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Avant de découvrir les différents points du cliché, il faut se rappeler que toute la zone- plaine, coteau et montagne- était infestée de bêtes sauvages. Un spahi, Jules Gérard, chasseur de lions en avait dénombré 26. La main d'oeuvre était encore rare, ce sont les pionniers eux-mêmes qui ont défriché et fertilisé.(points bleus) Au premier plan : complexe faisant partie de l'EAP ou ECOLE d'AGRICULTURE de PHILIPPEVILLE. Cette dernière fut créée en 1900. Elle sera nécessaire pour améliorer la trop traditionnelle "agriculture de papa".(points verts) : la propriété Marrou. (v.sur ce blog). Elle était institutrice à Damrémont Jean et Françoise Balestrieri l'ont eue comme maîtresse. Au décès de son mari, mon père Philippe Di Costanzo reprendra en main l'exploitation. Le vignoble en mi-coteau comprenait essentiellement du raisin blanc( clairette, uniblanc,muscat...)destiné à la vinification du vin de même couleur. La plaine, peu visible ici, située entre le relief et l'oued, était plantée d'agrumes (orangers,mandariniers-clémentiniers). Entre 1944 et 1949, j'aurai connu un évènement inoubliable, l'invasion des criquets en 1945.(les 2 points bistres) l'Oued Zéramna. Capable de provoquer des inondations en période de pluies et de se réduire à un ru en été. Il devenait tentant de braconner. Ainsi, avec mon frère, un cône en grillage captait aisément une multitude de poissons, hélas insipides pour la consommation.Les rives sablonneuses étaient idéales pour l'orangeraie. L'abondance d'eau ajoutait à la fertilité du sol. Dans cette plaine, la pompe au fond du puits, mue et liée par une courroie à un moteur en surface, cette pompe semblait dialoguer avec celles des voisins. D'un côté, Michel Saïd, de l'autre Kassar. Souvent, la "pêche miraculeuse" terminait dans le bassin destiné au cheptel. Tous les poissons mouraient aussitôt. On notera plus tard que l'eau du puits avait des traces de plomb. Pour la consommation, la fraîcheur dissimulait ce danger perceptible par sa lourdeur à digérer.(à g. point beige haut) la CARRIERE ROMAINE. La famille Nicolas Balestrieri exploitera une parcelle très fertile. Il en sera de même pour la famille COUDONNEAU. Maurice Di Costanzo auteur de ce cliché épousera une des filles.(à g point beige bas) la route mène au STADE MUNICIPAL.(avec l'accord de son auteur Maurice, une série de clichés inédits sera divulguée dans GALERIE)
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Pour mes quatre-vingts ans, j'ai préféré choisir la pivoine comme symbole. "Et Rose elle a vécu ce que vivent les roses, l'espace d'un matin".Malherbe 1555. Plus éphémère que la rose, .la pivoine n'a pas le temps de briller de mille éclats qu'elle se fane sous nos yeux. Cogitons sur la Beauté physique, en oubliant celle plus durable qu'est la Beauté intérieure.La rose anglaise s'en est inspirée, elle embellit mon jardin pour une trop courte durée. Hélas! On voudrait que l'éclat soit persistant.
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Le spectacle est grandiose par son cadre superbe. On ne sait si c'est la terre qui envahit la mer ou l'inverse. Ici, l'iode Océanique est absente, mais la brise marine en conflit avec la canicule finit par prendre l'ascendant. Dans ce cadre unique, ajoutez-y une dose de musique et vous voilà transporté dans cette incomparable ambiance 1900. Deux orchestres ophicléides se succèdent sur ce kiosque : la Philharmonie Philippevilloise dirigée les dernières années par Monsieur LAURO et l'Harmonie Philippevilloise par GROSSO. Deux noms à consonance Italienne illustrent bien que la ville est très musicienne par sa population à dominante Latine.LA NOUVELLE VAGUE EST LA :Au cours des années 50, pour la jeunesse, le répertoire paraît obsolète. Le programme immuable de kiosque est rigoureusement respecté. La "Fantaisie" peu entraînante laisse indifférente la jeune génération déjà piquée par le virus du Rock' nd Roll. Plus enlevé, le "Pas redoublé" proche de la "Marche" donne une note de gaieté. Le rythme binaire finit par mettre au pas tout le monde. La Place Marquet, du nom d'un soldat français originaire du Tarn-et-Garonne, est le lieu de rendez-vous de la population. Le rituel est de faire des va-et-vient sans fin. Qu'on le veuille ou non, tout le monde se trouve conditionné par les harmonies qui transforment l'atmosphère.OBSERVATION: lors d'échanges d'internautes précédents,un jeune Algérien critique l'absence d'Arabe. Je réponds que ces concerts étaient ouverts à tous publics. A moins d'entendre des extraits de l'oeuvre "Sur un Marché Persan", les modes musicaux occidentaux tel le mode IONIEN...n'ont rien de commun avec la gamme orientale dominée par des commas ou subdivision du ton. Le Berbère Kabyle, lui, par ses origines lointaines de la Numidie a hérité de la musique antiphonaire que l'on retrouve dans le Chant Grégorien. Pour le reste de la population Arabe, paradoxalement, l'Art Musical va accentuer le fossé Culturel entre les deux communautés. Pourtant, perché sur les hauteurs de la ville, j'éprouvais le plus vif intérêt de partager l'ambiance des noces de mariage. Le "T'BOUL et la Raïta" sur un schéma répétitif transcendental me familiarisaient avec la syncope et le souffle continu. (Rappel : T= baguette sèche donnant l'aigu et BOUL=Boule donnant le grave). La noce durait souvent jusqu'à minuit. Je m'endormais imprégné d'un rythme de plus en plus serré ou "stretto". Aujourd'hui, l'écart dans l'art se resserre. Il faut s'en féliciter.Autre fait à relever : la construction de la jetée en 1890 va sécuriser l'espace urbain tourné vers la Bleue. Celle-ci n'était pas toujours pacifique lors des tempêtes houleuses au cours desquelles les déferlantes "mordaient" la côte trop exposée. L'Embarcadaire n'était qu'un fétu de paille fasse aux lames agressives.A g, au loin, l'Ile Srigina et son phare éclairant et sécurisant la navigation. Du balcon de ma villa, cette source lumineuse m'a fait rêver quand j'étais gamin. Mes élèves en Classe de Mer, au Pays Basque, ont dû s'étonner de ma motivation pour le Phare de Biarritz.Plus à g, invisible, le port de Stora suffisamment abrité pour que les Romains le choisissent pour accoster en sécurité. Fonds peu profonds pour accueillir les bateaux à fort tonnage. C'est ainsi que sera mieux intégré dans la nouvelle ville, le port qui s'ouvrira dès lors au Commerce élargi. Et ce, grâce à la construction de la jetée. Cette structure conforme va changer totalement le trafic portuaire. Son rôle sera de répondre aux besoins du Chef-Lieu Constantine et du département.
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Partant du Centre Ville, dessinant des méandres pour atteindre les "Citernes Romaines" et enfin les Portes des Aurès cette rue a engendré de nombreuses célébrités dont l'acteur Pierre .BLANCHAR des années 30, et celui des années 50 Yves GABRIELLI. Vite oublié, RONIER, champion d'AFN d'athlétisme. Sa maison jouxtait celle de Blanchar. Moins prétentieux, ce fut autour de notre orchestre de Jazz, le seul de la ville ayant opté pour ce style particulier. Les autres formations penchaient pour le "typique" ou "Latino" privilégié dans les bals, tout en faisant occasionnellement du swing. Au départ, trois jeunes portant le même nom feront démarrer le groupe syncopé. Di Costanzo Giraud (à dr au soprano),Di Costanzo Albert (mon frère au drum) et votre serviteur Di Costanzo Gérard (au piano). Le véritable point de départ, paradoxalement eut lieu d'une façon impromptue. Nous sommes dans les Années 1942-43. La Seconde Guerre Mondiale. Une Compagnie d'Indiens crèchent à l'école Cianfarani (=Anatole France).OBSERVEZ bien la villa située entre les deux têtes des frères Di Costanzo Giraud et Vincent (+). Il s'agit de la maison de notre voisin André Marcel. Un piano désossé, un américain Black, un boogie-woogie endiablé, à quelques mètres de lui, à tout juste 7 ans, je suis subjugué par les sons graves et suraigus contrapuntiques. Il se dégage une telle atmosphère que jamais plus je ne pourrai me séparer de ce style. Ce dernier, bien entendu, évoluera. C'est ainsi que naîtra l'orchestre de JAZZ PHILIPPEVILLOIS (possibilité d'audition d'un trio récent en MP3, sur ce blog, et sur YOUTUBE où Giraud joue en leader avec des sons de "là-bas")Rue des Aurès, rue innovante? Aucun doute. A g,volets clos, la maison de Gustave Sayd. La pente de la rue permet d'imaginer d'abord de rudimentaires "voitures à roulements" qui de perfectionnement en perfectionnement ressembleront à des véhicules sortis d'usine...realisation collective avec entre autre Gamarra, un voisin tout proche de la Rue Mellet.Rue des Aurès, rue innovante? Elle le sera encore dans cette même maison de Gustave (+) par l'ouverture du premier club de JUDO...2nde Guerre Mondiale, ce courant novateur est réconfortant.
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