• Photobucket(cliquez)
    Apparemment, cette gare ne présente aucune architecture particulière contrairement à celles de Philippeville, de Bône ou d'Alger. Mais  entre ces  villes des échanges constants en voyageurs et en marchandises assurent un trafic laborieux. Constantine est très bien située géographiquement en formant un "noeud" de communication économique, base de son essor. La ligne Philippeville-Constantine a été construite au moment où nos ascendants, Di Costanzo et Balestrieri quittent l'Ile d'Ischia où ils ne font plus de recettes:  les vignerons sont touchés par  l'oïdium de 1860. Antoine Di Costanzo, notre pionnier, participera au creusement du tunnel de Philippeville, son nom est encore gravé à l'issue du côté du cimetière Européen. Quant à l'ex-professeure Philomène Balestrieri la tourmentée et son mari Nicolas, tous deux travailleront les années suivantes  sur la ligne pour la pose des rails avant de devenir propriétaires aisés, grâce à leur vertu d'économes. Ils ont tous  commencé par être salariés de la Compagnie P.L.M. (Paris-Lyon-Marseille). Cette dernière sera Nationalisée pour s'appeler C.F.A.( Chemins de Fer  Algérien). De cette gare active, ayant dormi à l'Hôtel Terminus, à dr. du cliché, je garde un souvenir olfactif particulier. Les "drezzins", au petit matin, s'échauffaient  en dégageant une odeur de "gas oil"consumé laquelle mélangée à l'air frais  matinal m'enivrait de cette drogue malsaine analogue à l'acétone qu'on se refuse à humer mais qu'on hume quand même. Aujourd'hui, on a inventé un nouveau vocabulaire comme environnement, pollution, terminologie ignorée dans les années 50.


    4 commentaires
  • Photobucket(cliquez)


                                      Tandis que dans le mobilier,  la mode actuelle s'oriente vers le "retro", les modelistes peuvent s'inspirer de cette époque magnifique, l'époque du Charleston, l'époque de la liesse populaire, véritable défoulement débridé, connue sous le nom "Des Années Folles", au lendemain de la 1ère Guerre Mondiale, comme de la Seconde . Sur ce cliché, Thérèse Di Costanzo  vient de s'unir à Jean-Baptiste sans changer de nom. Elle est la dernière fille à marier de la famille de Jean-Baptiste son père qui porte le même nom et prénom que son mari, sans être de la même lignée. Nous sommes le 26 avril 1924, elle aura 18 ans en octobre. Cette union sera féconde puisque le couple comptera huit enfants : Robert, Ginette, Sylviane, Maurice, Roger, Jean-Pierre, Alain et Joëlle. (v. généa)
    Observation du cliché: la scène se passe au moment de la sortie de cérémonie, sur le parvis de l'Eglise de Philippeville (démolie en 1980, v. sur ce blog dans la Rubrique Articles par 62). Tout le monde porte un chapeau. Le marié et les invités le gibus. Youssef (Joseph en arabe), fier et satisfait,  parade devant l'objectif, il est coiffé d'une chéchia. Il restera un grand ami, fidèle à la famille.  Objet de luxe depuis peu,  l'automobile n'a pourtant pas pu détrôner l'hippomobile. La calèche restera encore prisée par beau temps. On observera les jantes caoutchoutées réduisant au silence la voiture sur les pavés. Il en était ainsi lors des grandes occasions. Les rênes ou guides sont blanches, elles sont de circonstances, les chevaux blancs, le cocher ganté blanc, cravate blanche,  l'ensemble ne manque pas de classe...Notez les belles lanternes, l'avertisseur  ou cornet à poire et surtout le volant "nickel" pour freiner. Magnifique tête de cortège!... La calèche qui suit fait partie du  convoi avec attelage moins luxueux. Le mariage dans les trois religions était l'occasion de festoyer en grande pompe à qui mieux mieux. Véritable conte de fée...


    votre commentaire
  • Photobucket(cliquez)
                                Nous sommes loin des orangeraies de la côte Méditerranéenne, pourtant nous n'en sommes qu'à 65 km. Ce rocher Constantinois si souvent présenté sur mon blog, est une citadelle très habitée entourée de gorges vertigineuses. L'Empire Romain a occupé cette bastide naturelle. Aujourd'hui, ce site demeure une curiosité par le Rhummel qui l'entoure.
                                Le rude climat continental n'a pas empêché l'homme de choisir comme  Chef-Lieu cette cité géographiquement bien située. Elle s'ouvre vers le Sud Algérien, vers le Nord avec Philippeville (Skikda) son port. Les voies de communications orientées vers les quatre points cardinaux ont donc favorisé son développement économique, essentiellement le commerce.

                                Deux familles s'y fixeront comme mandataires après la 1ère Guerre Mondiale : les Balestrieri et les Fiorentino. Elles avaient quitté la ville côtière pour se lancer dans le négoce. Ce fut une réussite plus florissante qu'en ayant continué comme leurs ascendants d'Ischia, tous agriculteurs exposés aux aléas.
                      


    votre commentaire
  • <Photobucket(cliquez pour le plein écran et pour voir les détails)
                       Si l'on voulait obtenir un sursis d'Incorporation, il fallait faire ses 3 jours de P.M. (Préparation Militaire), m'avait-on dit. Comme tout le monde, j'ai fait ma période en tenue kaki, au cours des Vacances de Pâques 1954. Bilan du séjour : ambiance agréable entre copains Philippevillois, mais  mise en condition physique éprouvante. La proximité de la mer nous impose des exercices dans le sable, le cross plus pénible que  sur la terre ferme, qu'importe l'air marin compense largement nos efforts. Car, l'immense plage de "Jeanne d'Arc" étalée sur des kilomètres offre de larges espaces.
                         
    Quant à moi, pour la première fois, j'avale la fumée de cigarette pour devenir "accroc" pendant dix ans. En sortant de la cantine (réfectoire), le soleil intense, le vin au bromure, la fumée dans mes poumons produisent un effet hallucinatoire analogue aux "Paradis Artificiels" de Baudelaire. Plus tard, pour sortir de l'intox, l'épreuve de rupture avec ma consommation de près de trois paquets quotidiens sera des plus rudes, des plus abominables.
                          C'est Monsieur Bastien le coordonnateur de ce fameux séjour;  par son poste à la Mairie, il sert d'intermédiaire entre le pouvoir civil et le pouvoir militaire. Relation très artificielle.
                           Je connais tous ceux  présents sur le cliché, mais je suis incapable de désigner chacun par son nom. En voici quelques-uns :

    Rang du fond : le dernier à dr. caporal de carrière Prigean (son jeune frère est devant lui)
    Milieu, debout : 1° à g. Billante du Faubourg de l'Espérance. Dernier à dr. Prigean (militaire doué)
    Milieu accroupis : 2° Pace (casqué) nous étions ensemble depuis le Cours Préparatoire
    Devant : 2°)Di Costanzo Gérard et 4° Téti.
                 De ce dernier, avec qui j'ai partagé mes classes de 6° et 5°, je retiens ce jeu de mots employé sans le vouloir par notre prof : " Téti!.. Têtu!.. Tais-toi!.." Il venait d'être rappelé à l'ordre pour bavardage. Cette formule surprit tout le monde, le frère Jules le premier.
                 Observationsjusqu'alors, Mohamed, Abraham et Christian fonctionnent apparemment à l'unisson. Sans s'en douter, la vie va basculer à partir de cette année-là. D'abord, l'uniforme. Il symbolise le passage du monde de l'Ado à celui de l'Adulte, rien de particulier. Mais plus important, le 1° novembre de la même année, le premier coup de feu de l'Insurrection annonce que plus rien ne sera comme avant. Nostalgie de la Prime Enfance !..Le reste c'est l'Histoire qui se charge d'interpréter...


    votre commentaire
  • Photobucket(cliquez)
    Côté cour à droite, côté jardin à gauche. Malgré l'aridité du sol,  il y pousse de nombreux légumes propres à la consommation des  pensionnaires de la Confrérie. Les remparts délimitent bien la zone intra ou extra muros de la cité de Philippeville.  Ils seront obsolètes et perdront de leur utilité dès la 2nde Guerre Mondiale marquée par l'exode rural massif des populations indigènes. Si la cour qui n'apparaît pas sur le cliché a fait l'objet de toute l'attention de la part du directeur,  le potager a du mal à pousser.  Mais les frères, vaillants jardiniers, arrivent à tirer partie du sol ingrat.
    Souvenir marquant du terrain situé derrière nous : LES SCORPIONS. Avant de l'exploiter, au cours de l'année scolaire 46-47, je me souviens que nous creusions la terre hostile avec des outils archaïques, bouts de bois ou de métal, et à chaque récréation,  il nous arrivait de récupérer de cinq à douze scorpions. Nous étions absolument inconscients du danger. Bien que la couleur marron les rendait moins redoutables que les bruns, ils étaient bien plus dangereux que ceux du Midi de la France. Il suffisait d'une piqûre pour voir la fièvre grimper au-delà de 40° sans compter la douleur. Notre famille, en la personne de Jean Balestrieri, avait été touchée lorsque celui-ci était petit. Avec une paille, il voulait transpercer la carapace, la paille se brisa et le dard fit son effet. Sérum antiscorpionique, médecin, traitement de choc, la période fébrile durera 3 jours avec le doigt démesurément enflé et les cris de douleur. Cette histoire racontée par la soeur de la victime, ma maman, m'impressionna. Cependant à l'école, je fis partie malgré tout des gratteurs de terre...Précaution prise, on ne soulevait jamais une pierre sans l'avoir au préalable retournée. Ce geste de prudence m'est resté.  Ayant été responsable d'enfants, aujourd'hui,  mes cheveux se hérissent.

    De g.à dr. Spiteri Jacques, Barone Louis et Di Costanzo Gérard (3 copains de classe).


    votre commentaire