauche avec leur fille Gisèle (1923-...) encore gamine. Le nombre d'imployés figurant sur le cliché sans oublier ceux qui sont devant le piano dans la cuisine,les employées de maison:  tout ce petit monde donne une idée de la taille de ce fond de commerce, perle Philippevilloise.


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