• 1970 - Balestrieri Roger marie sa fille.=

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                        n°1
                  Tableau de Familles et Pyramide des Ages.

                     Au sommet de la pyramide la première à placer tout en haut, est sans conteste :
     1°) Di Costanzo Ursule née Portelli (1898-1999).
    (Rang du milieu 4° à partir de la g) Elle fêta son centenaire parmi les siens. Mère au foyer avec 5 enfants, veuve à 35 ans de Di Costanzo Thomas, frère de Philippe, mon père, elle assuma dignement son rôle auprès de ses enfants qui l'ont bien entourée. Je l'ai surtout connue lorsqu'elle habitait Rue des Aurès à Philippeville. Elle occupait le rez-de-chaussée de la villa destinée aux deux familles. L'association des deux frères complices dans l'achat du domaine de Saf-Saf,  les avait unis  par contrat. Les années 30 ont été les pires durant lesquelles disparaîtront de nombreux membres de la même famille. L'époux  d'Ursule est décédé en 1933. Philippe reste seul. Il doit faire face à des aléas qui arrivent en série. D'abord, le voilà alité durant 2 ans, suite aux séquelles de l'insalubrité du Sud Tunisien où il était spahi. Tour à tour, Roger Balestrieri (âgé de 16 ans) et Ursule, sa future belle-mère vont prendre le relais et assumer les lourdes tâches du Domaine d'une superficie de 105ha.. Malgré tous les sacrifices, la Guerre va mettre fin à tout espoir de conserver ce patrimoine. En 1943, les contraintes devenant insupportables, Philippe va devoir vendre et  va mettre Ursule face à une réalité inattendue : l'arrêt de tout revenu pour survivre.Cette famille nombreuse dont la plupart des membres sont encore mineurs va devoir faire preuve de solidarité pour survivre. On est  en période de restrictions. Il ne faut pas oublier les tickets de rationnement. Les familles qui vivent dans l'opulence trouvent le moyen de s'en tirer par le biais du "Marché Noir". Ces rares familles privilégiées ne faisaient pas la queue pour obtenir les aliments de base.
                             Ursule privée de revenus (1) et de mari saura s'en tirer. Elle le fera conformément aux mamans qui méritent décoration, reconnaissance élémentaire. Ses qualités d'économe, la solidarité des enfants (2), les aînées devenues adultes feront qu'elle franchira  l'obstacle en évitant le dénuement.
                           Cet automne 43, quand elle ira habiter Rue Nemours, dans la Maison Rengade à Philippeville, de nombreux bâtiments se trouvaient éventrés par les bombardements Allemands. Il fallait se réfugier dans les abris de caves. Au fur et à mesure que la nichée devenait adulte, Ursule sortait "tête de l'eau". Ainsi, en juillet 1946, lorsque sa fille Germaine, infirmière épousera Roger Balestrieri(
    tous deux sur la photo dernier rang extrême droite), Philippe exprimera la plus grande satisfaction, car moralement, je puis témoigner que l'abandon de son rôle de subrogé tuteur auprès des orphelins, aura de lourdes conséquences sur son moral. Une femme au foyer sans métier se conçoit difficilement aujourd'hui. En prenant l'exemple d'Ursule, comment ne pas souhaiter que la femme devienne indépendante  sur le plan pécuniaire, c'est d'une nécessité absolue. On serait tenté de penser que le rôle subalterne d'une femme au foyer ne lui attribuait aucun rôle voire influence. Sûrement pas de rôle social direct, mais surtout un rôle familial correct et une influence "suspecte".  Je suis de plus en plus convaincu qu'Ursule ait été l'instigatrice pour inciter les frères Thomas et Philippe à quitter les coteaux moins rentables que la plaine. Elle était d'origine Maltaise.  Les Maltais sont ses Iliens venus d'une terre stérile. Ils ont vite compris que la fertilité agricole se trouvait au pied des reliefs. Le personnage central d'apparence effacée est devenu l'inspiratrice du consortium Di Costanzo englué dans la traditionnelle agriculture romantique et sentimentale d'Ischia, .Parmi ses descendants, entourée comme elle l'est, à quoi peut-elle penser sinon de "conclure" avec panache et de concevoir la Vie autrement que dans la désespérance. Une famille réussie vaut tous les trésors du monde.

    2°)- Balestrieri Philomène née Mattera (1903-1998) (dernier rang 2° à g.). C'est la tante avec qui j'ai eu des souvenirs cumulés du fait qu'elle soit l'épouse de Jean frère de ma  maman. C'est souvent du côté de la mère que les liens paraissent les mieux se nouer. En tous cas, tata Mémène telle qu'elle se laissait surnommer, a été présente dans les grandes occasions de ma famille : naissances, mariages, maladies, deuils. Éprouvée par la perte accidentelle de deux de ses enfants, Marcelle (1935.) et René (1949), par les épreuves, son caractère va totalement se métamorphoser : résignation, humiliation, dévotion, dévouement, dévouement désintéressé vers les nécessiteux, assistance auprès des personnes âgées jusqu'à la fin de sa vie...Plusieurs fois au chevet de ma maman, elle sera encore présente à plein temps en 1970 pour l'assister avant le décès. Atteinte de cécité vers la fin de ses jours, elle rayonnait plus encore; Cet épanouissement de l'intérieur n'est accordé qu'à de rares privilégiés, ceux qui l'ont mérité par des actes gratuits.
                      Sur la photo, il est aisé de déterminer les descendants qui lui ressemblent physiquement.

                    3°)- (dernier rang  5° de g à dr.) Balestrieri Roger (1922-2004). Fils aîné de Philomène et père de la mariée. Fils spirituel de Philippe mon père. De son premier âge à celui d'adulte, c'est-à-dire à l'heure où il fut appelé pour défendre la patrie, Roger a vécu sous l'aile de son oncle. Cumul d'expériences
     
    agricoles, philosophiques, familiales... qu'il acquérait auprès d'un Sage. Son père, Jean avait compris que la connaissance pratique se transmettait mieux d'oncle à neveu que de père à fils. Ils auront quelques différences de points de vue par la suite dans la manière de conduire une propriété. Pour ma part, j'ai pu juger et jauger le niveau de complicité qui existait entre Philippe et Roger. Ce sont les deux membres de la famille qui se seront vus pour la dernière fois en 1982, quand l'oncle passa la nuit avec son poulain  à raconter leur vie lors d'une ultime rétrospective biographique. N'est-ce pas là un indice qui peut annoncer la fin? Le matin Roger  l'accompagna sur son lieu de travail pour apprendre le soir même le drame de ce 10 novembre.Une fois de plus, quand on le mérite l'être le plus cher est là pour vous accompagner dans votre dernière demeure. De mon côté, je ne peux évoquer le nom de Roger sans celui de mon père Philippe. Ce dernier se maria en 1923, Roger avait un an. Au premier sevrage il dormait entre son oncle et sa tante Françoise. Ce lien indéfectible va les souder, il pourrait être considéré comme celui d'un fils. Ce sont les deux instigateurs-concepteurs de la mémoire familiale. On ne peut que les honorer et les considérer comme inséparables.
     4°)- entre le sommet de la pyramide et le socle, la génération intermédiaire :
     a) dernier 1ère à g. Marie-Madeleine Di Costanzo, ma soeur (1938-1997)
     b) rang du milieu : 1er Gustave De Angelis époux d'Evelyne Di Costanzo entre lui et sa maman Ursule.
     c) 7ème avec " nœud pap" Hubert Di Costanzo devant lui son épouse née Daverdisse.
     5°) le socle : toute la jeunesse en mission pour prendre le relais des aînés. Lorsque nous étions à leur place - il y a un laps de temps- nous nous imaginions le 3ème âge comme étant très lointain. Puis, tout à coup, le spectre des vétérans frappe à la porte comme pour dire : "Je suis là!"
          - "Déjà"! Vous répondrez à votre tour.
                 "Et Rose ce que vivent les roses, l'espace d'un matin".
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    (1).- On serait tenté de penser qu'Ursule va devoir franchir seule les obstacles énumérés, tandis que Philippe de son côté doit se sentir libéré. Il n'en est rien. Lui aussi aura à faire face à de multiples difficultés. Sitôt le Domaine vendu, le voilà dépouillé comme Job. Redistribution de la quote-part aux participants à l'achat de la propriété, récession, peste porcine. Durant quatre ans, il vit une période noire pendant laquelle les catastrophes économiques s'enchaînent, avec quatre enfants à charge, les siens. Son purgatoire se terminera en 1947. 
     (2).- La famille, la vraie, demeure le refuge de l'individu face au désespoir. Aujourd'hui encore ne voit-on pas courir à la soupe populaire ceux qui ont coupé tout lien avec les parents, les vrais.


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