• 1965- La Farlède (Var) ou les années Sixties

    Photobucket(zoomez)

                            LOCALISATION. La Farlède, quartier de la gare. Réhaussée, la ligne de chemin de fer Toulon-Nice est bien visible. Comme au domaine de Saf-Saf (1929-1943), le passage des trains réguliers ponctuent les tranches horaires. Nul n'est besoin de consulter sa montre. Ici, la gare  est plus près de l'habitation que celle de Damrémont.L'ambiance est  plus sereine. Le paludisme "distribué généreusement" dans la vallée algérienne, est absent en ce lieu bien plus sain.

                         IDENTIFICATION.De g. à dr, dans le sens des aiguilles d'une montre : Albert Di Costanzo et sa future épouse Micheline Chabredier , Jocelyne Cuny née Barket et son époux Aimé. En bout de table, régnant en maître, Philippe Di Costanzo, sa fille Marie, son épouse Françoise née Balestrieri. Coiffure 1925, Gérard Di Costanzo et son épouse Danielle née David. Enfin, Chantal Chabredier soeur de Micheline.

                         COMMENTAIRES. Eclatant de jeunesse, Philippe le patriarche est âgé ici de 71 ans. Pour certains, c'est le terme d'une carrière paisible de retraité, pour lui, ce sera un nouvel élan. Il en prendra encore pour 17 ans de travaux bien au-delà de la durée légale. Pourtant, en 1963, sous la contrainte devenue menaçante,  il a quitté son sol natal, ses racines, ses terres fertiles, ses récoltes sur pieds, un Arabe fidèle lui conseille de ne pas rejoindre sa propriété, on l'attend pour le "descendre". Lui, l'humaniste, le conciliateur, le médiateur. Qu'a-t-il fait de répréhensible? Nul ne sait. On lui avait dit c'est "ou la valise ou le cercueil", il a préféré prendre la valise et laisser le cerceuil à ceux qui n'arrivent pas à s'en dépétrer avec les conflits. Lui, dès le premier âge, n'a jamais connu la Paix, le citadin l'ignore. Il se trouve que ceux qui sont restés ne la trouvent pas encore. La trouveront-elles un jour? Destin qu'aucun camp n'a mérité. Destin d'une terre qui s'est gavée d'hémoglobine de tous horizons à toutes les époques de son Histoire. Destin d'un peuple qui sitôt l'Indépendance acquise ne demande qu'à rejoindre la France, pays renié. Logique, non? Destin d'un peuple atteint de morosité. Alger n'a pas d'âme. Lors de cet exode mémorable, ce million d'êtres novateurs et jetés en masse à la mer auraient dû servir de terreau à ce pays en voie de développement  qui, malgré la manne de ses énergies fossiles pénalisantes, n'arrive pas à prendre son essor. Un espoir est né: la jeunesse vient de prendre conscience qu'elle ne profite pas du Progrès galopant. Elle vient de réagir. Mais quelle en est l'issue? Aucune structure. Aucun élan économique. L'Algérie exportatrice , fierté de nos parents, est devenue importatrice des produits agro-alimentaires. C'est triste pour cette Californie prometteuse. Un obstacle nouveau jamais connu à ce jour : ce ne sont plus dix millions d'êtres à satisfaire mais quarante. Quelle infrastructure pourra avoir raison de cette demande croissante exigée par cette jeunesse majoritaire, sortie de son illettrisme?

                             Ici, Philippe jubile. Depuis son retour du front de la 1ère Guerre Mondiale, il n'aspirait qu'à rejoindre la Métropole.Paroxysme, la France minée par la guerre l'avait séduit au point de renoncer à son héritage sans cesse hypothétique.  Son père s'y opposa. Dès lors, ce sera la galère malgré les instants heureux. Trop de conflits ont jalonné sa vie. Le dernier sera de trop. Toute sa famille est entrée en France, au complet. D'autres moins chanceux ont laissé  un membre victime de la rébellion. Chacun honore ses martyrs. Drôle de façon de concevoir la Vie.  Drôle de façon de galvaniser un peuple en quête de symboles. Quelle aberration! Le titre de criminel pour les uns, se transforme en acte héroïque pour les autres. Drôle de concept ! Les circonstances atténuantes absolvent le crime. "Tu ne tueras point..." on s'en dédouane.  l'Humanité n'a connu que ce Mal, plaie dont elle ne peut s'affranchir.

                            Souris, souris encore, Philippe. Comme Job, le Créateur t'a offert une éternelle jeunesse en échange de la Souffrance. Signé : Gérard, son fils.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :