• 1972- Apréa Philomène née Di Costanzo=

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                           n°1
                                 ETALEMENT DE TROIS GÉNÉRATIONS
     
    Les personnages : de g.à dr. Micheline Di Costanzo née Chabredier, épouse d'Albert, Philomène Apréa née Di Costanzo, la doyenne, son fils, Vincent Apréa (+1997), Pierre-Philippe fils du couple Michou-Albert, Fortuné Apréa soeur de Vincent, et Marie Di Costanzo (+1997). On apprenait le décès de Vincent au moment de l'inhumation de Marie, le 24 avril.
                             
    Localisation : nous sommes en 1972, devant l'entrée de l'appartement de Di Costanzo Philippe, situé Bd G.Richard à Toulon en limite avec l'église de la Loubière. Philomène (1889-1982), ici âgée de 83 ans, est venue rendre visite à son frère. Elle est la cadette des filles de Jean-Baptiste Di Costanzo, dit Pédenès.
    Retrouvailles. Souvenirs communs. Bien souvent, la vie avec ses vicissitudes dénoue les liens affectifs opérés sur la première   enfance. Plusieurs décennies après, lorsque les problèmes matériels et économiques passent au second plan, cette première enfance indissociable d'une vie, invite les vétérans à une rétrospective pour retrouver leurs racines. C'est ce qu'est venu faire Philomène auprès de Philippe. Ils ont grandi ensemble à l'Oued Louach (Philippeville). Tout ce que j'ai pu raconter sur le quotidien de mon père, sa sœur l'a vécu : éclairage à la lampe à huile pour faire ses devoirs, attaques fréquentes de la maison par des inconnus, et à l'âge de 6 ans, le phylloxéra de la vigne rendant les familles viticultrices démunies, le partage des tâches de la maison, filles et garçons confondus, la pain enfourné tous les samedis,...Ces péripéties, elle les a vécues avec plus de maturité que son jeune frère. Dès le mariage de Brigitte sa sœur aînée, Philomène a 15 ans, elle   prend le relais des responsabilités ménagères car la maman Mariane, tôt le matin, est partie tenir son stand de fruits et légumes récoltés sur
    la propriété familiale.


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    De g.à dr. Fortuné, Vincent et Philomène Apréa. Philomène soeur aînée de Philipe Di Costanzo.
     Réflexion : tolérance ou intolérance? Penchons-nous sur cette Pensée que je qualifierai d'universelle. Pourquoi ce qualificatif? Parce que mes connaissances s'étant élargies sur un secteur géographique plus ample, j'ai retrouvé les mêmes indices : tout individu qui n'était pas de la même lignée était considéré comme étranger. Pas seulement : je m'avancerai à dire qu'on le considérait comme étranger dangereux pour la sauvegarde du patrimoine familial. Patrimoine des richesses cumulées, patrimoine des us et coutumes surprotégés. Pourquoi me lancer dans une rhétorique abstraite tandis que je déploie avec fierté chacune des qualités des membres des familles. A juste raison, l'exemple du couple Philomène Di Costanzo-Jean Apréa va me servir de corpus pour démontrer que ce que l'on considère comme intolérance à l'époque se justifiait par le souci de maintenir sous son coude les acquis du patriarche, maître incontestable. Il avait l'ascendant sur sa progéniture, sans que celle-ci n'ait droit de se rebeller. Venons-en aux faits :
                Le 13 janvier 1913, Philomène s'unit à Jean. Leurs racines sont îliennes et italiennes de quoi fixer quelque affinité. Mais voilà, Jean est Storasien. Quelle affaire! Stora est à moins de 2 km de Philippeville. Mais pour un Philippevillois, être storasien a un sens péjoratif. Dans l'esprit de chacun il s'est bâti une idée de classe quelque peu méprisante. Pourquoi? Je ne saurais vous le dire. Tous les prétextes sont bons pour se maintenir au rang supérieur par rapport à l'autre. Jean sera-t-il adopté comme il se doit? D'après les renseignements recueillis auprès de ma maman, ce ne fut pas le cas. C'est donc à partir de ce qui semble aujourd'hui inadmissible que vous allez vous rendre compte que partout ailleurs on retrouve cette distanciation qui a gangréné les relations entre individus, entre peuples, entre religions...Le mobile? Sans conteste, ce sont les intérêts pécuniaires.
         - Thomas frère de Philomène, s'est marié avec Ursule Portelli. Selon les propos de cette dernière, on la traitait de "Maltaise"...non sans ironie!
         - Pierre jeune frère de Thomas est décédé à trente ans de la grippe espagnole. Avec deux jeunes bambins sur les bras, sans métier, au bout d'un an, Françoise  trouve un mari. Une fois de plus, une situation en trop qui ne laisse aucun espoir au nouveau venu pour être adopté par le clan.
             Trois exemples parmi d'autres qui sont légions. Et je les cite et re-cite :
            En 1965, dans le Sud-Ouest, un mini-pont suffisait pour considérer ce bord étranger à l'autre bord. Aucune possibilité de fusion entre habitants. Gare à celle qui épousait "cet estranger".
            Au XVIII°et au XIX° siècles, nos recherches généalogiques berrichonnes, parisiennes ou comtoises font état du même comportement  vis-à-vis de ceux que l'on devrait considérer comme voisins privilégiés. D'où la multiplicité des mariages consanguins auxquels il fallait mettre un terme un jour ou l'autre. Mais voilà, le revers ne s'est pas fait attendre. Aujourd'hui, les unions intercontinentales sacrifient les traditions. Donc plus de racines. Plus de racines, c'est le déclin. Quelle en est l'issue? Je vous laisse juges.
     P.S.- Si c'est pour le bien acquis par Jean-Baptiste Di Costanzo, (trois propriétés en fin de parcours), sachez qu'il ne restera pas une seule trace de l'ensemble du patrimoine. Tout s'est liquéfié en une décennie. Seule la famille et seul l'esprit de famille ont traversé le temps. C'est en cela qu'il faut fonder tous nos espoirs.


    Rappel : beaucoup d'élèves de l'Ecole d'Agriculture de Philippeville ont dû connaître Vincent Apréa, leur professeur de mécanique. Méticulosité exemplaire. J'ai retrouvé cette même rigueur chez un professeur de C.F.A., ancien mécanicien d'aviation.


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