On nous demande de faire part de nos souvenirs pour marquer le Centenaire du début de la 1ère Guerre Mondiale 1914-18. Je n'étais pas encore né, mais cette dramatique période m'a été racontée par mon père Philippe Di Costanzo. La tradition orale a ici son mot à dire. Elle prend racine en vous au cours de votre première enfance. Je passais souvent devant cette façade éventrée puis cicatrisée. J'en saisissais l'importance puisque la Seconde Guerre de 1939-45, je l'ai vécue sous les bombardements dans cette même ville. Je fuyais me réfugier vers la campagne avec mes parents sans perdre de vue l'impact de l'obus. Or, pour un enfant, rien ne remplace la Réalité. Aussi, lorsqu'on espère sensibiliser la jeunesse actuelle en évoquant les péripéties des guerres écoulées, la saturation des images rend l'opération presque impossible. Son handicap : confusion entre réalité et fiction. Le canon sans recul avançant sur les rails me rappelle Marius Bocanfuso. Affecté à ce régiment d'Artillerie, il en est revenu atteint d'une surdité invalidante.
DEVOIR DE MEMOIRE; il est peut être utile mais aussi nuisible. Voici quelques pistes de réflexion : il est utile parce que nous devons un minimum de reconnaissance envers nos aînés qui se sont sacrifiés pour nous. Grâce à eux, on dispose d'un espace de Liberté enviable. Il peut être nuisible car derrière toute commémoration peut se cacher une intention : le conditionnement d'un peuple pour le préparer à un éventuel conflit. Un autre objectif non des moindres : chercher par ce biais à rassembler un peuple désuni. Pour ma part, je me contenterai d'exprimer un sentiment de respect pour les membres de ma famille et pour ceux qui décorent les stèles du moindre village. Thomas Di Costanzo père de Ruiz Nanette, (doc qui suit il a des moustaches) a été blessé et prisonnier des Allem ands à la première heure en 1914. Enfin, concernant les rapports entre l'Allemagne et la France, le pacte signé entre Adenaouer et De Gaulle dans la Cathédrale de Reims doit demeurer le symbole inaltérable pour l'Europe et le socle inébranlable pour la Paix.
Le génie guerrier va mobiliser ses facultés pour déclencher la course à l'Armement sophistiqué. A l'artillerie lourde, s'ajouteront l'aviation, le transport par véhicules..Dès lors, plus rien ne pourra arrêter les pays à se munir de l'armement le plus performant.
Cette surenchère de l'attaque-défense ne connaîtra pas de limites. Les gazés qui reviendront dans leurs familles emporteront avec eux cette sorte d'emphysème chronique. Accompagner une telle victime est une prouesse voire insupportable, tant est atteinte profondément la respiration. Rien n'y fait. Les séquelles sont pour la vie.
C'est dans ce quartier de l'abattoir que l'obus du Goebbels a laissé son impact. Mes plus lointains souvenirs se sont fixés là. Ne nous trompons pas de Guerre, c'était en 1942.J'y passais tous les dimanches pour rendre visite à ma grand-mère Philomène Balestrieri mère de Jean et grand-mère de Roger. Il fallait passer par ce quartier et emprunter "Route de Collo" pour atteindre la propriété située au Beni Melek.L'auto "Peugeot" immobilisée sur calle, par décision de l'Etat, était remplacée par le break tracté par un cheval vaillant. Philippe Di Costanzo, ami de l'animal, ne s'en plaignait pas....