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    Ce conservatoire a été créé en juillet 1954 par Monsieur Lauro chef de la Société Philharmonique. Il visait plusieurs objectifs :
    -  1°)- Assurer une pépinière d'instrumentistes pour la relève à la Société.
       Les professeurs principaux furent Monsieur Lauro et Monsieur Sealelli.
    - 2°)-Elever le niveau musical de la cité.
                En préparant les élèves à des concours, on a créé une motivation inaccoutumée et des exigences techniques propres aux conservatoires. L'épreuve de fin d'année comprenait l'interprétation d'une  pièce selon le niveau, suivie d'un déchiffrage à vue. La structure pédagogique était formée des Cours Préparatoires, Elémentaires, Moyens, et nous allions vers le Cours Supérieur quand le Directeur quitta son poste en septembre 1955. Je le succédai pendant deux ans pour assurer les Cours de Solfège. Monsieur Sealelli le remplaça pour tenir la baguette de l'ensemble philharmonique et pour l'administration. Le document est du 8 décembre 1962, il témoigne de la présence fidèle du professeur de clarinette.
    - 3°)-Centraliser les professeurs dispersés dans la ville.
                 Ils ont pour nom Madame Braka née Coudenys (piano), Madame Brincourt (piano) Madame Hubiche (violon), Madame Céran (chorégraphie)...
    -4°)-Officialiser les programmes sous contrôle du Directeur de Conservatoire de Constantine en déplacement.
                  En fin d'année Scolaire, il était Président du Jury, avec voix Prépondérante. Il donnait ses appréciations.
                                    -----------------------------------------------
                  Commentaires. De 1932, date où Francis Ruopoli se manifeste dès l'âge de dix ans  à 1962, date de l'attestation, il s'est écoulé exactement 30 ans. Trente Ans d'activités musicales sans répit. Il tint, entre autre,  le Saxo Alto dans notre orchestre de Jazz Estudiantin (v.plus loin). Par contre, je pense qu'il ne fit pas partie de la Société Philharmonique mais de la Société Harmonie dirigée par Monsieur Grosso. En se repliant en Métropole, en 1962, je suppose qu'il voulait une attestation pour laisser trace de ses racines en musique. Si le zoom  ne met pas suffisamment en valeur le document, voici les distinctions honorifiques de Fancis :
    1°)- Médaille d'Argent du Mérite National Français (M.N.F.) obtenue le 25-1-1960.
    2°)- Médaille de la Fédération des Sociétés Musicales des départements de l'Est Algérien, obtenue le 24-6-62.
    3°)- Médaille de la Confédération Musicale de France et de l'Union Française, obtenue le 24-6-62.
           Ce natif de Philippeville dont les racines furent Ischia méritait une place d'honneur sur mon blog.

    (à suivre ...)

                                        
                          
     


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                           De g.à dr depuis le fond : 3°) Cazelles 5°) Cajarc 6°) Rubio
                           Milieu : 5°) Goulard 6°) Roumagnac 7°) Bousquières
                           Assis : 7°) Laborie 8°) Vidaillac 9°) Bouzinac 10°) Seryes     (liste à compléter...)
                          Le ramassage Scolaire draînait une population éclectique émanant de trois Départements  subdivisés  en deux civilisations distinctes : le Ségalar dans le Tarn  et l'Aveyronnais.  l'extrêmité du Tarn-et-Garonne, comprenant le canton de St-Antonin dont fait partie Laguépie a été artificiellement détachée de ses origines  par Napoléon en 1808, mais les mentalités sont demeurées foncièrement Aveyronnaises.
                             ----------------------------------------------------------------------------
                           Permettez? Un peu de Politique. ( ordinairement, je préfère aborder le Politique à la Politique).  Retrouvée tardivement dans mes archives, je ne pouvais que transmettre cette photo de groupe tandis que le Collège Rural de Laguépie s'apprêtait à fermer...J'analyse plus loin les raisons de cette précipitation et cette décision arbitraire du Pouvoir Central. Sitôt la 2nde Guerre Mondiale, la ceinture Parisienne plus peuplée est en déficit d'Etablissements Secondaires. Nous connaissons les flux et reflux des Populations lors d'une guerre. On se réfugie en campagne pendant les hostilités pour fuir la famine et aussitôt en paix, on rejoint la ville, où les emplois sont plus variés. Cette transhumance est devenue  phénomène universel. Cependant, l'Administration aurait dû tenir compte des sensibilités locales, plus encore dans le Sud-Ouest où la Civilisation Occitane a eu fort affaire avec le Pouvoir Jacobin. Ne nous étonnons pas si pendant des siècles le Pays de Cocagne a résisté au despotisme Francilien. N'oublions pas que c'est encore sur cette zone géographique, patrie de Jean Jaurès, que l'on trouve encore quelques restes de courant d'Humanité. Au cours des années Sixties, on verra "larguer" plusieurs collèges. Il y a en cela une raison, et je voudrais garder une certaine objectivité. Les III° et IV° Républiques s'étaient données pour mission de quadriller le territoire national en faisant pénétrer l'esprit Républicain dans les moindres recoins. La loi de Jules Ferry de 1881 par obligation  scolaire renforcera l'influence idéologique. Souvent, en face d'une Ecole Communale était implantée sa concurrente, l'Ecole Privée confessionnelle. C'était la "guéguerre". On y trouvait "du grain à moudre"(1) puisque la France était surtout Rurale. Le rôle de la V° République sera de redresser la Nation défaite dans ses structures sociales, fragilisée par tant de conflits stériles, conflits extérieurs  et conflits internes par la Guerre des Partis. Je me souviens de 12 tours de scrutins au Parlement pour  conclure. C'était en 1950. Doù  l'incapacité de régler le problème de la Décolonisation dont je suis victime avec tant d'autres...Il fallait donc s'attaquer à l'Idéologie des Utopies (sic) pour la remplacer par des Institutions solides. C'est à mon avis une des raisons ou cause lointaine de cette série de décapitations de ces Etablissements Secondaires Ruraux. Je vous rappelle que j'ai eu pour ma part à régler les problèmes qu'ont engendrés deux Collèges fermés : celui de Laguépie  en 1970 et deux ans après celui de Verdun/Garonne, en 1972. Le traumatisme de la population a été douloureusement  ressenti sur le premier parce qu'il pénalisait l'économie du pays.
                       Ces décisions politico-économiques laissent des séquelles sur le terrain. L'administration Académique et l' Exécutif  Départemental contre l'avis des élus alors dépossédés de tout pouvoir, n'ont fait que leur devoir, se disent-ils, le reste n'est plus de leur ressort. Qui "essuie les plâtres"  ? Le maire, déçu des multiples démarches avortées, a l'air de vouloir négliger  les troupes restantes pour quelque temps. Je leur dois d'avoir mis à ma disposition le Personnel Municipal. La prérentrée est fébrile. Les Inspecteurs de l'Education "ont d'autres chats à fouetter". Cette période transitoire incombe au di
    recteur des classes restantes. Le directeur seul. Plus personne d'autre. Il lui faut alors regrouper les locaux, le matériel, assurer la rentrée dans de bonnes conditions. J'ai vécu deux fois cet évènement. Je puis vous dire quelle dynamique démentielle m'a poussé à combler les carences. Ce fut une rude épreuve. Cours Ménagers, Cours Agricoles, Collèges ont volé en éclat. Il m'a fallu récupérer mes troupes, surtout les Parents d'Elèves dans le désarroi. Période qu'on ne peut passer sous silence. Technocrates où que vous soyez affectés, sachez qu'avant de traiter un dossier, allez voir sur le terrain...
    (1) - Réflexion .Voilà plusieurs années que j'ai relevé un phénomène pour le moins surprenant. J'ai pu noter qu'un Etablissement Scolaire fonctionne  hélas comme un fond de commerce. Vous le mettez en concurrence? Il transcende. En effet, lorsque les deux courants de pensée étaient conflictuels, le personnel se surveillait pour être irréprochable. On se rendait en classe en cravate, symbole de maintien. Mes collègues ont obtenu que je l'enlève. Les passions, les tensions sont tombées -il faut s'en glorifier- mais tout est parti avec : mobilisation des esprits, reflet de l'école, respect du maître....Décidément quoi de plus complexe que l'Homme! Serait-il conçu pour vivre en conflits permanents?...


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                                          Voici un gage de succès : une Association de Parents d'Elèves autour d'une équipe potentiellement active, la meilleure que j'ai pu rencontrer au cours de ma carrière; je la terminerai en apothéose. Enseignants, Parents d'Elèves, Personnels Municipal et Administratif tous groupés, tous solidaires. Equipe admirable comme on en rêve. Je leur dois beaucoup. Ils m'ont tous suggéré de prendre la retraite sept ans après l'âge requis, quand bien même ils ne me l'auraient pas suggéré, j'aurais eu grand'peine à les quitter trop tôt. Sans eux, j'aurai dû faire comme mes autres collègues directeurs.
                        Voilà comment on peut se permettre de sortir l'école de ses murs. Sur scène, en arrière plan, un lourd matériel de percussion ceinture le groupe d'enfants, ensemble "percus" où joue Olivier Capelle. Ce maître du CP a opté pour la méthode "Lecture en Fête" qui lui va comme un gant. Un artiste de cette classe dans une classe? Difficile à concilier. Il s'est manifesté sur tous les registres et activités artistiques toujours à un niveau professionnel, jamais dans la médiocrité. Il a été remarquable dans son trio vocal, dans les pièces théâtrales, à la batterie...dans les innovations pédagogiques. Une mine d'idées en or. Esprit inventif. Richesse artistique incomparable au service des enfants qui l'ont connu.
                     Adultes encadrant les élèves : de g.à dr. Di Costanzo Gérard (piano)(1), Mr...... (trompette) parent d'élève, Monsieur Barrière (contrebasse) parent d'élève, Assemat Robert (Professeur de Sciences), Bernadou (Saxo Soprano) Moniteur Municipal de Musique Une élève à la flûte traversière, la fille Gros. Enfin, Capelle Olivier (au drum) sa barbe noire confondue avec le décor.
                    Instantané du cliché. La sensibilisation à l'Anglais est assurée par un professeur du Lycée. Au programme, nous inscrivons des chants rythmés que nous trouvons sans peine dans le répertoire. La rythmique et l'apport instrumental contrapuntique subliment l'apprentissage d'une langue étrangère par imprégnation. De plus, la musique syncopée "Made in England" prévaut sur beaucoup d'airs languissants à une heure tardive de ce spectable qui se déroule au Théâtre Municipal de Montauban.

    (1)- Mémoire à Raymond Devos(+ cette année).  J'ai eu le plaisir de jouer sur ce piano avant qu'il ne rende l'âme après un séjour caniculaire prolongé sur la Place Nationale . Lors de la tournée de Raymond Devos,   on me demanda en catastrophe de venir accorder l'instrument. Opération délicate. Ordinairement,  je préfère confier cette tâche à un accordeur pro, souvent aveugle. Ce fut pour moi une occasion inespérée de découvrir l'artiste égal à lui-même.Courtois, affable. J'eus la maladresse de lui rappeler que dans le Sud-Ouest, on mangeait bien.Sortant du dîner, et vue son imposante silhouette dès que je l'aperçus sur le seuil, je l'imaginais fort pour le coup de fourchette.Hélas! Grosse erreur de ma part. Elégance "Vieille France" dans le langage, psychologie très raffinée, échanges subtils, il avait compris l'allusion par rapport à l'embonpoint. Il me répondit que contrairement à ce que l'on s'imaginait de lui, il menait une vie sobre. Mais quelle simplicité! Un monument qu'on ne peut oublier. Jetant un regard sur le piano à queue coupée par l'illustre artiste Ulmann (?) qui reconçut son habillage, il regretta d'avoir abandonné le sketch où il mimait l'illuminé qui sciait la queue du piano. Ce qui me laissa perplexe! Moment fort de l'envers du décor! Combien de comiques peuvent l'égaler sans sombrer dans la grossièreté ou dans le style pamphlétaire blessant?


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                          Instantané au moment de l'intro piano-violon : le maître de la classe galvanise sa troupe surexcitée, c'est le soir.  Nous sommes ici au Théâtre Municipal de le Ville de Montauban. La méthode active, dite "Méthode Orff" cultivée brillamment par Jos Wytack (1) porte ses fruits. Aidé du  Moniteur Municipal de Musique, André Zorzin, en arrière plan, debout derrière Di Costanzo Gérard au piano, toutes les  classes pourront ainsi produire un spectacle qui fera chaque fois salle comble, surtout lorsque les Lycées et Collèges ont voulu participer. L'orchestre "Jazz Center", formé d'adultes et d'élèves, puisé dans le creuset scolaire,  illustrera le programme. En effet, rien de plus stimulant que de valoriser les enfants qui pratiquent un instrument et les faire intervenir dans la classe, en  milieu différent du Conservatoire. Ils peuvent éveiller  le goût musical auprès de leurs copains de classe. Surtout ne me dites pas que l'on crée des différences sociales. Les conservatoires offrent des facilités d'étude que nous n'avions pas de notre temps (ex. location d'instrument). En utilisant les dons de chacun, - toutes disciplines confondues -  n'est-ce pas une manière de  voir émerger des élèves laissés pour compte? .(ex : fort en musique, faible en sport ou vice-versa)
                      Réflexion : l'Ecole ouverte sur la Ville.
                      
    Combien de fois ai-je entendu dire de mes Supérieurs que l'Ecole devait s'ouvrir sur le quartier et sur la ville? Gadget? Certainement pas.  Grâce à l'Art Musical, cette ouverture pourra en partie se réaliser. J'ajouterai que si elle s'ouvre tout simplement sur la Vie, elle aura rempli sa fonction. Mais plus encore, elle doit chercher à rayonner. Je vous garantis, vous pédagogues en mal de considération, que vous retrouverez le même respect qu'ont eu les Instituteurs à une autre époque. Il faut pour cela faire partie d'une équipe homogène, désireuse d'accéder non seulement à la Connaissance dite Fondamentale,  mais aussi à la Culture de l'Art, du Sport et de la Communication...
                         Pour ma part, je dois vous avouer qu'en veillant bien aux débordements des intervenants extérieurs, leur concours m'a été très enrichissant. C'est grâce à X...de Verdun que j'ai pu initier mes élèves au jeu d'échec, activité que je recommande aujourd'hui plus qu'hier. C'est grâce au directeur du Centre Culturel, Jean-Paul Schack (+) que j'ai pu découvrir la technique du Théâtre, discipline que je recommande, oh combien! C'est grâce à Pierre Courtaud, professeur de yoga, que j'ai pu initier mes élèves à la respiration ventrale que je recommande (2).. C'est grâce à  Madame Laborie orthoptiste et Madame Blanc que j'ai pu consolider mon métier et soutenir en lecture des élèves en difficulté. C'est grâce à tous ceux dont j'ai oublié le nom que mes Connaissances se sont enrichies(3) en même temps que celles de mes élèves. De mon côté,  je me suis affranchi des intervenants pour prendre le relais. Il en sera ainsi pour la peinture à l'aquarelle, pour la transmission du Conte à l'enfant grâce à une professionnelle, et aussi pour la sensibilisation aux langues ...
                          J'ai connu certains enseignants redouter la présence d'un adulte dans leur classe. Ce doit être une déformation inhérente à l'effet pernicieux de l'Inspecteur en visite. Pourtant, en faisant assister occasionnellement les parents à une séquence, au lieu de les avoir contre vous, ils deviennent vos  complices. Le pari est gagné car rien de plus positif que de voir fonctionner une classe en mettant en rapport la trilogie idéale, parents-enfants-maître. Beaucoup s'en acquittent en faisant une réunion d'ouverture en début d'année le soir, évidemment à une heure où les parents peuvent se libérer. Pourtant, programmer une demi-journée consacrée à cet effet, je suis sûr que tout le monde y gagnerait.Le manque d'assurance en soi pourrait  être la cause de mise à l'écart des adultes. Je ne recommande pas cette recette à ceux qui ne se sentent pas capables de maîtriser l'entrée des parents à l'école. Le pire serait de la brader après submersion! Il faut admettre que l'enseignement exige de la Personnalité.
                       La scène? Expérience positive. C'est pour cette raison que j'ai utilisé la scène pour développer l'aisance chez l'enfant. Deux disciplines que j'ai exploitées : le théâtre et la musique Il en aura  bien besoin  lors des oraux d'examen et plus tard, lors d'une entrevue pour son emploi...Que d'échecs voit-on de la part de certains candidats paralysés par la timidité ou la peur, perdant ainsi toute lucidité.(2) Une aide efficace : procéder à la respiration ventrale avant de prononcer le moindre mot. Pourquoi? Parce qu'en irriguant le cerveau, vous retrouverez vos facultés mentales et en plus, une décontraction musculaire indispensable pour tenir un entretien.

    (1)- Jos Wytack, d'origine Belge, a parcouru le Monde pour rendre la Musique Active dans les Etablissements scolaires tous confondus y compris et là plus qu'ailleurs dans les Etablissements de Handicapés Scolaires. Partant de la Méthode Orff, il va élargir et mettre les enfants au goût du jour. Utilisation des instruments,( v. cliché) d'abord la percussion à hauteur déterminée comme les métallophones, les xylophones; ensuite à hauteur non déterminée comme  les maracas, les tambourins...L'objectif est de rendre sa classe attentive par la participation active. La suppression des demi-tons de la gamme (mi-fa et si-do) permet de jouer sans dissonances (gamme pentatonique Chinoise). Essayez sur votre piano en n'utilisant que les touches noires.

    (3)- Jacques Delors au cours d'une récente interview avouait avoir plus appris par les autres que par lui-même. J'en suis convaincu.
                     


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    Sur le cliché,  de dos, Gérard au clavier "mène la danse". Il s'agit d'une Jota, avec l'un des groupes de l'Ecole du Centre où il n'a cessé de jouer le  rôle de Directeur-Animateur de 1984 à 1997. N'est-ce point ce statut que l'on souhaita après mai 68, période rebelle à toute forme de hiSérarchie? L'honorable professeure d'Espagnol du Lycée Michelet, Madame Pasteur (+) a mis d'abord en place la phonétique, elle assure régulièrement la sensibilisation de la langue au Cycle III. Le même travail sera fait pour l'Anglais et sa musique syncopée. Au 1° plan de dos, une partie des spectateurs, ce sont des patients de l'Hôpital.
                          1°) Générations, Rupture?  Définition: On entend par rencontre intergénération, la rencontre provoquée entre de petits bambins de la première enfance avec la population du 3° âge qui vit en espace clôt - Hospice ou appartements aménagés.... Dans un premier temps, le plus jeune n'en saisit pas encore le sens et le plus âgé y voit le reflet de sa prime jeunesse. Reflet nostalgique régénérant l'âme d'enfant dissimulée dans chacun de nous.
                                    En ce moment, je fais partie du jury au Concours d'ATSEM (aides maternelles). Une question revient souvent :"
    Que pensez-vous des rencontres intergénérations?" Bien sûr, la candidate est souvent prise au dépourvu. On s'est aperçu que la visite d'enfants en gériatrie sensibilisait les adultes et les gamins. Peut-on s'interroger sur cette prise de conscience apparemment récente ? La France traditionnellement agricole masquait le problème des générations cumulées en les confinant sous un même toit. Il arrivait même d'y intégrer des handicapés mentaux ou moteurs. Sous l'ombrelle protectrice, les tensions humaines  étaient étouffées par le "Padre" qui régentait tout. Aucun problème social, sinon celui familial. Une génération de sacrifiés réduite au silence, la génération intermédiaire. L'exode Rural et la femme au travail, les "vieux" deviennent dès lors encombrants.Le recul de longévité décuple le problème. S'orientant vers des structures d'accueil  démesurément coûteuses, quand on a les moyens pécuniaires, on assume, on essaie de vivre dans une nouvelle bulle. Ainsi, la relation entre générations est en rupture. Rupture affective, rupture avec les traditions, rupture avec ses racines, le chaînon familial est rompu. Aussi ne nous étonnons pas que les observateurs scientifiques  fassent état d'une ignorance entre les âges extrêmes. Il en était tout autrement auparavant. Je voudrais citer Philippe Di Costanzo. Il prenait plaisir à nous rappeler les moments savoureux que son grand-père, le patriarche Antoine, lui offrait quelques années avant sa mort. Les histoires qu'il racontait à ses petits-enfants ont développé l'Imaginaire, cette vertu propre à l'innovation et à la création, mais il ne négligeait pas de rappeler où sa lignée prenait racine et le lien intergénération était établi. (A 92 ans, il trouvait encore le moyen de se rendre utile en allant couper l'herbe pour les lapins et tresser les corbeilles d'osier pour l'emballage des fruits (dixit Philippe). Ici, l'espace permet de mieux s'organiser que dans une HLM. Croyez que la rupture était évitée).
                          Que nous reste-t-il ? Nous qui appartenons à la génération devenue urbaine et  encore sensible au respect des Anciens? Quelques réflexes instinctifs dûs à notre éducation. Que restera-t-il pour les descendants? Le pire? Eh bien détrompez-vous. C'est ici que l'homme a des ressources surprenantes pour montrer qu'il aime la continuité. Quelques exemples illustrent mes observations. On trouve de plus en plus de passionnés de généalogie- ils sont de plus en plus jeunes-, de manifestations intergénérations, de conteurs dans des clubs,  dans les écoles : dans ma classe, les élèves préféraient rêver avec un conte que visionner une cassette vidéo, une conteuse professionnelle diligentée dans mon établissement me révéla cet Art comme venant compenser l'absence des grands-parents. Inutile de rappeler l'attrait qu'elle exerçait sur l'ensemble des élèves!....N'est-ce pas là un besoin d'écoute qui rappelle le "Papé chaussé d'esclops" au coin du feu? Bref, tout ce qui pourrait nuire à nos racines trouve un antidote. Il faut s'en réjouir!
                          Bien avant le constat scientifique des Sociologues, j'ai fait en sorte que les élèves se rendent dans les Hôpitaux et Hospices. Je n'en ai aucun mérite car je n'ai fait que reconduire l'expérience de la Chorale "La Grégorienne" à laquelle j'ai appartenu en 1952, c'était à Philippeville quand j'étais adolescent. Les choristes s'étaient rendus à l'Hospice de cette ville pour offrir un concert aux pensionnaires ravis. Une évidence morale mobilisatrice dictée par nos parents : " Tu seras traité par tes descendants de la même manière que tu auras traité les personnes âgées..." De quoi avoir la "trouille"....!!!!
                       Bilan :Avec les différentes interventions en milieu clôt, les pensionnaires ont parfois montré leur faiblesse: entre celle de Philippeville dans les années 50, celle de Laguépie (1963-1972), celle de Verdun (1972-1984) et celle de Montauban (1984-1997) le large champ d'investigation fut révélateur d'un comportement choquant pour nous qui vivions à l'extérieur de l'Hospice. Lorsqu'une prestation n'avait pas tenu compte d'un impératif d'horaire, celui du goûter ou du dîner, l'intérêt du spectateur diminuait d'une façon flagrante. Une année, pour des raisons indépendantes de notre volonté, une séquence s'est terminée à 19h. moins  cinq., je sentais dans la salle une baisse d'attention évidente. A l'heure "pile", les adultes se sont précipités sur les tables du Réfectoire pire que des enfants livrés à eux-mêmes. Un conflit choqua mes élèves, deux hommes s'empoignèrent pour récupérer la serviette que le vis-à-vis avait prise par inadvertance. Lorsque les internes en arrivent à mener une vie végétative, tout doit être fait pour éviter de les diriger vers un mouroir. En admettant, que la régularité des repas soit devenue une règle absolue à cet âge, lorsque l'on perd les convenances, on retourne à l'égocentrisme d'un gosse...Tableau sinistre. Remède: éviter l'oisiveté. Multiplier les ateliers actifs...Autre observation relevée par la religieuse directrice de l'Hospice de Laguépie, les manuels à la retraite vieillissent mieux que les intellectuels. En 1965, on ignorait l'existence de la maladie d'Alzeimer...

                       2°)Autres Réflexions.  Sur la photo, les élèves de l'Ecole du Centre de Montauban sont à l'Hôpital Psychiatrique. Ils viennent tout juste de se produire sur la scène du Théâtre Municipal de la Ville. Leur répertoire ne manque pas de dynamisme : chants traditionnels en Anglais, en Espagnol et en Français. La présence de la batterie, à droite, prouve qu'il ne s'agit pas d'une  "Ballade sentimentale"! Ca swingue, ça balance, ça transcende! C'est ce que le bambin d'aujourd'hui demande avant tout. Puis, pour un retour au calme, on puise dans un répertoire plus classique. Avis aux programmateurs des Lycées et Collèges! Les jeunes chanceux qui accèdent d'emblée à la Musique Savante (1) sont hélas trop peu nombreux. La musique élitiste a ses revers. N'est-ce pas dans la Classe de Musique des Collèges que les profs se font le plus chahuter? La masse inculte qu'il faut émouvoir, plus sensibilisée au rythme pourrait commencer par là. Puis, avec un programme savamment étudié, on peut atteindre ses objectifs en évitant le malentendu entre le pédagogue et l'élève. De toute façon, la sensibilisation aux langues étrangères s'est vue renforcée quand l'orchestre prêtait son concours. C'est le cas sur le cliché.
                     Autre observation. La musicothérapie fait ses preuves. Avec le contrebassiste Monsieur Barrière, parent d'élève et infirmier à l'Hôpital psy, quelques malades jouant d'un instrument viendront spontanément grossir l'effectif de l'orchestre "Jazz Center". Formation née à l'Ecole du Centre.

    (1)- N'oublions pas que la musique dite "Savante" fut d'abord populaire donc à la portée du peuple. Ce sont les Maîtres Compositeurs qui l'ont ennoblie. Suivons le même cheminement si l'on veut motiver  la Masse ignorante, c'est le but de l'Education Nationale. L'Erudition du Professeur d'Art Musical risque d'accentuer le fossé entre lui et la Population de Jeunes. Ceci n'est qu'un avis personnel. Lors de mes années d'enseignement, on m'a toujours sensibilisé à la Pédagogie Active. L'ont bien comprise Orff, Wytack et tous les chefs de file qui n'ont recueilli que du respect...Si vous aviez été un peu plus proche des Réalités, mon cher IPR musical,  coincé dans votre Art Guindé, allant jusqu'à la sanction d'idées originales, beaucoup plus d'améliorations auraient été apportées au sein des Etablissements Scolaires. Pour ma part, j'ai réussi à me libérer de votre joug et offrir à mes élèves la joie de vivre!.
    Voici ma progression largement expérimentée : d'abord du jazz, ensuite du Bach et enfin tous les compositeurs inaccessibles. D'aucuns iront même à bouleverser cet ordre. C'est à chacun de se situer!


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