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                        Cette femme en noir qui s'achemine vers les escaliers pour faire ses emplettes ne peut pas être Marianne. Celle-ci est déjà derrière son stand installée avant l'aube. Tous les matins, nuit noire, son époux Jean-Baptiste Di Costanzo la conduit à sa case, il décharge partiellement la charrette pleine de produits en vente directe. Ce dernier va poursuivre sa démarche matinale : dépôt complémentaire au marché de gros.

                      Marianne, mère de famille nombreuse (v. lien et généa), s'affaire dès son arrivée à remplir minutieusement ses deux étalages en gradin. C'est sous ce toit que se dégagent tous les parfums : légumes et fruits frais, charcuterie...Les produits d'importation sont rares. Philippeville au climat tempéré et aux terres fertiles étale ses richesses en ce lieu. Les clients les plus matinaux mélangent leurs quolibets aux cris des vendeurs qui hèlent la foule devenue soudain dense. Tout résonne en ce lieu. Aucun bruit ne vous échappe, aucun bruit ne s'échappe, le toit de l'édifice semble protéger cet ensemble cacophonique mais chaleureux.
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    (le même en 2005 vu par Hemmer: soit un siècle plus tard)

                    La vaillante épouse se tient au milieu de son stand,  véritable caverne d'Ali Baba,  curiosité lorsque j'étais gamin : un cagibi central où s'entassent emballages vides,  effets personnels et  casse-croûte. Le matin le lever à 4h ne permet pas de tenir jusqu'à 13h, heure de fermeture : il lui faut un en-cas. L'éclairage du marché est si faible qu'on peut se heurter dans les allées de la clientèle. Celle-ci dès l'ouverture se précipite vers le stand de ma grand-mère. Sa réputation s'est faite tant et si bien qu'on fait la queue pour être servi par elle. Elle a des mains de fée. La veille, à la tombée de la nuit, elle a voulu trier les produits récoltés dans la journée à l'Oued Louach. Son objectif est de satisfaire sa clientèle. Il y va de sa personne, de sa fierté et de ses recettes. Ma maman me racontait que Marianne était un exemple de femme laborieuse. Pas de répit. Pas de loisirs. A la tâche du matin au soir, au sein de sa famille et de son commerce florissant. (plus loin, vous découvrirez le diplôme ou récompense  recueilli lors de la 1re Guerre Mondiale). Il n'est pas superflu de rappeler que sa station debout des heures durant, sa lourde tâche familiale, ses horaires à faire blêmir les revendications salariales actuelles, tout cela va se payer : sa jambe gauche entrera dans la tombe bien avant le reste: en cause  l'artérite.

                 Observation du cliché : cette rue de Constantine sera baptisée par la suite Rue Valée. A quelques mètres dans le prolongement,(cliché ci-dessous) Jean Balestrieri s'associera à Jean Giannesini. ( responsable entre autre d'une Agence de Voyages).Ils excelleront dans l'exportation d'agrumes vers la Métropole. Le label s'est taillé une réputation aussi importante sinon plus que celle de Jean-Baptiste. Elle dépasse les limites de Philippeville pour s'imposer à Marseille et en France. Talonné par l'OFALAC  organisme de contrôle aux exigences draconniennes, le consortium soumis à des règles supporte mal le retour de la marchandise. Dans la nuit, il faut tout retrier et remballer. Mais c'est ainsi que l'orange, la mandarine et la clémentine d'Algérie étaient inégalables en qualité. En effet, je me souviens de ce jour, tandis que le bateau Cazalet allait appareiller pour la cité Phocéenne, trois hommes cravatés, pince à la main, allaient ouvrir au hasard un cageot. S'ils trouvaient un point noir ou pou, l'expédition retournait sans concession au magasin d'emballage Rue Valée. Instant de fureur de Jean qui devenait inabordable mais cette rigueur il savait foncièrement qu'elle était à l'origine de leur succès commercial. C'est encore d'actualité. En agro-alimentaire, les commerçants font fortune plus facilement que le pauvre petit paysan.

    Un détail très touchant : en 1963, lors de mon affectation au collège de Laguépie, la cuisinière Madame Auzel transportait les couverts des demi-pensionnaires dans un cageot d'oranges avec l'initiale "J" (Jean Balestrieri frère de ma maman Françoise). Si loin? Ce contenant symbolique, je le conserve dans mon grenier à Montauban. Il me rappelle l'instant où je franchissais le seuil du magasin de tri et où les essences d'agrumes frais mêlées  au relent d'éther d'agrumes  mis au rebut, ce moment où s'installèrent à jamais mes réserves olfactives.

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                   Point Noir : c'est plus loin, face au store ouvert de la charcuterie Palombo que René Balestrieri fils de Jean encore sous l'uniforme de para et libérable dans la semaine sera écrasé par son propre GMC. C'était en 1949. Ce que la Nature vous accorde généreusement d'une main, de l'autre elle vous prive du bonheur complet.

     



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    Sortie à vélo
    : on reconnaît de g. à dr: Luc Regourd, Jean-Louis Cajarc, Roumagnac, Jean-Paul Verghnes....
    La vallée du Lot ou du Célé offrait des itinéraires uniques  pour enrichir l'adolescent en l'habituant à tremper dans un environnement sain.

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    L'aéromodélisme faisait partie du Travail Manuel très formateur. Apprentissage de la précision dans le geste, dans les dimensions, dans le travail collectif... Réalisation suivie du plaisir de voir l'objet conçu "prendre les ailes".

    NB.- Ces deux clichés appartiennent à mon ami Jean Ubiergo, prof au collège cité. A son âge, réalise-t-il tout ce qu'il a fait au nom de l'enseignement aujourd'hui si décrié?
                Me voici contraint de rappeler la mémoire d'un certain Inspecteur de l'Enseignement Primaire, je veux citer Monsieur Soulié, originaire de Najac (12). Lors de la matinée d'inspection, il relevait avec intérêt toutes ces activités non livresques pour en tenir compte dans son appréciation. La balle est dans le camp de la nouvelle génération, hiérarchie confondue.


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                                                                       CLASSES DE VI° et V°

    Rang du haut de g. à dr : Claude Vasquez, Jean Bories, Richard Roger, William Lafage (+), Jean Rossignol (+), Jackie Ceccarelli, Serge Regourd, Jean Amen.

    Milieu : Professeur Monsieur Emile Céré, Nadine Targuegayre, Marie Flor Miranda, Nicole Gayraud, X...Mauricette, Danielle Barthes, Francis Bories, Jean-Claude Pignier, Jean-Pierre Pauzié, Robert Vialelles, Juan X..., Michel Rigal (+), Bernard Donatti dit Titi.

    Devant : Francis Maffre, Michel Larroque, Angel Miranda, Chantal Serieys, Ghislaine Garrigues, Jeanine Vasquez, Michèle Roumagnac, Josiane Gerin, Martine Jouve, Régine Vergnhes, Françoise Pauzié, Anne-Marie Roumagnac, Marie Mader.



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    Les élèves posent sur l'aile gauche du bâtiment. Ces escaliers mènent aux appartements des profs. Patientez, les noms vont suivre. Pour compléter les creux, vous pouvez participer à l'identification en respectant la lecture conventionnelle, partir du fond et de g. à dr.. Merci.

    Josiane Gérin est celle qui a fourni les documents en NB, ci-dessus. Le cliché ci-dessous est un récent retour aux sources de ma part. La fenêtre ouverte à dr est celle de la chambre où Christophe mon fils a été "commandé".

    Contrairement à certains enseignants que je croise une fois finie leur carrière, tous les élèves que j'ai connus font partie de ma vie. Je ne saurais oublier leur jeunesse et lorsque j'apprends que trois du cliché ont disparu, c'est la consternation. William Lafage (à la guitare ci-dessous) fut pour ma part un excellent élève de guitare. Dans l'art des accords, nous avons poussé les investigations à un haut niveau.

     

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    Réflexion.-Complexe scolaire situé dans un cadre idyllique, beaucoup d'architectes au service des Régions devraient s' en inspirer. Le cadre est féerique.  L'inconvient majeur pour cet établissement a été son implantation entre le fleuve l'Aveyron et la voie de chemin de fer. A l'époque aucune barrière de protection. C'est ainsi qu'en période de crue, le fleuve torrentueux venait lécher les bords de la cour de récréation. Ce qui n'empêchait pas de disputer des parties de foot et à  Mazars ou Boutonnet, élèves de 3ème d'aller récupérer le ballon emporté par les eaux et ce en aval...Aujourd'hui, les régles draconiennes de sécurité orchestrées par les Assurances plus que par l'Administration ne tolèreraient en aucun cas une telle implantation scolaire. Pourtant! Pourtant! Aucun accident n'eut lieu. Tranquillisez-vous, aujourd'hui le collège ayant fermé et ayant cédé les murs à l'école primaire celle-ci est bien barricadée. Trop bien....


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                       Nous sommes en 1965. Les élèves du collège de Laguépie ont organisé une soirée variété. Ici Jean Rossignol interprète Brassens, il porte bien son nom d'oiseau. Une oeuvre qui swingue : "Je me suis fait tout p'tit devant une poupée" dans l'esprit jazzy extrême. Au piano, je n'aurai aucune difficulté à soutenir le rythme réhaussé par des syncopes. Il cache Michel Larroque qui tient la contrebasse acoustique. Son pizzicato est si accentué qu'il entoure ses doigts de sparadrap au point d'épuiser les réserves du coin!!!! Le trio a  la" pêche".

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    Date du cliché 1914.Les parents de Jean ont tenu  le bar avec store, emplacement enviable : le café a le privilège de posséder à la fois pignon sur rue et sur la place. En 1963, lorsque je débarque, le bourrelier à g. n'est plus là. Mais, sur cette place très vivante, on allait chez le coiffeur Pauzié, chez l'imprimeur Grégoire. En deux ans, tout va basculer. L'économie vire vers l'industrialisation voulue par Le Président De Gaulle d'où exode rural accéléré. La population ancrée ici depuis des lustres va devoir envisager une douloureuse transhumance, la ruralité semble sonner le glas. Le service public pénalisé : fermeture du collège, de la gare....Ce sera l'agonie de cette agglomération occupée par des habitants aux valeurs humaines incontestables, ils sont plus Aveyronnais que Quercynois. Population qui m'a profondément marqué et avantageusement influencé.

                                Salut Jean! Dorénavant, lorsque je jouerai du Brassens, je penserai à toi.


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                                                                 1965, les gorges de l'Aveyron. Sur le cliché, Madame Bergougnou, épouse de Monsieur qu'elle cache et qui exerce à Caylus comme pharmacien.  Fait suite, Di Costanzo Gérard, tandis que Danielle, son épouse fixe sur pellicule l'instant et l'endroit mythiques.

                                                                 Sur les falaises, en aplomb de l'Aveyron, s'accroche le château de Bruniquel. Ici, on ne peut s'empêcher de marquer un temps d'arrêt pour revivre les instants pathétiques du tounage du film en 1975 "Le Vieux Fusil". Inoxidable avec le temps.

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                                                        Fiction, réalité...? Réalité, fiction...? Ce film de Robert Enrico,  primé plusieurs fois, a fait date pour les cinéphiles. Bruniquel,   lieu de pélerinage pour ma part, est proche  de Montauban où exerçait le médecin héros du film.  Ecorché vif, ce personnage hors du commun,  pris d'un amour fou pour sa femme carbonisée vivante au lance-flamme, va endosser l'habit d'un revanchard à la limite de la démence.  Philippe Noiret  sera transcendant. Chaque fois que je m'y rends, je revois la population locale animer la scène campagnarde où l'on tue le cochon. Ces authentiques figurants je les ai connus lorsque j'étais affecté au Collège de Laguépie. "Dire que certains d'entre eux  ont disparu depuis..." Mais le visage jouissif d'un sadique dirigeant l'abominable lance-flamme  sur Romy Schneider ne peut s'effacer de ma mémoire.  Même si le truquage dévoilé par la suite me mit face au substitut, c'est-à-dire le mannequin calciné..L'impact émotionnel demeure vif. Bravo à ces magiciens de l'image, capables de nous faire vibrer...Film conçu en réplique au massacre d'Oradour sur Glane qui demeurera sans sanction contre les infâmes criminels nazis.(1).(v. plus loin les photos d' élèves brûlés vifs dans l'église).

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                               Se mirant dans le cours d'eau l'Aveyron, le château est bien situé pour surveiller  le carrefour des voies de communication, nombreuses à cet endroit. La falaise a été intégrée par Enrico pour la séquence où l'Allemand  essaie de descendre à la corde pour tenter de prendre contact avec l'Etat Major, du fait que sa section  se trouvait  prisonnière des murs de l'édifice.  Le docteur, connaissant les moindres subtilités du lieu et multipliant les représailles va leurrer les criminels  en faisant croire à la présence d'un groupe de résistants. Lui seul, avec son vieux fusil,  se chargera d'accélérer la descente du combattant téméraire...Fiction, héroïsme, réalité, admiration toutes ces idées s'entrechoquent  sans pouvoir s'effacer. Admirable chef-d'oeuvre.

                    A LA MEMOIRE DE DEUX REMARQUABLES ARTISTES DISPARUS  : NOIRET et SCHNEIDER, perles du grand écran.

    (1).- Quelle que soit la guerre, si elle ne s'inspire pas de l'époque chevaleresque où la population et surtout les enfants n'étaient pas autant impliqués, elle n'est plus une guerre. Or, le progrès technique ne fait que s'en écarter malheureusement.

     

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                              photos 1 et 2 = le couple Di Costanzo.

                                         Comment ne pas mordre au paysage. Plus de 40 ans après, hormis la végétation qui a crû, il est bon de tremper dans l'atmosphère demeurée intacte et de humer les senteurs immuables. Mais depuis,  que d'eau est passée sous le pont....sous le pont de l'Aveyron.

     

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                                Au premier plan Di Costanzo Gérard, en arrière plan, le couple Bergougnou en 1965. Les souvenirs se sont enrichis.

    PS.- Convergence entre réalité et fiction eu égard à la localisation :  l'action du film se déroule essentiellement autour de Montauban. En 1944, l'unité allemande quittait cette zone pour remonter vers le nord. Ordre avait été donné de brûler un village à titre d'exemple et en représailles contre des résistants. Ce fut Ouradour. Terre brûlée, lance-flamme, tout un symbole.


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