• 2006 - retour vers nos souvenirs de Laguépie=

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    De g. à dr. Di Costanzo Danielle, Hamar Olivier et son épouse, ma nièce et filleule Isabelle née Cuny avec leur fils aîné Paul.
                            Où le Directeur était encore maître à bord. Nous sommes devant le portail clos (1). Depuis 1972, date de mon départ du Groupe Scolaire, il semblerait que rien n'ait changé.L'attrait du bâtiment, les escaliers, les panneaux de basket...Pourtant, le vitrage, le décor floral, la peinture rose, le hangar au fond tranchent avec l'image que je m'étais faite. Non, je ne regrette pas d'avoir transféré en septembre 1970, l'ensemble scolaire  vétuste du Puech Haut vers cette magnifique réalisation architecturale. Cette décision ne se fit pas sans heurt. L'essentiel est d'avoir rendu les enfants heureux. L'espace d'évolution n'est pas comparable. L'ancienne cour exiguë est remplacée par de larges espaces. Les classes plus claires, plus spacieuses, le chaufffage central, l'accès à l'établissement plus aisé pour les mamans. Toutes les conditions étaient propices au  transfert. Mais cette décisions ne fit pas l'unanimité parce que dans un village, on ne peut trancher une affaire sans qu'il y ait quelqu'un qui s'oppose à vous. C'est regrettable qu'on en arrive à ne pas privilégier l'intérêt de l'enfant. Aujourd'hui, les textes sur la Décentralisation ne m'auraient pas permis d'agir aussi fermement sans l'aval du maire. Gros avantages et gros inconcénients que le statut renforcé du maire. Gros avantages : l'élu dispose de toute une batterie d'alinéas pour  équilibrer les décisions souvent aveugles du Pouvoir Central. On l'a vu pour la fermeture du Collège de Laguépie. Gros inconvénients : nous voilà revenus à l'ère des Seigneurs. C'est ce que De Gaulle redoutait. La grande tentation du Français, c'est la division. Le pays morcelé par ses multiples pouvoirs locaux ne peut que s'affaiblir. L'objectivité me suggère qu'il faut laisser aux gens une approche personnelle pour éviter de m'imposer. Peut-être, un jour irons-nous vers un équilibre entre la Seigneurie et le Jacobinisme. Pour l'instant,  la solution d'attente coûte cher au contribuable. Le pouvoir bicéphale, parfois multicéphale n'est pas pour faciliter le bon fonctionnement.
                                    La mémoire élective. Venant du VarIsabelle a souhaité revoir Laguépie qu'elle connut quand elle était encore sur la poussette. Ces images de la première enfance peuvent  permettre de remonter expérimentalement l'évènement le plus lointain. Nous avons tous comme elle, un flash que notre cerveau a fixé. Le mien remonte à l'âge de 2,5 ans. J'ai pu vérifier par la suite la véracité
    de la datation. Il s'agit de l'année où mon père a été sanctionné pour son vin de plaine dont le degré d'alcool n'atteignait pas la norme. Il dut distiller. Or, le seul témoin apte à me préciser l'année a été Roger Balestrieri. Avant de décéder, il m'a affirmé que cette opération arbitraire n'a eu lieu qu'une seule fois, c'est-à-dire au cours de l'hiver de 1937, étant né en mai 35, le calcul est aisé.
                          Mais que retient-on en réalité? Etonnante question. Notre mémoire fixe peu de détail. Elle flashe sur celui qui frappe l'imagination. Plusieurs gosses devant le même élément observé ne retiendront pas le même détail. Pour ma part, je n'en ai retenu qu'un seul : la structure en bois sur laquelle l'alambic était maintenu. La structure et la structure seule qui s'érigeait vers le ciel comme la Tour Eiffel. Or, le gigantisme de tout bambin se confirma plus tard. Je vis le même appareil stocké chez Monsieur Borona, notre distillateur, sans exagérer, il était dix fois moins élevé. Sa conception ressemblait à une réalisation de "meccano". Je suis à même aujourd'hui de dessiner la tour.
                        D'avoir éliminé malgré moi l'image logiquement la plus percutante et la plus attractive qu'est l'alambic et de n'avoir retenu que l'accessoire me permet d'affirmer que la mémoire est élective. Je ne sais pas  ce que le cerveau de ma filleule a privilégié sur Laguépie. Peu importe, c'est son secret et son plaisir. Mais lors de ces retrouvailles, notre subconscient les ayant idéalisées, la fiction supplantée par  la réalité, il se peut que  l'on soit quelquefois déçu. Ne faudrait-il pas continuer de "rêver" sur le lointain plutôt que de permettre au présent de désidéaliser nos rêves.
                       Ce sujet s'intègre bien dans le thème du blog, Racines. La plupart des Philippevillois qui ont voulu revenir vers leur pays natal ont vécu d'intenses émotions. Mais une fois le rêve réalisé, ils sont tentés d'y retourner. En définitive, ils cessent de rêver. Sur les lieurx de leur enfance, ils sont à la recherche d'un mythe ou passé inaccessible. Le temps a déformé l'imaginaire. Ils cessent de rêver...Pour ma part, ayant choisi la fiction, je ne m'en plains pas; elle est source d'inspiration.
                                (1).- Lorsque j'assumais le poste de directeur, l'accès à cette cour était ouverte à tous. Mais les temps ont changé. La sécurité aussi. Je m'en suis aperçu lors de mon dernier poste de Directeur au Centre Ville de Montauban. Les diverses installations sportives étaient investies et respectées par la jeunesse privée d'espace. En moins de dix ans, tout s'est dégradé. Chaque lundi, il fallait faire appel aux ateliers municipaux pour réparer les dégâts causés volontairement sur les aménagements. La clôture s'est imposée. Pourtant, l'école ouverte sur la Ville était ma philosophie!


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