• 1956- Moyens de locomotions archaïques.Présent : Di Costanzo Albert=

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                       n°1

         ACTIVITÉS EN CAMPAGNE AU SIÈCLE DERNIER.

                         I.- L'âne subvient aux nécessités du moment : il transporte l'eau. 

    Localisation : nous sommes à l'Oued Louach, Philippeville, sur  l'ex-propriété d'un Di Costanzo oncle, puis d'un Di Scala,(1914 ci-contre)Photobucket(cliquez pour le plein écran)
                           n°2
         et enfin d'un Di Costanzo prénommé Philippe, le dernier avant Nationalisation de 1963. A dos d'âne Albert. Cet équidé affublé d'entêtement légendaire, et aussi symbole de l'ignorance dans les écoles, version ancienne,  n'avait pas d'effort à faire pour s'orienter. L'itinéraire immuable parcouru inlassablement comprenait deux points extrêmes, la rivière et le bassin à gauche du cliché. Sorti de cet axe, c'était l'écurie pour se restaurer. Encore trouvait-il le moyen de s'obstiner dans le refus : celui de mener à terme le fardeau des deux tonneaux de liquide. En pleine côte, la scène d'opposition pouvait parfois durer au point de rendre furieux le meneur.
               Coutumes transmises à travers plusieurs générations. Cet animal peu obéissant possède cependant une vertu que son rival le cheval n'a pas : il s'adapte mieux aux reliefs abrupts. A Ischia, en 1855,  l'arrière-grand-père Antoine le sollicitait pour transporter en bissac l'eau de mer destinée à la cuisine. (acte passible d'une lourde amende car on échappait ainsi à l'impôt en vigueur : l'impôt sur le sel.)
    .           Un siècle après, son arrière-petit-fils Albert transportera l'eau douce, non pas à  la cuisine mais pour abreuver le cheptel. Simple transmission de coutumes de génération en génération.

               Di Costanzo Philippe  : radiesthésiste et puisatier. Tandis que jeune il habitait sur le versant opposé, la  rareté de l'eau posait le même problème vital pour l'élevage. En général, la maison et  la stabulation de ce peuple Ilien venu d'Ischia, se trouvaient sur les hauteurs des coteaux. Les rivières en contre-bas, souvent insalubres imposaient ce choix. A l'âge de 16 ans, Philippe s'initie donc au pendule par nécessité. L'oscillation de ce cône suspendu à un fil,  lui indique l'endroit précis où il est censé trouver l'or blanc. Il creuse de ses mains une dizaine de puits, en vain. Il essuie échec après échec. Tenace, il ira jusqu'au bout de ses recherches pour finir par trouver la veine et ne plus la lâcher. Dès lors, il saura en faire profiter son entourage. On viendra le consulter. Je l'ai vu déterminer la profondeur exacte à laquelle il fallait creuser et au-delà de laquelle il ne fallait surtout pas aller. Je l'ai connu infaillible. Pourquoi donc n'a-t-il pas mis en pratique cette science sur sa dernière propriété plutôt que d'utiliser le transport à dos d'animal? Tout simplement, parce qu'aucune veine d'eau ne s'est révélée sous le poignet du magicien. Autre question qui jaillit à l'esprit : pourquoi n'a-t-il pas installé une pompe? Parce que la dénivellation du terrain ne pouvait pas le permettre.Un lac collinaire? Hygrométrie et réserve insuffisantes. Une pompe thermique, pourquoi pas? L'oued nourricier était trop bas et trop loin des écuries. De plus, l'électricité n'était pas installée sur cette zone pourtant proche de la ville. La seule énergie utilisable n'a été que l'énergie animale. Fastidieux travail! Transport archaïque mais sûr.
                        II.- Le cheval apprécié pour ses aptitudes. 

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                                         n°3
              Autre moyen de locomotion, le cheval. Mieux adapté aux chemins carrossables ou aux routes bitumées, il a été précieux durant la période de restriction imposée au cours du Deuxième conflit mondial. Les quatre roues sur cale ont cédé la place aux quatre pattes sur sabots. Les véhicules vidés de leur sang, l'huile, attendait qu'une décision leur redonne le droit de circuler. Il fallait bien continuer à se déplacer.     Depuis son premier achat de la Peugeot en 1927, Philippe n'a jamais failli à la fidélité qu'il vouait à cet attelage. Détestant le mulet, se méfiant de l'âne, admirant le cheval, il n'a laissé planer aucune ambiguïté sur ce dernier. Il arrivait à le modeler selon sa technique de dresseur. Quant au premier, hybride des deux autres, il faut lui accorder une place respectable pour son aptitude à grimper les pires pentes sur un terrain rocailleux, avec un lestage inégalable.
                Sur le cliché 3, Albert mène le cheval des vendangeurs à la cave, celle de 1914.Photobucket(cliquez pour le plein écran)
                                      n°4
                   Nous sommes toujours au même endroit et à la même période de l'année, c'est-à-dire à l'Oued-Louach, en période de Vendanges, mais en 1948. Albert à g. âgé de 7 ans tient par la bride "Valée", Marie âgée de 10 à dr. donne l'impression de tenir "Bolide"mais c'est l'employé qui assure la sécurité d'approche des deux chevaux. Le cheval blanc arrive en fin de carrière. Ses pattes antérieures paraissent plus musclées que celles de son concurrent. Il a sillonné les axes domicile-Domaine de Saf-Saf de 1939 à 1943, domicile-Faubourg, de 1943-1946, domicile-St-Antoine, en 1946 et 47, pour finir à l'Oued-Louach en 1949. Ses dons de trotteur, sa vitesse, sa vivacité lui ont donné le nom tant mérité de "Bolide". Son coup de sabot sur le bitume, la régularité de frappe des quatre soles ferrés sur la route goudronnée a marqué ma première enfance en me familiarisant avec le rythme binaire syncopé avant de découvrir celui du train. Superhippo de l'hippomobile se substituant à l'automobile!
              
                       III.- L'automobile, d'abord article de luxe, devient fonctionnelle.

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                   n°5

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                    n°6    
                     Localisation.- Nous sommes en 1932, à Saf-Saf, sur le Domaine familial. La Peugeot torpédo (cliché n°6) à g; appartenait à Thomas Di Costanzo (+1933). Sa famille comptait 5 enfants, le véhicule était équipé de strapontins. Le modèle, supérieur au cliché n°5, était si allongé qu'il était difficile de le garer, il ressemblait à une Rolls de la même époque. Son frère associé, Philippe, conduisait un modèle plus modeste proportionnel à l'effectif d'enfants. A l'époque, il n'y avait qu'Aimé, mon frère aîné. Pour trois personnes, le format 4 places suffisait. Considérez que conduire une automobile faisait partie du luxe indispensable pour être "In" à l'époque du Charleston. Mais qu'être en possession d'un transport rapide rapproche les distances. Cet avantage incitera le consortium Di Costanzo à acquérir une ferme à plus de 10km. du domicile.
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             Petit lexique basé sur la musicalité du mot de ma première enfance.
     
    CONDUITE INTERIEURE : il s'agissait d'un véhicule dont l'habitacle était fermé, par cela même,  opposé à la torpédo qui pouvait circuler à ciel ouvert.
    RETOUR DE MANIVELLE : la mise en marche du moteur se faisait à la manivelle. Souvent, on subissait un retour inattendu, ce qui entraînait la main avec. Pour éviter de se fouler le poignet,  il était donc recommandé de ne jamais placer la poignée entre le pouce et l'index. Ce qui me valut un jour de voir "36 chandelles".
    AUTO SUR CALE : pour le bateau, il existe la cale sèche, pour l'auto, nous avons vécu une période contraignant tout propriétaire d'automobile de se dispenser de cette commodité en raison des restrictions imposées par la 2nde Guerre Mondiale. Or, laisser longtemps un véhicule dans l'inertie totale causait des dégâts sur les pneumatiques. De plus,  le dépôt d'huile solidifiée rendait le moteur inutilisable. J'ai pu voir les bas de caisse en suspension, pneus à distance du sol,  sur les autos de Thomas et  de Philippe. Elles étaient immobilisées Rue du Capitaine Drouin, maison Grau, dans le garage en location où plus tard Fredy Monti aménagera sa salle de
    culturisme.

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                        n°7 (l'ouverture grise à droite paraît étroite pour recevoir deux autos, celle de Thomas et la sienne. Papa usait d'astuce pour rentrer la plus grande  : il montait le véhicule sur plancher roulant pour le glisser latéralement, ensuite le sien. Cette location chez les Grau  va durer plus de six ans. On s'aperçoit que l'habitation est mitoyenne avec celle de Castanet qu'il a fallu quitter à la fin du bail en 1935.
    LE POINT MORT : technique économique  qui laissait rouler le véhicule, moteur éteint, dépendant uniquement des freins à tambour. Aujourd'hui, le pratiquer peut nous coûter la vie. Mais à l'époque, le conducteur embrayait à la faveur du relief de la route.
    MONTER EN PRISE : la boîte synchro n'était pas connue. Philippe, mon père, chargé des produits du marché, à la limite de la légalité, "grimpait" les méandres de la Rue des Aurès, il montait en "prise". A l'oreille, j'ai compris qu'il s'agissait de la première par le ronronnement du moteur et par la lenteur de la monture.
    RODAGE DE SOUPAPE : aujourd'hui, ce terme est encore utilisé. Mais, à l'époque, l'agriculteur tirait sur le kilométrage et sur les performances de résistance du matériel. Plutôt que de changer la camionnette, il préférait confier le moteur à un mécano compétent. Le nôtre s'appelait Achille Di Meglio, au Faubourd de l'Espérance. Courtois, ironique derrière ses épaisses lunettes, loquace mais expérimenté.
    RAVITAILLEMENT EN ESSENCE : après la Guerre, nous irons nous ravitailler chez Lafay, station très bien située, aux Portes de Constantine, à la jonction de deux axes routiers importants, celui du chef-lieu et celui qui mène à Bône. Lorsque papa venait chercher cette énergie, l'opérateur distribuait à tour de bras, pompes à main, les litres nécessaires pour circuler durant la semaine. Je regardais fixement les deux cylindres témoins dans lesquels l'essence montait avant de s'engouffrer dans le réservoir.
    LE VULCANOLOGUE : celui qui m'a impressionné fut celui installé au pied de l'appartement de ma  grand-mère Philomène, Rue Gambetta. Pourquoi? Parce que régulièrement, je sursautais quand une chambre à air éclatait, explosion égale à une bombe.
    ROUE DÉJANTÉE. Du même balcon, j'ai pu voir rouler sur trois roues le véhicule de Vicray, le vétérinaire. En effet, une roue se détacha sous mes yeux, elle devança les trois autres pour aller terminer sa course chez... le vulcanologue, toute seule comme une grande!!!
    VOLANT DÉVISSÉ : combien de fois avons-nous été témoins d'un véhicule devenu fou à la suite du volant resté dans les mains du chauffeur? Heureusement, les performances de la vitesse se limitaient d'elles-mêmes. Époque héroïque.
     



    (à suivre...)


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