• 1935 -(27 mai) - Né sous le signe des Gemeaux=

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                                                               Gérard, l'auteur du blog Archives/Familles

    En éditant ces deux photos, je voulais rendre hommage à notre talentueux Landais, très connu des Philippevillois. Plus artiste qu'artisan, j'eus la chance de découvrir ses talents en lui confiant un cliché qui me plaisait par l'expression du visage moins par l'ensemble. En 1962, travail non terminé, il ne voulut pas me remettre dans l'état l'esquisse que vous voyez. Mais, les évènements politiques s'accélérant, l'avenir hypothétique  me suggéra qu'il serait plus prudent d'entrer en possession de la retouche dans l'état. Merci donc à cet illustre "Photographe d'Art";

                                                           

     

    Dois-je exalter mon ego? Dois-je laisser passer cet anniversaire où ma maman reprit goût à la vie, après tant d'épreuves de mère? Certes, non. Alors pour ce jour qui m'a vu naître, je vais essayer de remettre en mémoire ceux qui m'ont aidé à "Vivre ma vie". "Le Moi est haïssable"...J'éviterai ainsi de privilégier ce "Moi, je..." devenu insupportable à la Télévision. Etablir une frise historique évitera d'échapper aux évènements qui ont jalonné une carrière.
    1923 : Di Costanzo Philippe s'unit à Balestrier

    i Françoise en février. Le soir de leur noce pendant qu'ils festoient à la "Salle Auran" à Jeanne d'Arc, la maison est attaquée par une bande armée aux "Quatre-Routes" versant l'Oued Louach, tout près de l'intra-muros. Un  jeune adolescent de 15 ans, ami de la famille, volontaire au gardiennage et plein de bravoure, fait face aux assaillants en répliquant énergiquement avec le fusil de chasse. Cet évènement ne sera pas sans conséquences. Françoise hyper-émotive collectionnera les fausses couches. Décision est prise : habiter en ville.
    1931 : la famille habite Rue du Capitaine Drouin, à Philippeville. Automne de la même année, adoption d'Aimé Cuny, mon f

    rère aîné. Un rai de lumière dans le couple.
    1934 : Françoise pour maintenir un excellent moral joue du "Piano Debout" : le bébé gigote de bonheur dans le ventre. Exemple scientifique d'imprégnation pré-natale : lui, au cours de sa vie aérienne, jouera du "Piano Assis"....
    1935 : (27 mai) : naissance de Gérard celui qui vous sert....Le Docteur Roger Ricous assure l'arrivée. Il est à la fois, médecin de famille, chirurgien et gynécologue. Roger et Ricous, un prénom et un nom liés à une dynastie qui a régné aux premières heures de la présence Française et au-delà de l'Indépendance. "Papou, papou, si j' t'écrase j' m'en fous... c'est l'assurance qui paye tout, chez Monsieur Ricous...".... scandait-on quand on était gamin. Tant la notoriété faisait corps au nom.
    1936 : (hiver) : déménagement Rue du Ravin- elle porte bien son nom - au-

    dessus de la Prison. Cette maison Rombi au pourcentage d'hygrométrie catastrophique, obligera les parents à  fuir l'endroit. Après huit mois de complications respiratoi

    res, ordre est donné à Philippe et Françoise, d'abandonner le lieu et de choisir une exposition plus saine. Une chance : aux confins de la Rue des Aurès  et de la Rue des Frères Pons, sur les hauteurs de la ville, Madame Raux a fait construire un ilôt de maisons dont celle où nous allons passer plus d'un quart de siècle. Confort. Cadre de Vie. Espace. Végétation Méditerranéenne. Point de vue sur l'ensemble de la ville....Tout convient à merveille.  Tout est conforme à ce que voulait papa, à ce qu'exigeait le médecin. En sus, désigné subrogé- tuteur des cinq orphelins de son frère aîné Thomas, associé dans l'achat du domaine situé à Saf-Saf, papa devait penser loger la famille orpheline de père. Elle occupera donc le Rez-de-Chaussée et celle de Philippe le premier étage. Les 6 500 m2 sur lesquels ont été installés terrain de basket/tennis  et balançoire offrent le Paradis sur terre .


    1938 : (8 octobre) Naissance de  Marie-Madeleine dans ce cadre idyllique. Elle sera la seule fille à devoir lutter contre trois garçons turbulents. Le docteur Ricous est assidu. Il connaît la famille et la famille le connaît. Gérard eut affaire à lui la même année. A l'âge de 3 ans, une sorte d'abcès s'était développé au niveau des sublinguales, il poursuivit l'innocente victime épouvantée à travers la chambre, bistouri à la main, tandis que le pauvre gringalet terrorisé par cette lame brillante, fuyait en sautant au-dessus des lits, accompagné de pleurs déchirants...Tragédie? Oui. Mais efficacité assurée.


    1939 : déclaration de guerre. L'exploitation du Domaine de Saf-Saf, en association avec le frère défunt va peser lourdement sur les épaules de Philippe. Ce sont là pourtant les souvenirs les plus marquants qui collent à la prime jeunesse de Gérard. Philippe fera partie des Réservistes : cavalier émérite, il a pour mission de surveiller la côte à cheval. Sa zone opérationnelle va de l'Ile Srighina au Cap de Fer en passant par Jeanne d'Arc et le Guerbès.


    1941 : ( 19 janvier) deuxième naissance à la Villa. Décidément, l'exposition est propice à la fertilité. C'est Albert qui passe de la vie aquatique à la vie aérienne en cette fin de matinée. Tata Mémène, belle soeur de la patiente est toujours là dans les coups durs. Elle reçoit le magicien bourreau, attribution que seul un bambin peut  comprendre. Comme d'habitude, prêt à toute éventualité, le chirurgien  familial arrive avec la"petite boîte à outils inox" à la main. Il traverse gaillardement l'apparte

    ment pour rejoindre la chambre interdite aux enfants où la maman est sur le point d'accoucher. Il va droit au but. Ni bonjour, ni sourire, ni inquiétude. Impénétrable, il demeure encore un personnage troublant. Comportement immuable. Indifférent à l'évènement. Pour mieux respirer, il gonfle sans cesse les joues  tout en marchant, signe de stress extrême...il ressort de la chambre avec la même régularité d'humeur. Il faut du sang-froid pour exercer le métier de chirurgien, Ricous en a à revendre. Un enfant de plus nous est né. Cette fin de matinée le soleil est au rendez-vous, il ajoute à l'optimisme, après une période à haut risque pour la maman. En effet, sur pronostic médical, craignant le pire et ne se soumettant pas au pessimisme du médecin, elle ira chercher refuge dans l'elixir ou muscadet, fierté de papa, dans son élément de viticulteur. Albert passera le tunnel comme une lettre à la poste à l'étonnement  du médecin.


              A la naissance d'Albert, le dernier, Gérard a six ans. Obligation scolaire. Pas de Maternelle pour la socialisation préalable. Sans transition, du cocon familial on le jette dans la fournaise. En octobre, on le traîne pour rejoindre "ce mouroir". Il  ne connaît personne. Le maître, un barbu d'épouvante, essaie de le traîner vers la classe, en vain. Ses pleurs et sa résistance ont momentanément raison des adultes qui abdiquent sur-le-champ. Quelques jours après, René Balestrieri (+1949) un cousin germain de confiance réalisera la prouesse de le faire franchir la porte de la classe.du Cours Préparatoire.........Permettez que j'utilise "Je" pour la circonstance. Eh bien! Ne dites jamais, "Fontaine, je ne boirai pas de ton eau". Rentré en 1941 sous la contrainte, officiellement et difficilement sorti en 1997, il est encore à son poste d'aide en 2008. Soit un total de 67 ans de pédagogie réceptrice et émettrice. De quoi s'interroger pour un gosse qui régurgitait l'école!

    1942-43 : la villa de rêve est trop exposée aux chasseurs Allemands, virtuoses du manche, ils utilisent le couloir aérien entre les "saucisses ou pièges". Ils slaloment. Mais le risque est trop grand pour s'exposer plus longtemps. Tour à tour, les "Di Coss" vont se réfugier à l'Oued Louach chez l'oncle Roch Balestrieri ou au Beni    Melek chez Jean Balestrieri, frère de maman. Sur la propriété, une artillerie ou D.C.A. pointe ses canons vers le ciel. Le premier

    contingent sera des Anglais, le second des Américains. Bien que tous deux Anglo-Saxons, le bambin découvrira d'instinct une différence de psychologie avérée par la suite. Les premiers se sont montrés radins à la distribution de bonbons du samedi mais généreux en affection. Les seconds généreux en friandises mais calculateurs dans l'opulence... En effet, leur passage en Afrique du Nord laissera des traces...Je laisse le soin aux historiens d'en découdre...
    1945 : (janvier) décès Rue du Ravin de la seule grand-mère qui ait survécu, il s'agit de Philomène Balestrieri, ex-

    professeur d'Italien convertie en Agricultrice. Elle sera celle qui transmettra à Gérard le métier de pédagogue. La Fin des Hostilités en mai. Liesse populaire. Mais effervescence chez l'Indigène en quête de son Identité.
    1949 : (été) connaissance d'une copine qui va donner l'élan à Gérard  pour s'engager plus encore dans le piano.
    1950-51 : Premier professeur de piano, Mademoiselle Budgéa. Elle sort d'une période noire. Sous contrat avec les salles de cinéma au temps du Muet, la sonorisation va faire de nombreuses victimes dont elle. Sa pédagogie est vite dépassée par l'appétit de l'ado avide d'apprendre.

    1952-55Catherine Di Costanzo (+) soeur de Giraud le saxo de l'orchestre estudiantin annonce la présence d'une pianiste virtuose venue droit de Tourcoing. L'épicerie tenue par Catherine est juste en face. Au début de la Rue des Aurès, tout près de la Clinique Ricous. Ce jour-là, j'entends pour la première fois des sons perlés avec une dextérité inaccoutumée. C'est le flash. Il s'agit de Madame Braka Georges née Coudenys. Tout va basculer dans le bon sens. Les heures consacrées au clavier de 6h. du matin à 19h. avec courte interruption à midi. En quatre ans, les neuf années de Conservatoire sont assimilées. Un pied dans le cours Supérieur. Cet élan fougueux sera affecté par le 20 oaût 1955.
    1955 : (20 août, midi) . Insurrection. Rythme brisé dans

    le  travail. Rupture avec le climat serein...Désastre dans le relationnel avec la population environnante. Le moral en a pris en coup, la résistance aux gammes quotidiennes aussi. Monsieur Lauro, chef de la Philharmo et directeur de l'Institut Musical récemment créé quitte son poste. On sollicite Gérard pour assurer les cours de Solfège, rôle qu'il assumera durant deux ans.

    1957 : appel sous les drapeaux tandis que le Cours Supérieur de piano était sur le point d'être atteint. Fini Beethoven, fini Chopin, fini Liszt. La première nomination dans l'enseignement a lieu à Beni Bechir. La feuille de route fait autorité sur tout.
    1958-60 : 28 mois en uniforme. Contrairement aux propos tenus par le capitaine de compagnie, ces mois ne m'ont guère laissé des souvenirs extraordinaires. Seul point positif : c'est au cours de cette période que l'apprentissage de l'Arabe Classique va se substituer à l'Arabe dialectal, le langage oral au langage écrit. Que l'école pour adultes que j'ai ouverte va me faire découvrir que le Chaouïa est loin de

    correspondre au portrait que l'Arabe de la côte tente de lui attribuer, en terme péjoratif. Je retiendrai qu'en 1 mois et demi, le Maire d'un douar qui ignorait totalement la Langue Française a prononcé un discours à Biskra en lisant son texte phonétiquement. Chapeau! (v. plus loin l'article sur le Chaouïa)
    1960-62 : affectation au poste d'enseignement à El-Halia. (v. photo dans Edito)
    1961 : traversée de la Méditerranée sur le Chanzy. Sur le pont, la fraîcheur de l'air après une journée caniculaire laisse présager qu'une vie nouvelle va bouleverser le quotidien. A Hyères, Gérard fait la connaissance de Danielle qui deviendra son épouse.

    1962 : (décembre) : union de David Danielle et Di Costanzo Gérard. Mariage civil à Argenteuil le 22, et mariage religieux à St-Louis d'Hyères le 29. Ce sera le dernier mariage de l'année mis en évidence par le quotidien "Le Provençal".
    1963-72 : affectation au Collège de Laguépie (Tarn-et-Garonne) ( v. les nombreux articles  sur ce poste enrichissant. Renforcement et découverte de l'authentique  humanisme.

    1970 : (27 juillet) naissance de Christophe Di Costanzo. (lire plus loin ce jour mémorable)
    1972-84 : affectation à la Direction de Verdun/Garonne (v.les articles plus loin)
    1974 (17 janvier) : naissance de Nicolas frère de Christophe.
    1984-97 : affectation à la Direction de l'Ecole du Centre de Montauban. Pour ce troisième poste, il n'y aura pas de troisième enfant comme cela s'est produit à chaque affectation. Moments passionnés, moments sublimes. Le poste que tout directeur souhaite.
    1997-2008 : soutien scolaire. L'expérience acquise permet de dévoiler les carences  qu'un pédagogue ne peut voir, il vit son monde intérieur. Aujourd'hui au poste privilégié d'observateur, je mesure la responsabilité qui incombe à un enseignant. En est-on vraiment conscient en mettant le pied à l'étrier? 
                         L'ouverture du Blog permet de retrouver de nomb

    reux anciens élèves. C'est un énorme plaisir de les voir s'orienter vers des voies si différentes et de les savoir à leur tour parents d'enfants...
                       Conclusion : 27 mai 1935 - 27 mai 2008,
                                   que d'ô!
                                   que d'oh!
                                   que de hauts ...et de bas!
                                   que d'eau.....est passée sous le pont!
                        "...Et Rose ce que vivent les roses, l'espace d'un matin..."
                                                                                    



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