• 1885-1954 - Di Costanzo Brigitte=

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    Portrait .-Mature avant l'âge requis, elle n'a pas vingt ans qu'elle en paraît vingt-cinq. Le chignon lui accorde encore plus de maturité.Je l'ai peu connue. Mais on devine sur son visage des traits de femme de caractère. Mélange dosé de douceur et de fermeté. Elle a du "Pédénès" dans son regard, c'est-à-dire quelque ressemblance avec son père à forte personnalité.  Ses yeux ne laissent planer aucun doute sur son appartenance aux Di Costanzo.
                           Us et coutumes.- Ses habits brodés montrent qu'on ne manque pas d'élégance malgré les préjugés qu'on avait vis-à-vis des agriculteurs. Bien entendu, les habits du dimanche tranchent nettement avec ceux de la semaine. Corsage finement brodé. Souvent brodé par soi-même. Le prêt-à-porter n'était pas connu en ce temps-là. La famille s'habille chez une couturière attitrée pour les femmes et chez le tailleur pour les hommes, je veux citer Monsieur Payen.(1). Pareillement pour se chausser. Je me souviens d'avoir subi plusieurs séances d'essayage chez notre cordonnier(2). Est-ce dû aux restrictions de la Guerre, est-ce dû à une coutume, est-ce dû au fait que la chaussure industrielle n'était pas encore entrée dans les moeurs? En tous cas, une famille nombreuse comme celle de Jean-Baptiste doit prévoir un budget très important pour s'habiller et se chausser. Heureusement, pour le chef de famille, mon grand-père, le marasme économique lié au phylloxéra est derrière. La reprise ne s'est pas fait attendre. Lorsque Salvator (1873-1942) de 12 ans son aîné, est venu demander la main de Brigitte au Chef de Famille, elle était loin d'être mal fagotéePhotobucket.
                             En général, dans une famille nombreuse, le premier né devait être respecté autant que les parents qui lui déléguaient tous pouvoirs en leur absence. Ce fut le cas pour Brigitte. Ses parents travaillaient comme des esclaves,  les horaires étaient difficiles à concilier avec les enfants demandeurs. Les nombreuses naissances de ses frères et soeurs  imposaient à Brigitte de s'affirmer avec autorité. Elle conservera plus tard quelques traces de cet ascendant sur les autres....Elle mourut le 27 mai 1954, à Philippeville, le jour de mes 19 ans. Elle n'avait que 69 ans.

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                        Aujourd'hui c'est la Ste-Brigitte. L'aînée de la famille  portera ce prénom rarement utilisé dans notre famille. Entre elle et Thérèse, la dernière née du couple Jean-Baptiste Di Costanzo, une génération les sépare. Pilier familial pour Marianne,  maman très active, elle saura remplacer celle-ci affairée au comptoir du marché de détail. Mais elle ne tardera pas à se marier avant d'avoir atteint la majorité. Elle épouse Salvator Talercio le 30 janvier 1904, alors qu'elle n'avait que 19 ans. De cette union, naîtront quatre enfants Antoinette, Jeannette, Jean et Augustin. Ce dernier sera maître queux, je ne l'ai vu qu'une seule fois. Son métier   l'avait  rendu peu sédentaire. Quant à Jean, agriculteur et échantillon familial, il sera un poète très sensible et de surcroît un clarinettiste comme son cousin germain "P'tit-Jean" fils de Pierre....La famille Talercio grandira à St-Antoine, village proche de Philippeville. Il suffisait de passer devant l'Ecole d'Agriculture, de poursuivre son chemin pour atteindre ce village considéré comme la banlieue de Philippeville. (à suivre...)

    (1).- Monsieur Payen était musicien comme papa. Il jouait du piston comme papa. Il faisait la bringue pas comme papa. Il était divorcé, pas comme papa. Statut rare, marginal, ce qui ne manquait pas de frapper mon imagination de gosse dans ce domaine de l'interdit. Il habitait dans une maison cossue au rez-de-chaussée, derrière le Commandant d'Armes. Il eut le privilège de posséder un poste de T.S.F., première génération. Meuble cubique immense et imposant,  ridicule pour ses performances sonores. Dans les années 1900, papa,  venu prendre les mesures d'un habit en chantier, découvrit pour la première fois cet engin splendide: un mastodonte muni d'une minuscule lucarne lumineuse avec quelques graduations pour naviguer sur les ondes encore en nombre très réduit.  Le maître tailleur lui fit écouter Radio Vatican, au temps de la Messe en Latin. Pour pouvoir entendre cette voix lointaine, on devait coller l'oreille au meuble qui servait de caisse de résonance(sic papa)....Il était loin notre transistor!..
    (2) - Notre cordonnier tenait son atelier de réparation et de confection dans la rue Nemours, maison Rengade. Dans ce bâtiment, en 1943,  la famille orpheline de Thomas Di Costanzo, frère de Brigitte se retira. Chez le cordonnier, les séances d'essayage paraissaient interminables et rébarbatives pour un gamin. Je me souviens qu'il créait le patron sur un carton posé au sol. Je découvrais l'impact de ma plante de pied, ce qui m'amusait. Il procédait ensuite à un premier montage. D'où la nécessité d'un premier essayage, puis d'un second...Chaque fois, il fallait s'y rendre. Bref, tous les travaux sur mesure  sont considérés aujourd'hui comme un luxe qu'on ne peut  se payer que si l'on possède d'excellents revenus. Pourtant, à l'époque on ne pouvait y échapper et c'était d'usage courant..


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