• Photobucket(cliquez pour le plein écran)

                          Décoration.- Automne 1982, sur la Place de l'Eperon, ce 11 novembre, quelques Anciens d'Algérie reçoivent la Médaille Commémorative de Combattants dont je fais partie.Nous sommes devant le monument aux morts et devant l'entrée de la Poste avant sa restauration. De mes 28 mois d'armée, le souvenir le plus intéressant est celui que j'ai conservé en étant intégré dans la population indigène. C'est au cours de cette période que j'ai amélioré mon Arabe écrit. C'est en ce lieu, au milieu des Chaouïas, que j'ai vraiment découvert la valeur de l'homme. Quant aux conflits armés, je m'en remets à l'adage : " Celui qui veut tout régler par les armes, mourra par les armes...". Hormis le cas de légitime défense, un peuple qui ne sait guère s'exprimer autrement que par la guerre, est voué à ne jamais retrouver la Paix. Fâcheux destin!

    Honneur au Maire, Monsieur Jean Dussol. Historique. En septembre 1972, je suis nommé directeur de l'école de Verdun/Garonne. Durant plus de 50 ans, de mandat en mandat, le bourg voit élire les Clamens. Lorsque je débarque, on parlait de "dynastie des Clamens". Mais avant de découvrir cette agglomération tournée en son temps vers le rural, on me traite de kamikaze, je n'en cherche  pas même la raison .. Qu'importe! Le rôle d'un fonctionnaire est de fonctionner, et de fonctionner avec les citoyens quels qu'ils soient. Mon premier souci est de communiquer avec la population. Son représentant légal est Monsieur le Maire. Nous savons par expérience que dans les bourgades de capacité modeste, il est conseillé d'avoir avec lui de bonnes relations, plus encore ici que dans une grande ville. Le texte de De Gaulle sur la Décentralisation vient d'avorter. Le directeur possède encore les coudées franches pour marquer son territoire. Je le ferai publiquement en heurtant l'assistance : position ferme afin de gagner la confiance de tous en refusant l'alignement. Monsieur Dussol surpris, s'empresse de présenter la situation auprès de Monsieur Delmas Député-Maire de Montauban, très apprécié par ses ouailles de tous bords.  Ancien enseignant, celui-ci, expérimenté lui fait comprendre le vrai sens de ma position. Loin de chercher le conflit, elle visait la Neutralité. Je voulais être le Directeur de tous les courants de pensée et surtout de ceux qui venaient d'essuyer un échec aux élections.
                          En 1972, la mairie a  donc changé de main. Monsieur Dussol succède aux Clamens. C'est une révolution dans ce Secteur acquis à la dynastie. L'histoire qui doit s'efforcer de demeurer objective,  impose du recul sur les faits. En changeant de timonier, Verdun manifeste son désir de changer de cap, et de tourner son économie non plus vers la campagne, déjà affectée, mais vers la nouvelle voie nationale : l'industrie. Mutation voulue par le Général et ressentie dès 1965.

                         La même année, la décision de fermer le collège (CEG) est irrévocable. Dussol rentre à la Mairie avec cette sanction douloureuse pour la population et pour lui-même. La même année, je suis chargé de panser les plaies. Parmi les Verdunois, le nouvel élu est le plus représentatif. Il peut se vanter d'être l'un des rares et authentiques habitants natifs du bourg. Sa maman y était directrice de l'Ecole Maternelle. Il érigera une stèle en sa mémoire, en construisant une nouvelle école destinée aux pré-scolaires.
                         Portrait du personnage. Malgré nos accrocs inévitables eu égard à nos tempéraments, nous nous respections. Coléreux à ses heures, mais généreux, il fallait lui tenir tête pour acquérir sa sympathie. C'est le climat qui régna entre lui, l'élu local et moi-même nommé par l'administration centrale. Nous nous appréciions. Je n'ai jamais nui à son image de marque. Je déplore l'effet pervers de la Décentralisation où les directeurs, les principaux et les proviseurs sont devenus les otages des politiques locales. A terme, on s'achemine vers la municipalisation, la départementalisation et la régionalisation des établissements et écoles. La première tentative a échoué, elle resurgira un jour.
                       Dans le chapitre précis de l'encadrement financier de l'Ecole de Verdun, Monsieur Dussol a été remarquable. Il n'a jamais refusé un projet s'il le jugeait profitable à la jeunesse. Il la soutenait avec conviction : en milieu scolaire (ex. classes transplantées généreusement subventionnées) et en milieu sportif ( clubs civils omnisports ). Lors de son mandat et selon ses compétences et  innovations, on pouvait le classer premier maire de son département. Nous avions quelques goûts différents pour l'architecture : il avait fait construire sa maison en béton. J'ai apprécié les larges baies vitrées, mettant la vie intime de plain-pied avec l'extérieur,  mais j'ai horreur du béton, matériau reconnu vivant par les architectes mais hideux en vieillissant. Il rêvait d'une Ecole Maternelle, elle aussi ouverte sur la vie, il fallait donc renoncer à l'enclos sécurisant. Le bambin de 3 ans pouvait quitter l'aire scolaire à son gré, de quoi faire pâlir la Directrice, responsable civile de l'enfant....Hormis ces points de détails, il maîtrisait les dossiers. Son handicap évident : Verdun/Garonne par sa capacité de moins de 4000 habitants restreignait les crédits indispensables pour faire progresser cette agglomération fluide, difficile à ancrer. Tandis qu'à l'exécutif des Préfectures, il disposait d'un budget plus important, à son poste de maire du chef-lieu de canton, les crédits sont sérieusement encadrés et bien limités.
                            Je dénonçais par ailleurs que je quittais Laguépie avec son esprit de village, et découvrais l'insaisissable Verdun naviguant entre deux mentalités :  celle d'une ville,  celle d'un village.


                      Monsieur Dussol a fait ses armes comme Administrateur à Cayenne. Il terminera sa carrière à Grenoble où il sera à l'origine de la construction de l'immense quartier de Ville Nouvelle. Retraité, il se replie sur son bourg natal. L'habitant est-il reconnaissant du travail de l'élu? Il faut qu'il arrive à admettre que tout élu quelle que soit sa sensibilité politique fait de son mieux pour servir le citoyen, ce citoyen Français souvent insatiable. C'est pour cette raison que je me dois de rappeler la mémoire d'un maire actif, dévoué pour Verdun. J'espère qu'il ne sombrera pas dans l'oubli. Lorsque les passions du moment s'estompent, il faut  essayer de rester objectif,  et dégager l'essentiel. Ayant été témoin des réalisations au cours de son mandat, je le situerai à la fois comme Maire de transition et comme Maire hors du commun par ses compétences. Croyez que ma personnalité, si gênante selon certains,  n'a jamais supporté que je sois l'inconditionnel de quiconque.
     
                       Généralités.Il est bien rare qu'un élu veuille s'exposer à des déviations peu populaires ou contre l'intérêt de la collectivité.
    Il y va de son honneur. On se laisserait facilement piéger par les opposants politiques qui ont beau jeu de tout dénigrer pour éclipser l'action du ou des prédécesseurs. Avez-vous rencontré beaucoup de politiciens fair-play? Moi, pas!

                 L'école et la politique. Neutralité? Vain mot pour les politicards. Nommé en 1972, comme je l'ai dit précédemment, ne connaissant rien du bourg, et ne voulant pas connaître dans les détails les imperfections qui peuvent se dissimuler,  j'aime m'aventurer ainsi. J'aime partir à l'aventure comme celui qui s'engage au loin dans un pays étranger. Cette parcelle inconnue concernant les us et coutumes et l'état d'esprit de l'habitant, ajoutent au plaisir de la découverte. Une fois dans le bain, après avoir pris la température locale, le corps s'adapte. Le plus étonnant est d'avoir appris, bien avant que je foule le sol Verdunois,  que tout ce petit monde m'ait fiché. Ce genre de classement de profils est le plus souvent pratiqué par des fans de la politique.Les mêmes qui s'opposent à l'établissement d'un fichier national, le pratiquent malheureusement sans en être conscients. Avides de pouvoir, ils voient des concurrents partout. "C'est l'homme à abattre" disait-on dès ma prise de fonction. Termes convenant aux ambitieux de la domination .Or, voilà belle lurette qu'ils auraient dû comprendre que ma passion est ailleurs. Malgré cela, je ne suis pas dupe, j'observe la versatilité qui les caractérise. Le seul bonheur que m'ont procuré mes 40 ans de carrière, a été l'enseignement. Il m'a donné toutes les satisfactions. Accepter les compromissions,  s'habituer aux contradictions issues du discours idéologique et son application...Je l'ai difficilement admis. Ceux que j'ai croisés n'avait pour idéologie que celle qui cherchait leur identité dans l'hostilité sans laquelle elle ne pouvait survivre. Rien d'étonnant si les courants de pensée ont déserté l'école. Bientôt, on ira à l'école comme on se rend au bureau...
                      Plus important : l'enseignant est chargé de former la jeunesse. Malgré toutes les précautions prises dans le domaine de la tolérance, vertu rare, il a un devoir de respect envers l'Education que l'enfant a reçue de sa famille. Ne pas tenir compte de cette différence sème le trouble chez le gosse encore vulnérable. D'ailleurs, c'est un juste retour, la plupart de mes collègues engagés dans une équipe municipale ont connu de sérieux problèmes. Dès qu'ils ont été élus, la liste adverse a commencé par utiliser la pire arme : mettre le gamin comme bouclier pour créer un climat conflictuel. Afin d'échapper à cette voie scabreuse, il est préférable d'attendre le départ à la retraite.
                Autre observation.- On s'engage en politique bien souvent parce qu'on est mal dans sa peau. Tous les corps de métiers ont l'air de s'y réfugier. Celui d'avocat est en crise? On se lance dans la Politique. Celui de médecin, celui de l'enseignant et combien d'autres ...trouvent leur idéal en s'engageant dans la politique. Comme disait mon père Philippe, faites-en à condition d'en vivre. J'ajoute que pour en vivre, il faut durer et pour durer il faut quelquefois se compromettre.


    votre commentaire
  • Photobucket(cliquez pour le plein écran)
    Au cours des années Sixties, nous recherchions toutes les occasions pour nous rencontrer comme si nous étions sur notre sol natal d'Algérie. Bien que dispersés aux quatre coins de France, nous possédions toujours le même élan les uns vers les autres. Puis, le quotidien prenant le pas sur cet usage, les rencontres se feront sporadiquement. Quand on possède un cliché pareil, l'heure est au bilan. Dans peu de temps chacun de nous verra la famille s'agrandir. La disponibilité n'est plus la même. Il reste les souvenirs.
    Localisation : nous sommes au "Centuron" au bord de la mer Hyéroise.
    Au menu : une bouillabaisse avec rascasse comme chez "Marie Paquarome" de Philippeville (lire plus loin son portrait).Le poisson pêché par un particulier, fournisseur du restaurant,  nous fait oublier, plutôt,  nous fait penser à Stora. Nous apprenons que dans peu de temps cette pêche sera interdite. Histoire de gros sous, une fois de plus....Car pêcher par unité, comme les peuples ancestraux l'ont pratiqué et racler les fonds par stérilisation progressive comme opèrent les énormes "dragueurs" d'êtres vivants, il n'existe aucune commune mesure.

    Les membres de la famille. de g.à dr (sens des aiguilles d'une montre) :Balestrieri Roger (+2003), Di Costanzo Albert et sa fiancée Chabredier Micheline, Di Costanzo Marie, Cuny Aimé et son épouse Jocelyne née Barket, Di Costanzo Gérard et son épouse cachée  Danielle née David. A noter que les enfants de Philippe Di Costanzo sont ici au complet. Aimé (1931-), Gérard (1935-), Marie  (1938-1997) et Albert (1941-).

    .Photobucket
    (cliquez pour le plein écran)
    de g.à dr. Roger et Henri Balestrieri,  Micheline Chabredier, Marie Di Costanzo Aimé et Jocelyne Cuny, Danielle Di Costanzo épouse de Gérard.
                       Ces sorties le soir, à la fraîcheur sur la côte Méditerranéenne nous réconciliaient avec le passé. Ce passé où le paysage à l'identique de l'autre côté de la Bleue était à notre portée au quotidien. Mais, lors de notre jeunesse, ayant fait partie du décor sans que nous en saisissions toutes les richesses, la rupture met en relief le temps passé, cette atmosphère Hyéroise, enrichie d'une bouillabaisse en famille ne fait qu'ajouter au plaisir des retrouvailles.

    Réquisitoire sur la pêche artisanale contre la pêche industrielle..Une rétrospective s'impose. A Philippeville (Rusicade ou Skikda), le golfe de Stora très poissonneux attirait les convoitises des Européens bien avant l'occupation Française. Une chronique de 1825 relate la présence de pêcheurs Italiens dans ces eaux pléthoriques en poissons de toutes sortes : sardines, mérou, daurade, merlan, rascasse, seiche, poissons bleus, poissons blancs...Je rappelle que ces intrus Latins,  hors de leurs eaux territoriales régularisaient leur prestation auprès du sultan Ottoman, région de Constantine. Relevons que la population autochtone ne cherchait pas à se nourrir de la mer, comme aujourd'hui pour le Français plus carnivore, il vend ses récoltes marines aux Espagnols. Pour preuve, rendez-vous aux frontières Basques pour remarquer que le transfert de la marchandise s'effectue dans un sens mais pas dans l'autre.
                        En Algérie, les produits marins commencent par être exploités, c'est du moins ce que l'actualité récente fait ressortir. Par contre, l'occupation Européenne (1830-1962) a exploité dès les premières heures les ressources Méditerranéennes. Cette population était implantée schématiquement de la manière suivante : à l'Est, domination Italienne, au Centre, domination Française et à l'Ouest celle Espagnole.  Ce qui correspond à un vis-à-vis géographique fidèle d'une côte à l'autre. En me focalisant sur un secteur qui me concerne, je retrouve l'inévitable  Stora (surnommé par nous, capitale Sardine) et ses moeurs Schaïoules ( Ischia, île face à Naples, racines de la famille). En ce lieu storasien, la manne ne tombait pas du ciel, mais elle  émergeait des  fonds marins.
                            De mon balcon, tandis que je me levais tôt, en période de vendanges comme aujourd'hui, dans l'obscurité, sur l'eau à peine visible, je voyais des "loupiotes" immobiles près de la côte ou bien des chalutiers qui rentraient pour alimenter le marché de Philippeville. Dans ce trafic côtier, parmi tous les pêcheurs dont la vocation ne fait aucun doute, un professionnel de la pêche à la ligne a marqué mon enfance. Il s'agit de Monsieur Picone.Ce personnage très représentatif, je l'ai choisi ici pour argumenter mon réquisitoire.
                      L'irremplaçable pêche artisanale.Ce pêcheur providentiel fournissait régulièrement les daurades à ma maman. Celle-ci, "maîtresse" queux, exerçait tout son talent pour nous préparer ce poisson encore frétillant. Tentés par la fraîcheur, nous l'aurions mangé cru. Tandis que le four chauffait, dans son plat large, les tripes ôtées, la maîtresse de maison m'envoyait cueillir des citrons frais dans le jardin, des herbes aromatiques du jardin, dis-je, de l'Eden, du vin blanc de la propriété, une chapelure pour terminer et hop! A la cuisson! C'est alors que le fumet envahissait l'appartement, que  l'éveil olfactif rendait insupportable notre appétit pantagruélique. Rude épreuve d'attente. Mais quel délice!
                           Plus alléchante la seiche, la véritable et non le calamar ( au sens péjoratif, jeunes nous traitions de calamar quelqu'un de niais...) arrivait sur notre table d'une façon impromptue. Très dévote comme sa maman Philomène,  Françoise, ma maman, recevait le prédicateur du Carême, l'abbé Fourré venu droit d'Orléans à Philippeville (photo ci-dessous). Or chaque année, coïncidence, l'homme en soutane, n'avait pas encore foulé le sol algérien que le providentiel Picone frappe à la porte en apportant des seiches toutes fraîches. Le religieux devait sentir ce délicieux mets à quelque encablure.Qui sentait venir l'autre? Énigme. Et maman confortée par ce petit évènement venant à la fois du ciel et de la mer, va se surpasser en préparant une farce des plus succulentes, à côté des spaghettis avec râpé de Sardaigne, le tout arrosé au vin du terroir, celui du Beni-Melek...
                             L'heure venue, à la chaire, déjà doué d'une éloquence légendaire, l'abbé Fourré après s'être "fourré" de mollusques "fourrés" de farce,le tout cousu main, par la magie de la parole, langue déliée, transcendait les âmes les plus réticentes grâce aux seiches de Picone et au cordon bleu de Françoise. Repu, il aurait été imprudent qu'il entamât le thème sur l'abstinence. Son érudition en théologie traitait de sujets  moins terre-à-terre.


    Photobucket(cliquez pour le plein écran)
    L'arrivée sur le quai de Philippeville, de l'abbé Fourré dépendant du diocèse d'Orléans. Il voyageait sur un rafiot qui ne ressemblait en rien au "Normandie". Les seiches et le personnage, devenus indissociables, ont marqué mes souvenirs d'enfance.

                        Où sont les seiches d'antan? Qu'a-t-on fait de ces humbles pêcheurs fiers d'être appréciés? Le gros, toujours le gros qui phagocyte le petit. Il est arrivé à faire voter des lois pour éliminer ses concurrents. Il continue à interdire la pêche à la sauvette puisque sur le Port de St-Jean-de-Luz, un pêcheur anonyme du même acabit que Mr Picone, m'a récemment vendu du poisson en catimini. Cette vente est interdite. Voyons! Où va-t-on? Certes, pas de règlementation nuit, mais trop détruit.
                      Qui est à l'origine de la destruction de la Faune? N'est-ce pas l'utilisation des sonars,  l'exploitation industrielle à tout va, l'emploi de bateaux de plus en plus puissants gourmands en gas oil de plus en plus cher, et tout...et tout...? Le résultat est éloquent : le poisson  se vend aussi cher que celui de Monsieur Picone. Bravo! Pire il traîne quinze jours dans les cales au frais avant de poursuivre sa carrière de dégradations et puer sur les étals au point que j'en suis arrivé à le détester.Bravo! On voudrait en faire autant avec le foie gras du Sud-Ouest. Les normes Européennes? Règles d'hygiène? Les statistiques démontrent le contraire. N'est-ce pas dans les grandes chaînes alimentaires aseptisés de pied en cap, comme dans un bloc opératoire que la moindre négligence peut provoquer des intoxications à la chaîne, non pas sur une famille mais sur une région. Quel prétexte allons-nous trouver pour nous priver de ce qu'il y a de meilleur : la fraîcheur? L'authentique saveur que  l'on veut  escamoter..
    .

    En souvenir d'une délicieuse Bouillabaisse comme là-bas, dis!...


    Observation sur les plats collectifs. J'ai souvent relevé au cours de mes observations une aberration concernant les plats collectifs. J'en rappelle ici la liste non exhaustive : bouillabaisse, paella, spaghetti, pot au feu, choucroute, couscous...A l'origine, ils étaient le plat des pauvres. Les pauvres paradoxalement étaient des familles nombreuses, il fallait les nourrir. Il ne s'agissait pas de menu à la carte. La plupart étaient peu coûteux. Aujourd'hui, leur vocation commerciale est tout autre. N'est-ce pas bizarre?

    CONCLUSION.- En son temps l'industrialisation a permis de servir les riches comme les pauvres, de libérer les ménagères de leurs rudes tâches; vus les méfaits que le progrès  engendre sur la qualité de l'Environnement, il arrivera un jour où il deviendra trop nuisible et moins utile parce que trop onéreux. Son principe de rentabilité exige un renouvellement constant de notre équipement -ménager, mécanique, bureautique, media...- les déchetteries augmentent leur capacité, le cycle infernal ressemble à une bourrasque qui emporte toutes les constructions frêles, je veux parler des petites entreprises, des petits commerçants...un juste retour à l'équilibre des forces semblent ressurgir. Il se manifeste par un retour au bon goût de la nourriture, du travail bien fait,  du contact humain...Je souhaiterai que les "Picone" se multiplient çà et là. La bouillabaisse Hyéroise m'a laissé un goût de "revenez-y".
     


    votre commentaire
  •  Photobucket  (cliquez pour le plein écran)                          >ANNIVERSAIRE D'UN FAMEUX PERSONNAGE.
    Concernant cette page sur mon père Philippe, le texte utilisera tour à tour la première et la troisième personnes. Je laisserai parler celui qui est à l'origine de toute la mémoire familiale. Je relève qu'il ne fut pas un agriculteur soumis à la routine. Il aimait innover, faire des recherches scientifiques pour lui même et pour en faire profiter les autres, puisqu'il fut secrétaire du syndicat agricole durant de nombreuses années.
                     (Philippe parle). Je suis né ce 5 septembre 1894 aux Quatre-Routes à Philippeville. L'accouchement en zone rurale était alors assuré sans présence de médecin ou chirurgien. Les morts-nés ou les femmes décédées en accouchant étaient hélas une banalité. Ma famille comptait 3 garçons et 4 filles. Ma maman Marianne, femme très active, nous a élevés dignement. Mon père Jean-Baptiste, mettait tout son orgueil dans la réussite de sa nichée. Pourtant, les aléas n'ont pas manqué : comme le dit Gérard, mon fils, dans ma biographie, "Je suis né sous le signe zodiacal méconnu des astrologues, celui du phylloxéra". Pas de recettes pour faire vivre la famille dans l'aisance. Heureusement, l'élevage, la présence du cheptel, les légumes saisis sur place pour la vente étaient consommables pour la famille, ainsi écartée de la famine.
                    Photobucket (cliquez  pour l'agrandissement)  Cette page extraite d'un fascicule de math ayant appartenu à Philippe, mon papa alors âgé de 13 ans et demi, témoigne du niveau scolaire en 1906. Et il n'était qu'en Primaire Supérieur. Aujourd'hui, en Seconde du lycée, on aborde tout juste le système à deux inconnues. Inutile de vous dire que j'y puise quelques exos pour mes élèves de lycée ayant besoin de soutien.
    Philippe poursuit son autobiographie : Mon père Jean-Baptiste , illettré, a tout fait pour que ses enfants s'instruisent. Selon mes maîtres j'aurais pu continuer mes études, toujours selon eux,  j'avais des dispositions pour devenir  technicien supérieur voire ingénieur. Mais le plein air, l'activité intense en famille, en famille soudée, eurent raison de mes orientateurs. Je suis né entouré de terre, je ne pourrai plus m'en détacher. Et si vous y faites courir un cheval, vous aurez cerné mes deux passions.
                      Le cheval, ma passion. Mon prénom prédestiné pour m'attirer vers ce quadrupède intelligent et affectueux, me rend perplexe : comment peut-on porter un nom dont la signification (phili=philo=
    ami et hippos=cheval) va déterminer un penchant définitif pour cet animal?
                      J'ai profité d'une famille très unie, du moins avant que mes frères et sœurs créent leur propre famille. Nonagénaire, mon grand-père Antoine (1815 ?-1907), après avoir liquidé ses biens en Italie, est venu finir ses jours auprès de son fils Jean-Baptiste, il débordait d'affection pour nous enfants.  Plus disponible que mes parents trop occupés, il disposait de tout son temps pour nous raconter des histoires. Je l'ai beaucoup aimé. Dans les activités ludiques, il nous initiait  à utiliser les matériaux simples tels que le bois, la pierre ou le métal. J'ai appris à façonner mes jouets, plus tard, je façonnerai mes outils de travail. Mêlé à la cueillette des fruits et légumes, mêlé aux vendanges marquées par la joie des chants sur les chantiers, mêlé aux réjouissances et aux tracasseries, le décor est planté pour faire de moi un inconditionnel de l'agriculture. Les rudiments du métier ont été appris sur le tas, avec un pédagogue de père praticien éprouvé. Mais l'achat du Domaine de Saf-Saf en 1929 va m'obliger à reconsidérer les méthodes appliquées par nos ancêtres. La modernité est à nos portes. La Mécanisation  souffrira d'une pléthore de mains d'œuvre non qualifiées. En 1947, je retrouverai mon terroir, celui qui m'a vu naître, je veux citer l'Oued Louach. Le bonheur sera de courte durée. Le contexte social n'est plus celui d'avant la Guerre 39-45.  
                 L'amour des enfants. Il m'avouait avec un soupçon de pudeur que cet amour allait croissant avec l'âge.
    (portrait vu par Gérard, son fils). Connaissant mon père sur ce chapitre, son humilité fera qu'il occultera l'essentiel. Je prends donc la parole. Voici les enfants qui ont eu affaire à Philippe et qui ont été influencés:
     1°) Les enfants Thomas Di Costanzo, son frère défunt (au titre de Subrogé tuteur des neveux) : Anne (Nanette)- Germaine-Hubert-Pierre et Evelyne = 5
     2°) Les enfants de Jean Balestrieri (son beau-frère) : Roger (pilier incontestable), Pierre et René = 3
     3°) Ses enfants : Aimé Cuny (fils adoptif) - Gérard (votre serviteur)- Marie et Albert = 4. Au total 12 enfants ont subi l'autorité et ont bénéficié de son affection. Pour ce qui est de l'autorité, le regard oblique suffisait pour obtenir obéissance. Sinon, il se contentait de faire le geste d'utiliser la ceinture, sans plus. Il n'a jamais frappé quiconque d'entre nous.
                     Avant que l'auto-École n'existe, , beaucoup des jeunes précités ont appris à conduire leur véhicule avec lui. Mais ceux qui ont été les plus fidèles au quotidien, sans conteste, seront son neveu Roger Balestrieri et son fils Aimé. Il leur a inculqué des méthodes de travail qu'ils n'ont pas manqué d'apprécier.Il leur a laissé son empreinte. Bien qu'étant équitable dans tous domaines avec les enfants qu'il chérissait, il trouvait en ces deux inconditionnels de la terre, une suite logique de son engagement professionnel. Mais nous, à partir de ses dons multiples, nous avons reçu une parcelle de cet homme généreux à souhait. Où puisait-il cette richesse intarissable? Dans le don de soi qui rime avec Foi.. Ainsi tout ce qu'il réalisait c'était pour ses enfants. Les plus beaux agrumes, les plus beaux légumes c'était pour sa famille.
                        Bien que j'essaie de me montrer vaillant en travaillant encore bien après ma retraite de l'Education Nationale, je m'interroge tous les jours pour savoir comment Philippe a pu tenir comme horticulteur reconverti de 68 à 88 ans. Été comme hiver, il empruntait le car pour se rendre chez sa clientèle à Toulon, à Carquéranne, à Hyères, je l'ai suivi une journée. Octogénaire, il grimpait aux treilles, aux arbres pour les tailler. Tenir une pioche toute une journée et recommencer tous les matins, voilà un exemple qu'on se doit de mettre en évidence.C'est d'autant plus méritoire que passer du statut de propriétaire Philippevillois à celui de journalier Toulonnais est une preuve d'humilité qui l'honore. De plus, il ne s'est pas laissé gagner par la désespérance. A vrai dire, tout le temps qu'il était possesseur de biens algériens, ce fut rude à toute épreuve, surtout l'insécurité qui a marqué son enfance pour ne plus le quitter. Cette terre Métropolitaine qu'il a tant désirée en sortant du front 14-18, ses élans ralentis par son père chagriné, l'obligera à renoncer. Un deuxième élan freiné par son épouse en 1945 le résignera. Cette fois-ci, cette terre Française,  il l'a, il l'a eue, il l'a eue tardivement. Il retrouve une seconde jeunesse à un âge où les retraités s'inquiètent de leur sort. Souffrant d'une mauvaise circulation, il se déplace jambes bandées. Le corps humain est comme l'âne: "  Tous les matins, il faut se donner des coups de pieds au c..(trop pudique, il disait derrière) pour ne pas abdiquer". Seul un chauffard lui ôtera cet élan. Il avait 88 ans et 2 mois.
                           _______________________________________________
                                   
    Analyse du document photo (par son fils Gérard.). Une grande partie de sa vie est concentrée sur ce même cliché.
    1°)- Le vin. Plaidoirie.-Une bouteille de vin à table n'a jamais manqué et ce à aucun repas. Viticulteur, il n'a pas consommé de vin cacheté. Peu confiant sur l'étiquetage, il préférait déguster d'abord. Sa méthode consistait à promener le bouquet de cette noble boisson sur la langue, le palais, dans la bouche en faisant vibrer ses joues pour l'aérer et recracher l'ensemble pour éviter d'avaler l'alcool à jeun. Il humait l'émanation éthylique, c'était suffisant. Il avait coutume de couper le vin à l'eau. Sacrilège! Ce breuvage le désaltérait. Nous avons déshabitué le consommateur en prétextant lutter contre l'alcoolisme, en contrepartie, aucune démarche officielle pour lutter contre les boissons sucrées qui, à table,  remplacent souvent notre boisson détrônée. Elles sont la cause d'obésité, de dépendance au sucre d'où une recrudescence de diabète. Plus flagrant et non moins répréhensible, la consommation de bières par les adolescents. Titrant, 3 à 6° au lieu de 12, on considère cette boisson semi-légale,du moins , on ne s'y attaque que timidement. Rendez-vous dans les grandes surfaces le samedi soir et observez. Quelque peu protégée, ce n'est pas demain que "l'ale battra de l'aile"! Grave erreur!.
                              Tandis que les caves de l'Hérault ou d'ailleurs demeurent saturées...Vers les années 70, on a demandé aux vignerons de produire moins pour privilégier les AOC. La plupart d'entre eux ont amélioré leur cépage. Si chacun de nous se remettait à boire son verre de vin, sans plus à chaque repas, le paysage des vignobles changerait. Gare aux restaurateurs qui vous font payer le verre aux trois-quarts remplis au prix d'une pleine bouteille sortie de la cave.Enfin, le biologiste Pasteur vantait le bon vin, mais ne préconisait pas d'en abuser au point d'avoir une cirrhose. De plus cette denrée, vieille depuis la nuit des temps procure à l'Etat des devises moins immorales que les milliards engrangés par plus de quinze jeux quotidiens ou hebdomadaires. On gratte, on raie, on paie, on espère, on vend du rêve avec toutes les conséquences morales qu'il peut engendrer. On conditionne l'enfant dès le plus jeune âge : aux innocents les mains pleines! Rêve pour rêve, pour ma part le choix est fait.
                     Il reste néanmoins à  exiger une maîtrise individuelle sur la consommation de toutes les boissons alcoolisées, si souffler dans un ballon n'identifie pas la nature d'alcool ingurgité, la publicité partiale cible bien le vin, et essentiellement le vin
                   . Prendre le volant met en péril autrui. Qui ne le comprend pas? L'injustice réside dans le fait que seul le vin est désigné comme responsable de l'alcoolisme en France. Fils de viticulteur, solidaire de mes parents, de mes grands-parents et de mes aïeux, tous viticulteurs, aucun n'ayant été alcoolique, j'accepte mal que l'on tire à boulet rouge sur ce que la Bible a désigné comme "Cadeau du Ciel".
                    Comportement encourageant. Le Français a quelque peu renoué avec ses racines viticultrices en prônant des apéritifs au rosé frais. Philippe a toujours exclu de consommer de l'alcool avant le repas. Par contre, les jours fastes, il aimait les terminer avec son nectar de muscat Made in Home. Rien ne l'a arrêté pour procéder à l'alchimie éthylique, pas même la privation de vignoble vers la fin de ses jours.
                           En effet, dans la cave à vélos, il fabriquait son élixir, en raclant tout le raisin muscat non vendu sur le marché du Cours Lafayette de Toulon. Sous les doigts du maestro, le résultat obtenu était tel que les repas ne pouvaient se terminer que dans la gaieté.


    2°)- Les personnages. Il partage la table avec Madame Chabredier,(1918-2008) belle-mère de son dernier fils Albert,  elle est très sensible à l'exposé de papa sur cette boisson  : elle est issue d'une famille Gaveaux, Réunionnaise distillatrice pour la fabrication du Rhum. La complicité ne peut être qu'étroite....
    3°)- Le décor: depuis 1930, la famille Di Costanzo ne s'est jamais séparée du piano familial. Ce n'était pas seulement un meuble muet planté dans le décor du séjour, mais une partie de nous-mêmes. Cet "Henri Hertz" a remonté le moral de Françoise ma maman dans les pires moments. Ensuite, il a servi à mon éveil musical. Le dimanche,  il a agrémenté le dessert. Philippe, cornettiste, séparé de son instrument depuis le décès de son frère Thomas, s'est mesuré aux 88 notes du clavier. Il se contentait de jouer des deux mains sur deux octaves, bien que calleuses, sa dextérité surprenait. Ses tonalités préférées étaient en Fa, en Do et en Sol. Il ne s'en écartait pas. Jeune gringalet je l'enviais. Situation suffisante pour éveiller en moi le désir de me surpasser pour le dépasser. Son répertoire : polkas, mazurkas, pas redoublés, valses Viennoises... Musicien rigoureux, lisant une partition linéaire comme on lit un livre..
                 Les trois mariés sur le piano sont un réconfort pour le chef de famille. C'est l'aboutissement des sacrifices consentis durant deux rudes périodes marquées par les conflits locaux ou par la Guerre. Un mariage c'est aussi une forme de continuité dans la tradition qu'il a sauvegardée contre toute menace. C'est Philippe l'instigateur de la mémoire familiale. Consigne transmise à son neveu Roger Balestrieri (1922-2004) lequel a dispatché les rôles pour
    exploitations diverses. On en mesure le retentissement qu'à l'aide d'une rétrospective. En effet, Roger œuvra plus de 20 ans pour élaborer notre généalogie, Albert travailla ardemment pour saisir les multiples classeurs sur ordinateur, Philippe (Balestrieri) pour la divulgation sur Internet. ¨Pour ma part, je lui dois d'avoir été désigné pour écrire la mémoire familiale, mémoire fugitive si  personne ne s'engage à écrire. Mon blog aurait-il existé sans cet enchaînement de travaux sur la mémoire? 
              








    votre commentaire
  •                   Mémoire lointaine.-Peu d'entre nous se souviennent de leur première entrée scolaire, surtout si celle-ci a eu lieu à 3 ans en Maternelle. Sinon, un évènement marquant pourrait infirmer ce qui demeure flou : la mémoire lointaine qui remonte à notre premier âge, jusqu'où peut-on remonter?.Dans mes investigations, j'ai déjà démontré qu'à cet âge on pouvait retenir un flash mettant en relief une circonstance particulière. Mon entourage me confirmera par la suite  l'évènement avéré par déduction.
                     Ma première entrée scolaire en octobre 1941, à l'âge de 6 ans. Elle avait lieu après les vendanges lesquelles sur le sol Algérien se faisaient plus tôt qu'en Métropole. Contrairement au cursus actuel, je n'ai pas fait de Maternelle. Je suis donc rentré à l'âge de 6 ans dans la classe de 11ème aujourd'hui Cours Préparatoire ou CP. Pour la mémoire des faits, la situation est différente. Le scénario, je peux le reconstituer fidèlement. Ce matin d'automne, sous le préau fermé, sombre, sans âme qui vive, à l'heure où tout le monde est en classe, les cinq minutes de retard vont me servir d'arme défensive en échappant à la présence humiliante des autres enfants. Après le passage au bureau du Directeur, le relais est pris par le responsable du cours. Nous étions trois. Deux contre un. Entre le maître barbu- cet inconnu, mon bourreau- et mon père quelque peu désarmé, je suis fermement  entraîné  vers ce lieu inconnu, la classe. Qu'y-a-t-il derrière cette porte? Où veut-on m'emmener? C'est dramatique! Ma résistance?  Je pleurniche... Je pleure... Je crie...Je me débats...Je m'épuise...J'épuise... Ma force persuasive est telle que j'arrive à décourager le monde adulte qui me mène à l'"échafaud".(1) Nous connaissons la suite, j'aurai gain de cause. Le lendemain, mon cousin René Balestrieri (1929-1949) arrive à me réconcilier avec l'école. En s'asseyant une heure près de moi, dans la classe. Une course urgente fut son prétexte. Il me promit de revenir immédiatement....Parfaite mise en scène. Seul, je pris dès lors mon envol.  Si bien qu'en 2008, 67 ans après, j'y retournerai avec plaisir, ayant fait carrière dans l'Education Nationale, je vous invite à méditer sur l'adage :"Fontaine, je ne boirai pas de ton eau..." Ne le dites jamais.
                
    Quarante rentrées scolaires assurées, ces clichés clôturent le cycle.
                        
                     Je fus qualifié de dinosaure de ma corporation le jour de mon départ à la retraite.(photo ci-dessous).





    Photobucket(cliquez pour le plein écran)
               1997 (juin) - Dans la salle de réception de la Mairie de Montauban, le dinosaure de l'Education Nationale. En effet, j'ai dépassé de 7 ans l'âge requis pour la retraite. Mais, le plaisir d'être à la tête d'une équipe pédagogique m'a propulsé vers le nirvana professionnel. Ce qui eut pour effet d'obtenir le reflet d'une certaine notoriété du Groupe Scolaire. Ici, le rire n'est pas innocent. Le maire de Montauban, Roland Garrigues, me connaissant taquin m'a provoqué une dernière fois par des boutades sur les Pieds Noirs, comme je me garderai d'être à cours de répliques pertinentes, le refuge sain a été le rire général (photo), un rai de soleil Méditerranéen est entré dans la salle. Pas de propos sentencieux, mais des allusions propres à l'homme du Sud-Ouest. Climat sympa! Derrière à dr. en noir et blanc, Madame Laborie Marie-Laure, Conseillère Municipale, Présidente des Parents d'Elèves durant plusieurs années, a un sourire complice, elle aussi est née sur le Sol Algérien qu'elle a quitté à 3 ans.(v
    . plus loin le mariage de sa fille cadette Marion)
    Photobucket
    (cliquez pour le plein écran).
    Voici la promotion 1997 des Enseignants de la Ville de Montauban. C'est le départ à la Retraite. Le stress est derrière eux, une autre vie va commencer. Pour ma part, je ne cesserai d"Enseigner les Mathématiques au Centre Pédagogique du Personnel des Collectivités
    Territoriales et encore aujourd'hui en Soutien Scolaire du CP à la Terminale.

            Conclusion : les larmes de crocodile d'enfant  de 6 ans, réfractaire à l'Ecole se sont transformées en Passionné irraisonné de l'Ecole. Tous les espoirs sont permis, jeunes gringalets qui craignaient ce jour fébrile. Bonne Rentrée!
                             P.S.- Je remercie Madame Redon, photographe officielle, qui a su fixer cet instant solennel. Elle fut aussi parente d'élèves à l'Ecole du Centre.
    (1).- Échantillon qui démontre que la Maternelle, au-delà de la sensibilisation aux "préquis",  a une mission de Socialisation. Il est démontré qu'intégrer un gamin à un groupe demande tout un apprentissage. Ceci entraîne cela, c'est-à-dire l'éveil sensoriel. Je classerai cet objectif  comme essentiel à l'âge de 3 ans. Pour ma part, j'ai beaucoup souffert les premières heures avant  d'arriver à m'adapter. La classe du CP était partagée en 4 divisions ou rangées, classement par niveau selon les acquisitions.
                     Devant ce monde mystérieux- la classe, les élèves, le barbu, les tableaux de lecture..il m'a fallu trop de temps  pour m'habituer aux règles collectives. C'était ainsi pour beaucoup d'entre nous bambins. C'était la guerre. C'était le manque de maîtres. C'était...C'était surtout la rupture entre la liberté du domicile et les contraintes difficiles à assimiler in subito.
                    Cette épreuve, je pense, a eu des retentissements positifs au cours de ma longue carrière d'enseignant. Je me suis efforcé de ne pas faire revivre le drame que j'avais vécu. Chaque jour et chaque heure de cours devaient être attrayants. Parfois,  classe se confondait avec spectacle. Dangereux? Peut-être. Ennuyeux? Alors là....! J'ai toujours eu une attirance pour les clowns...Vous ignorez que l'enfant les aime ! Je préfère revendiquer ce statut plutôt que traumatiser à vie un gars doué, terrorisé par ce maître ou ce professeur titré mais souvent point pédagogue. C'est en ce sens que va le soutien que j'assure depuis 1997, date de ma retraite.
                         


    votre commentaire
  • Photobucket
                                         
    (photo 1 : côté cour, le réfectoire)
    (pour le plein écran, cliquez 2 fois)
                                                      BON APPÉTIT, LES PETITS!
    Ils dévoreront. Ils ne décevront pas le cuistot. L'iode les rend affamés.
    Bidart près de Biarritz. La Socata(1), usine de construction d'avions légers, aujourd'hui, en sous-traitance avec l'Aérospatial de Toulouse, a mis ses locaux à la disposition des classes de l'Education Nationale. J'en ferai profiter deux Ecoles, celles de Verdun/Garonne et celles de l'Ecole du Centre de Montauban, et ce, sur une période allant de 1977 à 1996.
                               La journée a été laborieuse et longue. Il est tout juste 18h.30. On vient de faire les relevés d'enquêtes sur le terrain. Faune, Flore, Environnements, Navigation, Mœurs Basques ... le contenu pédagogique dépasse celui d'une classe sédentaire, condamnée à l'hermétisme. Souvent, le milieu d'observations est si riche que les élèves en sortent saturés. Mais pour ma part, mes racines Philippevilloises renforcées par celles de mes ancêtres d'Ischia font que je suis investi d'une force irrésistible pour rendre le séjour des plus riches. A vrai dire, au contact de cette masse liquide iodée,  la métamorphose et le bouillonnement  qui s'exercent sur l'organisme est nettement plus visible que chez l'enfant. Lui,  il est subjugué par le site incomparable. Moi,  mon dynamisme décuple: je sens cette métamorphose bien avant d'aborder la côte, l'atmosphère m'envoûte. L'enthousiasme de l'animateur est indispensable pour faire passer le message.

    Photobucket(photo 2, côté jardin, la classe au fond)
    Ce réfectoire bâti à la verticale de l'Océan permet d'observer les marées, les changements de paysages marins. Expliquer les phénomènes naturels par constat direct ne peut que profiter aux élèves aussi curieux que les adultes, sinon plus. Plus d'un quart de siècle dans ma ville natale, à Philippeville, j'ai pu observer la Méditerranée de mon balcon. Mais sans approfondissement. Ils faisaient partie de mon décor quotidien, j'avais grandi avec eux. Ici, sur le Golfe de Gascogne, en transition totale avec  la mer de mes racines, je découvre une multitude de richesses qui m'échappaient auparavant. Et comme enseigner c'est apprendre deux fois, me voilà en situation pour répondre aux questions les plus embarrassantes. Car, la première année, j'ai été le premier à me documenter. Le premier écueil, les marées au rythme de 4 x 6 h. J'ai cherché les causes de leur coefficient, les réponses évasives  des professionnels de la Pêche m'ont déçu. C'est alors que la loi Newton,  loi sur l'attraction universelle, cette loi que j'avais étudiée quand j'étais jeune me sauva de l'impasse. Sachez que pour un Méditerranéen pur jus, comme je l'étais, ce phénomène m'a passionné au premier contact avec l'Océan;
    Photobucket(photo 3 : cliquez pour le plein écran)
    Le dîner est terminé. Copieux, il demande que la digestion ne se fasse pas en allant directement au dortoir. Alors, on prépare "la veillée". Le soleil de juin met du temps à se coucher. Dans la salle de jeux, on attend le moment propice pour lancer l'animation. Pour l'instant, garçons et filles se taquinent. Le plus audacieux veut se rendre intéressant auprès de ses camarades de classe, ici notre personnage central a l'air de présenter ses dons en chorégraphie:  un  entrechat? En tous cas, il cherche à séduire les copines de classe. Ce sont des échanges entre innocents mais amusants pour nous adultes. Il va falloir libérer les tensions et le reste d'énergie sinon, l'excitation due à  l'Océan  marquée par le rythme incessants et immuables des ressacs va maintenir éveillée toute la chambrée. Ainsi, après un déchaînement ponctué par des danses africaines, un retour au calme s'imposera afin de trouver le sommeil à l'étage...Le lendemain matin, les "troupes" doivent être disposées à entreprendre la classe normalement,  enrichie de découvertes de la veille...
    Photobucket(cliquez pour le plein écran)
    En 1977, date de ma première classe de mer, le Port de Saint-Jean-de-Luz était un port de pêche actif. Au cours des années 90, Cibourg et sa criée de poissons accélèrent le transfert des compétences. Aujourd'hui, les quais de St-Jean continuent leur première vocation avec le thon, mais ils sont surtout occupés par des chalutiers convertis en barques de Plaisance, comme la "Marie Rose"...Les élèves viennent de relever leur poids total sur le Pont Bascule. 1 Tonne 9 quintaux et 75 kg. Unités usuelles devenues obsolètes pour des gamins peu familiarisés avec ce système tandis que lorsque j'étais gosse, elles étaient loin d'être abstraites. Voici donc un objectif atteint à mettre au crédit des classes de découvertesPhotobucket.
    cliquez pour le plein écran)
    L'étude du milieu vient de se terminer. Sous le kiosque à musique de St-Jean-de-Luz, face à la mairie, un groupe d'enfants se détend en attendant le car qui doit les ramener à la Colo. Depuis le premier jour où les Classes Transplantées sont venues exploiter les richesses de l'Océan, j'ai pu dénombrer quelque 1 000 élèves concernés par ce site incomparable.
                   Réflexion sur l'environnement.  J'en reviens aux connaissances de ma grand-mère Philomène Balestrieri, alors professeur.Tandis que l'exploitation de la terre n'était pas encore terminée, elle dévoilait déjà les ressources intarissables que recèle la Masse Liquide, cette masse qui occupe les trois-quarts de notre Planète, cette masse qui nous préoccupe tant, tant l'homme doit être désigné comme le principal responsable de la dégradation du milieu marin. Les classes ont toujours eu lieu avant la saison estivale. En conséquence, les plages n'étaient pas nettoyées. On pouvait faire l'inventaire des déchets déposés lors du reflux. Le plus souvent, le mal venait d''Espagne fraîchement inscrite dans la Communauté Européenne exigeante sur ce chapitre. L'habitant sous couvert d'anonymat jetait tous les encombrants putrescibles ou imputrescibles dans le fleuve lequel se chargeait de les transmettre à la mer. De ce fait, chaussures engluées de goudron, il fallait que l'élève se déchausse et pénètre en pantoufles dans le bâtiment.
                          Plus grave que le bioxyde de carbone issu de l'industrialisation à outrance et dénoncé comme un danger pour la qualité atmosphérique, il faut surtout se mobiliser pour préserver les Océans du pire. Imaginez une Mer Morte et un Océan Mort vidés de tout être vivant du krill à la baleine.
    Il y a de cela quelques années, je rencontrais un paysan varois : il me disait que dans son puits une analyse ne décela aucune trace minérale, aucun être vivant. Mutation environnementale due aux pesticides. De quoi vous glacer....
     Photobucket(cliquez pour le plein écran)
    Cette photo d'un quotidien du Sud-Ouest a servi à mon argumentation durant les cinq dernières années de mes classes d'Environnement : sensibiliser les élèves aux gestes anodins- comme jeter un sac plastique en forêt- mais qui, immanquablement aboutit au résultat que nous découvrons. Pour rendre les plages fréquentables, les Collectivités Locales sacrifient un budget dont on pourrait se passer. Si la conscience de chacun pouvait apporter une amélioration.Mais...Mais... j'émets des doutes eu égard à  l'indiscipline latine...aggravée par l'anonymat. "Après moi, arrive ce qui arrive...ce n'est pas mon problème" telle est la devise qui germe en chacun de nous.
                               Observation de la gravure : cette photo prise par un journaliste professionnel a fixé le spectacle que mes classes ont découvert durant de nombreuses années avant que la saison des plages ne soit ouverte. En même temps, comme point dominant, nous découvrons sur le tertre l'imposant bâtiment de la SOCATA. Aucun doute, ce point d'observation a alimenté mes leçons concrétisées par les phénomènes environnants. Immédiatement à ses pieds, à droite, une petite maison encore accrochée à la falaise et appartenant à un officier supérieur. Livrée à l'érosion de la côte, minée par la nature friable de la roche, cette maison modeste s'écroulera....en faisant une victime. Là aussi, les élèves ont pu découvrir la force irrésistible de Dame Nature. Posséder une "bicoque pied dans l'eau", est un luxe onéreux et risqué, mais quel spectacle grisant que d'être confronté de près aux caprices de l'Océan!!!.





    Photobucket(cliquez pour le plein écran)
    Photo datant de 2007. Magnifique reconversion en Maison Familiale - EADS - SOCATA



    (1).- La SOCATA ayant son usine à Tarbes,  n'a pas de directeur désigné, du moins selon mes informations. Le Comité d'Entreprise, les Délégués syndicaux assurent le fonctionnement en alternance. Ce qui au plan humain évite les heurts avec le monde patronal souvent en conflit avec la base, maladie incurable du Français. Voilà pour le meilleur côté de cette gestion mi-collégiale. Notre culture n'a pas encore forgé le citoyen dans ce sens. Avec une structure quelque peu identique,  "La Verrerie Albigeoise" a elle aussi mené son entreprise depuis des décennies et ça marche, du moins ça marchait, je n'y suis plus retourné depuis trente ans.
                 Inconvénients : le patron étant inexistant, à qui peut-on s'adresser? Je vais me rendre à l'évidence en découvrant une carence dans la gestion. Du moins mon éducation la qualifie de carence, car il ne m'est pas permis de juger avec légèreté une telle situation. Après 20 ans de bons et loyaux services, fidèle et inconditionnel de la magnifique bâtisse, ayant drainé une génération d'enfants, me voilà confronté à un comité anonyme. Aucune mémoire. Aucune reconnaissance. Aucune décision hors d'un conciliabule. Aucune souplesse dans les décisions. Je pensais exagérer le propos mais le destin a voulu qu'un de nos amis soit ingénieur de l'Aérospatial, il me fit part de la même observation. Peut-être était-il mal préparé à cette structure sans patron? En tous cas, la stratégie a l'air de fonctionner. Ayant subi une restructuration avec compression de personnel, l'entreprise a su se reconvertir. Le bilan demeure positif.
    Mais pour corroborer ma thèse selon laquelle un bon patron demeure irremplaçable, je me réfère à la gestion de la Colonie de Bidart. Pendant des années, sous la responsabilité de Monsieur Rouziès, directeur durant plus de 30 ans, les rouages de la Colonie étaient on ne peut mieux huilés. Après lui, combien de directeurs lui ont succédé? Je laisse le soin à chacun de conclure. A travers cette analyse critique, il est de mon devoir de remercier la SOCATA pour m'avoir ouvert les portes, je fus un ardent défenseur des Classes de Mer. D'aucuns auraient souhaité que je prenne la direction après cet inoubliable enseignant délégué de la FOL de Tarbes, je veux honorer ici, pour son panache, Monsieur Rouzies. Sans regret, je passe mes vacances de retraité dans le secteur en savourant les belles années... teintées d'iode....

    Photobucket(cliquez pour le plein écran)
    Le hasard a voulu que dans les archives de mes périples à la SOCATA je retrouve ce document. Ignorant totalement les individus qui posaient devant le portail d'entrée, j'ai tiré le négatif en croyant trouver des anciens élèves. Or, après tirage, je découvre quelques employés adultes de l'Usine Tarbaise.Certains se retrouveront avec plaisir quelques années après. Lors de mes multiples classes transplantées en ce lieu, j'ai rencontré certains anciens de ce Centre de Vacances réservé d'abord à ceux qui posent devant l'objectif. Ils me disaient bouder l'endroit car étant venus tout jeunes et tous les ans, il ne leur semblait plus passer des vacances, par manque de dépaysement. De plus se connaissant et se coudoyant au travail, il leur fallait s'échapper en changeant de décor. C'est peut-être une des raisons qui a décidé le Comité d'Entreprise de donner une nouvelle mission à ce magnifique bâtiment Rappelons-le (v.plus loin) il fut acheté à un Prince Roumain qui fit importer les matériaux nobles de son pays d'origine.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique