• 1971 (22 juillet)- Di Costanzo Françoise née Balestriero=

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       1°) Françoise à 8 ans 2°) à 16 ans    3°) à 21 ans   4°) à 64 ans. n°5- 69 ans, marquée par la maladie,
    Observation des clichés: on pourra noter qu'à tout âge, Françoise conservera une chevelure intacte. Absence de cheveux blancs. Pour cela, elle n'utilisait aucun produit capillaire vanté dans les pages publicitaires. Comme sa maman, Philomène, le seul traitement qu'elle adoptera sera de se peigner en trempant le peigne dans....la vinaigrette (vinaigre de vin rouge) : traitement suivi de shampooing! Quelle salade! Mais quel résultat!
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    Françoise Di Costanzo née Balestriero (1901-1971).-Lorsqu'une mère a aimé ses enfants comme ma maman, la perdre n'a rien de pire, il en est de même pour une mère qui perd un enfant. Alors faut-il renoncer à aimer pour nous épargner de vivre ces intants tragiques?  Je crois bien que supprimer l'amour ici-bas, c'est vivre l'enfer. Comme disait Pascal, ne cherchez pas où se situent le Paradis et l'Enfer, ils sont là, autour de vous. Jamais je n'oublierai l'ultime instant où Françoise, ma maman, a eu son dernier soupir.

                          La dernière année, elle avait un teint rose, si rose que mon beau-père médecin ne croyait pas qu'elle ait le cancer. Au cours de sa longue carrière, il n'avait jamais vu une telle évolution de la maladie. Pourtant, sournoise, implacable, l'échéance ne tarda pas à arriver.
                          Il est midi. L'appartement où la patiente a sombré dans l'inconscience se situe à Toulon, Boulevard Georges Richard en mitoyenneté avec l'Eglise de la Loubière. Ordinairement, les touristes affluent dans le Second Marseille. La ville grouille de monde plus que d'ordinaire. Je suis chargé d'aller faire provision de pain en prévision d'éventuelles visites: les pronostics médicaux sont pessimistes . Je cours dans les rues à la recherche d'un boulanger, j'en ai passé une bonne douzaine. Tous fermés pour congé annuel. Atroce. Révoltant. Comme si un viticulteur, au moment de vendanger, laissait la vigne sur pied pour prendre ses vacances. Outré, j'ai la chance d'en trouver une d'ouverte. Elle est prise d'assaut. On y fait la queue comme pendant la Guerre. Je regarde sans cesse les aiguilles de ma montre, les minutes paraissent des heures...Pestant contre cette situation, j'ose exprimer ouvertement ma révolte:
    - "Honteux, madame, avec tant de touristes, les boulangers ferment..."
    - "Vous savez ce que c'est le fournil par cette chaleur?..." me lança-t-elle solidaire de la corporation.
    - "J'imagine. Mais dans ce cas, on va faire autre chose" Ai-je répondu sèchement.
                                A ce moment-là, tout se brouille en moi. Les journées en Algérie avec 42° à l'ombre. Les fonderies avec des températures d'enfer....Mais surtout les minutes qui me sont comptées. Ma maman pouvait expirer d'un instant à l'autre sans que je sois à son chevet. Je l'avais quittée pour partir à la recherche alimentaire, je m'en voulais de ne pas être présent jusqu'au bout. Nous, quatre enfants, nous lui avons tenu chaleureusement la main. Elle sentit la chaleur des siens avant de les quitter. Récompense suprême pour un Départ Définitif. Là, il y a débat. L'inconscient, le subconscient que de grands mots. La communication par la peau reste un mystère mais il est convenu qu'elle apporte du bien-être, ne serait-ce par la détente des traits du visage du patient. Le ressenti prend l'ascendant sur le rationnel.
                             Me voici de retour à l'appartement, fier d'avoir enfin trouver mon pain. Sans avoir eu le temps de dévisager l'expression de l'entourage, Aimé, mon frère aîné, m'accueille sur le perron avec ses mots assassins, dramatiques, irréels qu'on ne peut accepter:
    - "Ca y est!
                             Double révolte. M'insurgeant contre les boulangers, contre la Mort, contre tout et  contre rien. Impuissants que nous sommes dans une telle situation. Il faut se résigner. C'est la loi universelle. Universelle dites-vous? Pour les autres, mais pas pour moi. J' "engueule" le curé de la paroisse qui n'y est pour rien. Je me le reproche. Je pense aussitôt qu'il doit être bien caparaconné et habitué d'être injustement agressé au téléphone.
                             A travers ces propos, ne croyez pas que j'étais une vieille croûte de célibataire, dépendant encore de mes parents. Depuis une décennie, mon poste de fonctionnaire se trouvait à 500 km. de là. Mon émancipation date de l'armée. Le mariage avait accentué l'écart affectif.  Le sentiment sain entre un fils et sa mère ne fait qu'ajouter à l'affliction car c'est un amour désintéressé, le véritable. Et il convient de rappeler que bien des années après, une maman, celle qui vous a mis au monde ne peut s'oublier. Ou alors il faut se faire soigner...J'ai souvent remarqué que quand on aime sa mère, on aime la vie, on aime le monde. Mais quand on déteste sa mère on en veut à la vie, on en veut à tout le monde. C'est à chacun de se situer..."Libres-Propos"-
    Gérard.
                    P.S.- Coïncidence, aujourd'hui, c'est la Ste-Marie-Madeleine, prénom de ma soeur. Remarquable jusqu'au bout, elle assistera notre maman avec une présence constante, soutenue et efficace malgré les charges professionnelles exigées par ses responsabilités de cadre à la Banque.


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