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                                  Au fond de ces gorges, il est difficile d'imaginer qu'en haut, en surface, la ville de Constantine bouillonne d'activités. On se croirait plus dans le désert du Colorado qu'en pleine agglomération, si ce n'est que la passerelle nous rappelle que l'Homme est bien présent,  présent depuis des siècles.(v.plus loin les nombreuses vues sur cette cité convoitée par les envahisseurs pour son inaccessibilité ).
                                    Etymologie ou leçon de géologie: Rhummel de l'arabe" R'mel"=alluvions, sable. En France, on trouve des termes de signification identique comme grave, gravelette. Ce qui me permet de  rappeler un personnage remarquable par son érudition. Il s'agit de Monsieur Bresson. Il habitait Philippeville au tout début de la Rue des Aurès, au-dessus de l'Epicerie Faruggia. Géomètre de profession, mais aussi géologue, il avait écrit un  ouvrage que je regrette d'avoir égaré : "Analyse dichotomique en géologie". Selon une méthodologie tout à fait élémentaire, il classait les pierres en deux catégories, celles rayables à l'ongle ou roches tendres et celles résistant à l'ongle ou roches dures. Or, les Gorges du Rhummel, comme les Caps, les Presqu'îles...sont des exemples de résistance à l'érosion. J'ai ainsi utilisé cette spécificité au cours de mes leçons.  Je n'avais que 8 ans quand ce géomètre sollicité par papa me tendit généreusement l'ouvrage, accompagné d'une expérience simple et spontanée. Expérience gravée dans ma mémoire et distribuée par la suite auprès de mes élèves.


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    Cette histoire vaut la peine d'être racontée. Albert Fiorentino (1917-97) est issu de cette famille mandataire, installée à Constantine. Sa maman  Archange née Balestrieri, la tante que ma maman chérissait, va demander à son fils Albert d'aller acheter un billet de loterie "entier". Il existait deux labels, la Loterie Algérienne et la Loterie Nationale. Il existait aussi deux tarifs : le dixième qui ne gagnait que la  fraction du gain  et l'entier avec le gain intégral. Pour cette histoire, il s'agit de ce dernier enjeu. Plus cher, mais aussi plus rentable. C'est le jour de la communion solennelle de mon cousin. Sur ordre de sa maman, il s'exécute. Devant lui, une femme d'aspect modeste met un certain temps à se décider: "T'y prends, t'y prends pas". S'impatientant derrière cette personne indécise, le communiant a la tête ailleurs. Ce jour faste n'est pas consacré à ce genre de chose. En définitive, la dame abandonne sur le comptoir du kiosque le billet d'hésitation que mon cousin, sans se poser de question, et contre toute attente, récupère en hâte derrière elle. Mais déjà, elle éprouve un certain remords. Pour mieux graver dans sa mémoire les traits de l'enfant, elle reste un moment à l'observer en l'épiant à distance.
                    Le lendemain, jour du tirage, désespoir pour elle  et bonheur extrême pour lui. Le billet gagne  des millions de l'époque, le gros lot, le plus gros lot. Dans ce cas, la Responsable des Jeux se charge de divulguer l'identité des gagnants. Elle le fera solennellement en occupant "Cinq Colonnes à la Une" sur la "Dépêche de Constantine". Elle le fera sans se contenter d'un texte, mais en l'illustrant du portrait des  parents et de leur enfant à la main heureuse. L'hésitante anonyme reconnaît Albert.....Elle sera internée  6 mois en psychiatrie... De leur côté, .les Fiorentino sont amenés à renforcer les fermetures craignant le vol ou une violation de domicile. Ils perdront dès lors la tranquillité. Tels sont les propos recueillis auprès de ma maman Françoise.  Conditionnée, souvent, elle jouera en vain . Durant des jours et des jours, un défilé de personnes venues féciliter les heureux gagnants partaient
    avec un billet de 500fr. de l'époque, car Tata Archange a toujours été une femme généreuse. Mais on n'attire pas les mouches avec du vinaigre. Que de courants de sympathie spontanée (...) se révélèrent. Désintéressés??? Voyons! Voyons!!!
    Nombreux sont ceux qui ont connu le logo G.A.F. (Georges et Albert Fiorentino) mandataires exportateurs en agroalimentaire.
    Observation du cliché : le jour de communion constitue pour l'enfant un évènement très important. D'abord, il sait qu'il va devoir s'habiller très smart, pour son âge c'est nouveau. Ici, le personnage central a choisi un accoutrement marin. Le brassard blanc, les gants blancs, le béret marin tout cela ajoute à l'élégance. La séance du photographe, les cérémonies à l'église sont des moments où il faut s'armer de patience car au bout se trouve la récompense. Geste généreux des parrain et marraine. Avant le "bouquet final", la pièce montée, il faut piaffer    face  au repas gastronomique pendant lequel s'alternent des discussions d'adultes, à mon gré, trop longues pour un enfant. La communion est la période transitoire qui annonce celle de la préadolescence, et la perte de l'innocence. Ainsi disait-on. Souvenirs! Souvenirs! Nostalgie! Nostalgie!
    Réflexion : j'ai connu des familles réfractaires aux cérémonies rituelles comme celle que je viens de vous présenter, c'est, sans le vouloir, opter pour la monotonie.  Les enfants ont besoin de repères spatio-temporels qui doivent jalonner leur jeunesse, toutes religions confondues. Hormis Noël,  jour faste devenu trop commercial, entre la naissance et la mort d'un individu, même les peuplades dites à tort primitives ont su initier leurs progénitures aux rituels ancestraux, leurs racines...


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    Le trio Marie  Di Costanzo (+),  son frère Gérard  avec Guy Ramos (+) batteur remplaçant de l'orchestre de Jazz, vient de quitter la villa Rue des Aurès, en passant par la Rue Kléber, les escaliers de la crèche, donc devant le domicile de la famille Noïque pour se trouver dans cette Rue  d'Austerlitz  nommée aussi Rue des Arbres. Tous les trois vont bon train vers les Arcades ou la Place Marqué, pôles d'attraction de la jeunesse. On n'y fait rien de spécial. Le fait d'y être, suffit à couper la journée et de se satisfaire de contacts entre jeunes. Et ce par tous les temps. Gérard porte sous son bras des disques de jazz à des fins d'échange avec d'autres passionnés de swing. A cette heure tardive (19h.)de la journée,  le port de lunettes de soleil est-il vraiment indispensable? Chiqué!!!
    0bservation du cliché : au premier plan, un gamin s'est interposé dans le champ de l'objectif. On se demande ce qu'il fait là. Tout simplement, il remplace momentanément son père qui tient cette roulotte de friandises ou Haloua (1). Les ambulants crient, "Ahlêouette! Ahlêouette!"(1) pour héler la clientèle gourmande. Le terminus de la rue pour tout véhicule, excepté "le panier à salade"et les gendarmes qui l'habitent, c'est l'entrée de la prison avec son arche blanche. Placée en  contrebas de la Rue du Ravin, cette "taule" est un lieu insalubre qui ne voit le soleil que rarement. Ma famille en sait quelque chose, car l'appartement Rombi, situé au-dessus de l'atelier d'Albanez l'ébéniste et de cette prison nous avait contraint, en 1936, à le quitter en moins d'un an. Les meubles moisissaient faute d'ensoleillement.
    (1) prononcez le "h"aspiré profond.


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                  Partie d'une bande de copains Montalbanais, cette formation d'amateurs comprenait des néophytes en connaissances musicales. Seul Robert Assemat avait fait des études instrumentales. Il s'affirmait comme le seul praticien du groupe pour avoir joué assidûment dans un orchestre de bal. Le noyau sort de l'Equipe de Rugby Championne de France en 1967 avec Jean-Claude Sahuc et Jacques Delcros. Son désir était de se rencontrer en faisant quelque chose de plus que le sport pour maintenir le lien d'amitié créé sur les stades. Puis, d'étape en étape, l'orchestre amical s'est élargi, s'est structuré, s'est consolidé, s'est dépassé... En effet, arrivés à un certain stade de plafonnement, ils m'ont tous demandé de venir renforcer les rangs. Or, les études d'harmonie faites avec Monsieur Lauro chef d'orchestre et directeur de la Philharmo de Philippeville vont trouver ici un terrain d'exploitation. J'écris d'abord des partitions adaptées au niveau de chacun d'eux. Puis, progressivement, l'improvisation métrique prend corps. En définitive, le groupe de copains réussit un exploit. Son jeu séduit. Nous voilà sollicités pour des fêtes familiales, des fêtes de copains, des noces de mariage..Notre répertoire est destiné à l'animation ou à l'apéritif, la musique de bal n'est pas notre vocation.La photo ci-jointe est un montage de la soirée à l'INSA de Toulouse : nous arrosons la réussite d'un des nôtres : la réussite à un concours de Prof. de 3° cycle.
     EFFECTIF : tous viennent d'horizons différents. ASSEMAT Robert enseignant (saxos Ténor et Alto) - DELCROS Henri dit "Billou" architecte (banjo) - DELCROS Jacques, service des  sports (accordéon) - DI COSTANZO Gérard, enseignant (piano) - POUCHADON Marcel, commerçant ( saxo Ténor) - PROUET Claude, représentant médical (clarinette) - SAHUC Jean-Claude, enseignant (trombone). Ce soir-là, mon neveu CUNY Julien, étudiant, est venu prêter main forte à la batterie.


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                 . Au premier plan à g., après les maisons basses, surplombant les gorges du Rhummel( arabe= Er R'mel signifie le sable,les alluvions),  les locaux de la "Dépêche de Constantine" dont le directeur était Léopold Morel (1): le grand bâtiment blanc destiné à la Rédaction et à l'Administration, à dr. le jouxtant, les rotatives. En arrière plan, on découvre, à la fois, caserne, hôpital, concernant la multitude de passerelles et de ponts dans la modernité. C'est ce qui caractérisait Cirta, l'Antique Constantine, laquelle doit son nom à l'Empereur Constantin). La crevasse ici visible n'a pas empêché l'homme d'exploiter ce site soumis aux invasions. Son implantation déjà dévoilée par ailleurs lui conférait le titre de cité imprenable. Or, il fut un temps où se protéger d'éventuels assaillants constituait le premier objectif. 

    (1).- Monsieur Léopold Morel, personnalité connue et appréciée de la population Philippevilloise, je l'ai connu arpentant la Place Marqué. Sa stature, grand bonhomme sur tous les plans, faisait en sorte qu'on l'identifiait parmi les promeneurs du dimanche. Je l'ai connu aussi dans son bureau de directeur de publication à Constantine. Son amabilité et sa courtoisie ne m'ont pas laissé insensible...Il est décédé  à Arcachon en laissant là aussi d'excellents souvenirs.


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